Difficile d’y retrouver ses petits. Hier lundi, Greenpeace se fend d’un communiqué victorieux annonçant que notre écolo de Président a décidé de soutenir l’objectif européen de 20% d’énergies renouvelables en 2020. Du moins, c’est Yannick Jadot qui le dit à l’AFP: « Le président Chirac a arbitré le dossier et la position officielle de la France sera de soutenir l’objectif des 20% d’énergies renouvelables en 2020 ». C’est donc une bonne nouvelle puisque la France bataillait contre l’Allemagne et la Grande-Bretagne contre toute contrainte fixée aux Etats de l’Union européenne. Ouf, le sommet européen de la semaine prochaine est sauvé … Sauf que…
…le même après-midi, une autre dépêche nous apprend que les tentatives de recherche d’un compromis entre France et Allemagne ont échoué, après une longue réunion des ministres des affaires étrangères. « Aucune percée n’était possible », a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier. Une manière de dire que Paris n’est pas prêt à céder… D’ailleurs, notre ministre aux affaires européennes, Catherine Colonna ne s’est pas privée de le rappeler. « Nous ne sommes pas favorables à un objectif contraignant qui ne concernerait que les énergies renouvelables ». Et oui, Paris a son EPR atomique à vendre, il faut donc affubler le nucléaire d’un label « vert et durable ». Sans effet de serre, c’est sûr, mais pour la durabilité…
Ce qui ressort de tout ça, c’est que de tous bords, on joue sur les mots. Ou bien Chirac n’a pas dit (ou plutôt son conseiller) ce que Greenpeace a cru entendre. Ou alors, l’Elysée ne parvient plus à joindre le gouvernement…
Je dois reconnaitre que, vu de l’étranger, sur ce sujet, la France est bien hypocrite.
C’est effectivement ce que Chirac a essayé de vendre à ses 26 collègues, que le nucléaire était une énergie renouvelable. Dans cette perspective, la France peut bien sûr atteindre les 20% d’énergie renouvelable…
Les commentaires des politiques et journalistes allemands étaient cinglants contre la position française !