es éoliennes, ça se promeut à coup de concours. C’est en tous les cas ce qu’estiment l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA), qui regroupe les industriels du secteur, et le magazine Photo. Tous deux organisent de concert une compétition ouverte au public. La date limite est fixée au 10 août. Rassurez-vous, les gagnants ne recevront pas un moulin à vent: les douze meilleures images seront publiées par Photo et se promèneront sous forme d’exposition itinérante avant d’échouer dans un calendrier. Et si ça ne vous plaît pas, vous pourrez vous rabattre sur le plus grand concours photo du monde de la même revue. Là, les éoliennes sont facultatives!
Mais revenons à nos moulins. Pour l’EWEA, il s’agit de «promouvoir les qualités visuelles de cette énergie renouvelable». Pas sûr que cela soit du goût de toutes les associations, notamment de celles qui n’acceptent pas l’emprise paysagère des éoliennes. Mais bon, c’est vrai que ça peut être assez esthétique une ferme de moulins. Je garderai toujours un souvenir ému de la découverte des champs d’éoliennes californiens, à la fin des années quatre-vingt. A l’époque, les engins ne grimpaient pas très haut, et tournaient à toute vitesse, dans un bruit infernal. C’étaient de véritables hachoirs à oiseaux… Aujourd’hui, ça tutoie les sommets, plusieurs dizaines de mètres, c’est lent, pas trop bruyant à moins d’être le nez dessus mais pas toujours joli. Plein d’éoliennes, ça va, une seule, bonjour les dégâts. Mais parfois, les éoliennes, ça ne vieillit pas très bien
Alors je vais vous proposer un petit clin d’œil dont je ne suis pas sûr qu’il retiendrait les faveurs des membres du jury: cette turbine en très petite forme dans le port industriel de Boulogne-sur-mer, capturée ce printemps au détour d’une balade. En principe, il y en a quatre plantées sur la digue principale, mais je n’ai jamais eu le plaisir de voir le quatuor tourner au complet.
A quand un concours de photo pour promouvoir les économies d’énergie? Ça aurait de la gueule, des panneaux d’isolations, des capteurs à eau luisant sous le soleil, et un coup de zoom plein cadre sur le double-vitrage. Allez, monsieur Borloo, tout est bon pour la cause que vous êtes chargé de défendre.