Gare aux cyclones! Alors que la saison des tempêtes dans les Caraïbes et le Golfe du Mexique ouvrira officiellement ses portes la semaine prochaine, une étude qui paraîtra fort opportunément dans les Geophysical research letters le 10 juin relève que les cyclones peuvent secouer les fonds marins à des profondeurs qu’on ne soupçonnait pas. Et même menacer des pipelines.
Aujourd’hui, pas moins de 50 000 kilomètres de pipelines tapissent les fonds du Golfe du Mexique. La plupart resteront hors de portée des cyclones. Mais des chercheurs de l’US Naval Research Lab constatent néanmoins que les gros cyclones ont le pouvoir de secouer le fonds de l’océan jusqu’à 90 mètres de profondeur, provoquant notamment des glissements de terrains sous-marins qui pourraient provoquer des ruptures de pipeline. Ils en veulent pour preuve les observations relevées par des capteurs installés au fond de la mer, lors du passage du cyclone Ivan, en 2004. Le phénomène, de catégorie 4, a provoqué la formation de violents courants sous-marins, qui ont perduré jusqu’à une semaine, soulevant des sédiments jusqu’à 25 mètres au dessus du fonds de la mer.
Bon, et alors on fait quoi, maintenant qu’on sait ça? Il y a comme un bug dans ces travaux, car les chercheurs reconnaissent qu’ils n’ont aucune idée de la manière dont sont installées les conduites de pétrole sous-marines. Ils auraient peut-être pu se renseigner… Ont-ils cherché à profiter du barouf provoqué par la catastrophe de Deepwater Horizon pour se faire de la pub à bon compte (1)? On devra encore attendre un peu pour le savoir, car aucune indication sur la date de soumission de ces travaux n’a pour le moment été donnée. C’est une «préversion» qui a été hâtivement adressée aux journalistes.
(1) J’en profite pour vous signaler que j’ai été contacté par un cabinet d’avocat américain qui cherche à se faire de la pub sur le dos de la marée noire. Vive l’opportunisme!