C’est donc l’Elysée qui remporte le pompon. Le classement des entités publiques les plus polluantes publié ce matin par Terra Eco montre à quel point les services de l’Etat ont encore du chemin à faire pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans le palais élyséen du lider maximo verde, les rejets équivalent à plus de 32 tonnes équivalent CO2 par agent de l’Etat. On aimerait avoir le détail, catégorie par catégorie, parce qu’à n’en pas douter, c’est probablement le couple présidentiel qui plombe le bilan.
Il y a deux ans, j’avais rencontré Borloo, avec quelques blogueurs, qui nous avait promis un ministère modèle. Las, le ministère de l’écologie occupe le troisième rang des institutions publiques les plus émettrices de CO2, avec 5,54 tonnes-équivalentes par agent. Soit une baisse de 4,6% seulement en deux ans. Un modèle à ne pas suivre, donc!
Il est un indicateur tout à fait intéressant, à savoir la consommation de nombre de ramettes de papier par agent de l’état. J’ai trouvé ça dans un rapport publié récemment, que peu de médias ont relevé, puisqu’on trouve moins de dix références sur Google Actualités. Un rapport qui passe au crible les grands ministères suivant huit critères. Et l’indicateur numéro six donne des chiffres vertigineux, à l’époque de la société de l’information, puisqu’il recense la consommation de papier par agent de l’Etat. Le record de sobriété va sans conteste au ministère de la défense, ce qui est logique puisqu’on ne demande pas aux bidasses de gratter du papier: seulement 3,8 ramettes par an et par personne. Soient 1900 pages. A multiplier, certes par 309 390, l’effectif à fin 2009, qui font du ministère de la défense le premier consommateur de papier de l’Etat avec plus de 2 millions de ramettes (près de six tonnes).
Les rois de l’impression sur papier se trouvent au ministère de l’Agriculture… pas moins de 36,7 ramettes de papier par an et par agent. Soient 18350 feuilles de papier, 91 kilogrammes, par tête de pipe… Chez Borloo, on affiche 14,9 ramettes par agent, ce qui n’est pas si mal. La moyenne —hors ministère de la défense— se situe à 19 ramettes par personne (6 en comptant le ministère «vertueux»). Autre indicateur, qui va avec le précédent: le nombre d’outils d’impression disponibles par personne. Là encore, les écarts sont considérables puisqu’on en compte 50 pour 1000 à Matignon, et 229 pour 1000 aux Affaires étrangères.
Parmi les huit indicateurs donnés dans le rapport, arrêtons-nous sur le dernier: les dépenses d’énergie par agent de l’Etat. Là encore, des écarts vertigineux, entre les 160 euros au ministère du Travail, et les 871 euros du ministère des Affaires étrangères (1)… Avouez qu’il y a encore du chemin à faire: si tout le monde était aussi sobre que les agents du ministère du travail, ce seraient plus de deux cent millions d’euros qui seraient économisés chaque année…
(1) A noter que les chiffres du ministère de l’immigration sont sous-estimés, en raison de sa création récente. Le rapport indique que les chiffres 2010 pourraient être d’environ 390 euros, contre 261 euros cette année.
On est encore TRES loin de l’administration nationale estonienne qui est passé depuis longtemps au zéro papier…
c’est sérieux !, vraiment zéro papier ! ou que du recyclé ?
c’est pas demain la veille, cheu nou !