Attention, eau potable inflammable

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Après les sables bitumineux de l’Athabasca, place aux schistes gaziers du nord-est des Etats-Unis. Les Etats-Unis se sont lancés tête baissée dans l’exploitation de ces gaz non conventionnels, dont les gisements seraient gigantesques outre-Atlantique. Problème, il semble bien qu’en dépit des dénégations des exploitants, cette chasse au gaz naturel ne soit pas si indolore pour l’environnement. La preuve: le reportage de CNN (ci-dessous) qui montre l’eau d’un puits bouillonnant d’un gaz qui s’enflamme en moins de deux avec un briquet.

Les schistes gazieux sont des roches enfouies profondément sous terre, qui contiennent du gaz naturel, à condition de fractionner la roche pour le libérer. Les Etats-Unis en auraient des réserves extraordinaires, de quoi doubler la proportion du gaz naturel dans le mix énergétique américain (de 20% à 40%), avait estimé le MIT dans une étude rendue publique en juin dernier, cofinancée il est vrai par des intérêts gaziers. mais voilà, l’extraction de ce gaz n’est pas une mince affaire, et réclame un savant cocktail d’eau et de dizaines de produits chimiques. D’où la combativité des ONG écologistes sur ce dossier. Et la mésaventure survenue à cet habitant de Pennsylvanie ne va pas les décourager, bien au contraire. Car le puits dont il boit l’eau depuis cinquante ans est désormais pétillant… de gaz naturel, montre ce reportage télé de la chaîne CNN: une flamme de briquet, et hop, le gaz qui s’échappe de son cubi de flotte prend feu. Essayez avec du gaz carbonique, ça ne marche pas!

Notre gars n’est pas content de devoir se procurer de l’eau avec des citernes. Il veut que l’exploitant construise un pipeline d’eau potable et paie des travaux pour empêcher son terrain de faire des bulles. Remarquez, il pourrait récupérer le gaz pour chauffer sa maison sans bourse délier, mais là, l’exploitant qui nie toute responsabilité jusqu’à présent ne manquerait pas de lui tomber sur le poil…

2 commentaires

  1. – Bientôt tout sera permis pour se procurer de l’énergie, les shistes gaziers et l’offshore ne sont qu’un avant-goût.

    – Comme le fait remarquer Robert Hirsch, des écologistes risquent paradoxalement de perdre leur travail à cause des conséquences du pic pétrolier.

    The Impending World Energy Mess by Robert L. Hirsch (5 vidéos)
    http://www.youtube.com/watch?v=Am1DGjzxBrI&feature=related

    – Et une interview lumineuse qui remet les points sur les i …

    Robert Rapier on Peak Oil
    http://www.youtube.com/watch?v=PjOFCegjoik

    On ne fait pas assez la différence entre l’énergie non-renouvelable, le renouvelable issue du non-renouvelable, et le renouvelale issue du renouvelable.


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