C’est ce qu’affirme une ONG américaine dans un rapport qui dénonce les campagnes contre le charbon de Greenpeace et du WWF dans les pays asiatiques. L’Alliance de consommateurs pour la prospérité globale (CAGP) souligne que le développement du charbon, c’est celui de l’électricité et que la cuisinière électrique, ça évite la pollution intérieure, donc ça sauve des vies.
La CAGP n’a qu’un crédo: les règlements environnementaux sont du protectionnisme, les campagnes pour inciter les pays du Sud à protéger l’environnement sont du colonialisme, et le monde semble désormais aux mains de khmers verts qui veulent empêcher les pays du Sud de se développer. Et c’est bien connu, seul un véritable libre-échange dénué de tout filet de protection pourra amener la prospérité dans les populations qui souffrent.
Sur le charbon, le rapport de CAGP est un modèle du genre. Lutter contre l’usage de ce combustible, c’est condamner les pays pauvres asiatiques à le rester, à «geler l’avenir économique de l’Asie». Car le charbon est ici paré de toutes les vertus, économiques bien sûr, mais aussi sanitaires. Il fallait oser. CAGP cite des chiffres de l’OMS, qui évaluent à 1,5 millions par an le nombre de décès lié à la pollution intérieure, provoquée par les émanations des feux de cuisine ouverts, qui libèrent particules et gaz toxiques dans les foyers. Mais bien évidemment, pas un mot n’est dit sur les conséquences sanitaires du charbon: accidents dans les mines, silicose, pollution atmosphérique… Sans doute par ce qu’on ne trouve pas (facilement en tous cas) de données chiffrées sur l’impact sanitaire du charbon.
L’Alliance des consommateurs se bagarre aussi contre la campagne conduite par la Rainforest Alliance Network en direction des éditeurs américains de livres pour enfant. L’ONG a publié récemment un guide qui recommande les éditeurs qui utilisent des pâtes à papier d’origine certifiée et non issues de la déforestation, et dénonce les autres. Avec le charbon, la pâte à papier est l’autre grand axe politique de la CAGP.
Difficile de savoir, vu son jeune âge, qui est derrière cette prétendue Alliance de consommateurs. Son porte-parole est Andrew Langer, qui est aussi le président de L’Institute for liberty, un think-thank conservateur américain que l’on retrouve, entre autres, derrière les Tea Party. L’autre sponsor officiel de GAGP est Frontiers of Freedom, un autre groupe conservateur connu pour son combat contre la réduction des émissions de CO2 et les lois sur le tabac, qui serait notamment financé par Exxon et Philip Morris.
« GAGP » ? (dans « L’autre sponsor officiel de GAGP est Frontiers of Freedom […] »)
Un lapsus révélateur, peut-être ? En tout cas, ce gag m’a bien fait rire ! 🙂
Je cite ce qu’il considère comme des « crimes » de Greenpeace :
Greenpeace Crimes Against Sovereign Nations and People
« Greenpeace activists also called for increased investment in energy efficiency and renewable energy
technologies by ending all subsidies to fossil fuels, nuclear projects and energy-intensive industries in Thailand. »
Mouahahahahahaha ! Quand je pense que ces gens sont persuadés que l’écologie est un complot mondial visant à imposer le communisme sur l’ensemble de l’humanité et qu’ils considèrent comme un délit d’arrêter de leur donner l’argent publique qui devrait servir envoyer les enfants à l’école plutôt qu’à la fosse… D’ailleurs c’est amusant qu’une bonne partie de leur argument est qu’il faut continuer (et même augmenter) les subventions au charbon via les investissements à taux préférentiels de la banque mondiale et que ceux qui pensent autrement sont des méchants nazis… A ce demander pourquoi il faut autant d’argent public pour exploiter le charbon si cette énergie est aussi peu cher qu’ils le disent…
Amusant quand même une de leur référence :
http://blogs.worldbank.org/climatechange/why-coal
« The energy mix in our portfolio is significantly different from the current global mix. In our last financial year (July 2007 to June 2008), our total energy lending doubled–and of this, renewable energy and energy efficiency accounts for 35 percent (including hydroelectric projects) and fossil fuels account for 27 percent. The current global mix is 18 percent renewable and 82 percent fossil and nuclear. It’s also worth keeping in mind that the private sector plays a critical role in addressing the challenges of global warming. More than 80 percent of all current investments related to climate change come from non-government owned companies and investors. »
En résumé les gouvernements subventionnent les grands groupes fossile et les PME de l’environnement sont financés par le privé… On peut pas mieux décrire la situation énergétique mondiale…
…pour répondre sur le fond, on pourra juger de l’ineptie de leur argument en remarquant qu’un développement fondé sur les énergies renouvelables n’a pas empêché le Brésil de devenir une puissance mondiale…
Tilleul, vous avez bien raison! La preuve, cest que la France était aussi une puissance mondiale à l’époque de Louis XIV, alors qu’elle ne fonctionnait qu’aux énergies renouvelables. Ce sont les combustibles fossiles et le nucléaire qui l’ont perdue!
Mon pauvre Tilleul,
Vous ne vous rendez pas compte de l’idiotie de votre remarque, ce n’est pas à cause du pétrole que le Brésil a conu son expansion économique ? Ou aussi la production de soja transgénique pour l’élevage bovin (responsable de la déforestation).
C’est vrai qu’avec leurs algues vertes les français sont très bien placés pour donner des leçons aux brésiliens en matière d’agriculture…
Encore une remarque idiote…
Vous faites du magritte ?
« » » »l’argent publique » » » » non, argent public ( rumeur publique).