Les PCB ont beau être bannis depuis longtemps, ces molécules ont une belle espérance de vie dans la nature, et dans les organismes vivants puisqu’ils s’accumulent dans la chaîne alimentaire jusqu’aux humains… Une longue étude menée aux Etats-Unis sur des femmes ayant suivi des tentatives de fécondation in vitro (FIV) montre qu’une contamination élevée aux PCB réduit fortement la probabilité que l’œuf fécondé s’accroche.
Les soupçons sur le rôle des PCB dans les troubles de la reproduction ne sont pas nouveaux. Mais le mécanisme reste assez mystérieux. D’autant qu’il n’est pas facile de conduire des études épidémiologiques sur la grossesse. D’où l’idée de recruter des femmes engagées dans une FIV. C’est ce qu’on fait les chercheurs américains, avec 765 femmes représentant 827 tentatives de FIV, entre 1994 et 2003. Ils ne relèvent pas plus d’avortement spontané chez les femmes dont le sang contient le plus de PCB. Mais en revanche, ils relèvent un net écart sur la probabilité qu’une grossesse soit enclenchée. Au final, une contamination importante des femmes aux PCB (1) réduit de 40% la probabilité qu’une FIV aboutisse à une naissance…
Bien évidemment, impossible de savoir si l’aspect FIV de ces tentatives de grossesses peut induire une sensibilité plus élevée aux PCB. Mais il reste que ces résultats montrent que les PCB ne sont pas neutres pour la reproduction.
(1) Contamination importante, mais à un niveau équivalent à la moyenne de la population américaine.
Les spécialistes de la fertilité considèrent qu’une une tentative de FIV constitue aussi l’un des meilleurs diagnostique possible de la source des problèmes de fertilité. C’est vrai que très souvent l’œuf fécondé ne s’accroche pas (c’est presque la difficulté majeure d’une FIV,), mais on a toutes les raisons de penser que c’est aussi souvent le cas dans une fécondation naturelle, que ce phénomène n’est pas une particularité des FIV.
Donc un tel écart sur le pourcentage d’accrochage pointe vraiment très fort en direction des PCB y compris en dehors des FIV. Pour confirmer il serait utile de vérifier comment cela interagit avec les autres facteurs qui diminue ce pourcentage, l’âge de la personne, les taux hormonaux liè à la fertilité, la qualité de l’œuf fécondé, et voir si l’écart est stable, se multiplie avec un autre risque, etc.
Reste que je pense qu’on ne peut pas proposer beaucoup de solutions aux personnes atteintes …