La chaussette qui pue sauvera-t-elle l’humanité? En tous cas, celles vendues comme « antibactériennes » ne lui font pas du bien, explique New Scientist. Car les nanoparticules d’argent intégrées au tissu ne perdent pas leur capacité de réduire les bactéries quand elles débarquent dans la nature. Parce que bien évidemment, même la chaussette anti-odeurs, ça se lave. Et ces petites poussières finissent dans les eaux usées puisqu’elles ne sont pas retenues dans les stations d’épuration.
Quel résultat? Ma consœur de New Scientist explique que des chercheurs américains ont fait une petite manip de coin de table en ajoutant des particules d’argent dans un aquarium contenant de l’eau prélevée dans un ruisseau. Et comparé avec la même eau non « contaminée ». Comme prévu, la population bactérienne a baissé à cause des particules d’argent. Mais ce n’est pas tout: en analysant les gaz émis par l’activité microbienne, les scientifiques se sont aperçus qu’en présence de nanoparticules, il y a quatre fois plus de rejets de gaz hilarant, un puissant gaz à effet de serre.
Pas de conclusions hâtives, parce que leur « étang » expérimental n’avait pas grand chose à voir avec la réalité, mais il y a sans doute un truc à creuser… Car les nanoparticules d’argent ont le vent en poupe: antibactérien de chaussettes, déodorant, pansements cicatrisants, plastiques biocides, réservoirs d’aspirateurs sans sac… Et comme bien des produits couramment utilisés, notamment les molécules pharmaceutiques, tout cela fini un jour dans les rivières.
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