On évoque souvent les immenses trajets parcourus par certains aliments avant d’arriver dans nos assiettes. Mais l’empreinte sur l’environnement de ces transports, souvent aériens, n’est pas toujours le problème le plus important (1). D’autant qu’il vaut mieux un haricot « avion » du Kenya qu’un autre qui a poussé dans des serres chauffées au pétrole… Mais un rapport relaté par le Guardian pose une question cruciale: quel est l’impact de nos habitudes alimentaires « décalées » par rapport aux saisons, sur les ressources en eau des pays producteurs.
L’ONG britannique Progressio s’est intéressée à l’état des nappes phréatiques dans la vallée péruvienne d’Ica, haut lieu de la production d’asperges. Son rapport relève qu’en raison d’un pompage massif pour cette culture importante pour le développement économique de la région (2) a conduit à un tarissement de puits. Dans certains coins de la vallée, la baisse du niveau des nappes atteindrait huit mètres par an! Du coup, l’eau serait rationnée dans certains villages, parfois à un niveau de 10 litres par jour et par personne, cinq fois moins que ce que préconise l’Organisation mondiale de la santé… Trois cent mille personnes seraient menacées par la pénurie d’eau douce.
(1) Pour information, le kilo d’asperges de Hongrie, transporté par camion et consommé chez nous représente une émission de gaz à effet de serre d’environ 500 grammes-équivalent-CO2. Le même kilo représente 900 g-eq-CO2 s’il vient du Pérou par bateau, et 12kg-eq-CO2 s’il est importé par avion. Voir la base de données d’empreintes carbone d’Effets de Terre.
(2) Le Péru tire chaque année 230 millions de dollars de ses exportations d’asperges, dont 95% viennent de la vallée d’Ica.
et pendant ce temps… nos terres cultivables de nos montagnes sont transformées par les PLU en zone à caractère résidentielle estivale … cherchez les erreurs …