L’Etiquette-énergie colle au doigts, pas aux besoins

A Bruxelles, le Parlement européen a approuvé le projet de directive sur l’étiquetage des appareils. Comme prévu, au lieu de conserver les catégories A à G et de revoir les exigences associées à chaque note, les Eurodéputés créent des classes A+, A++ et A+++… Une petite victoire pour les fabricants qui pourront donc faire croire qu’un produit A est performant —on est content quand l’instit donne un A, non?— alors qu’il n’est finalement que moyen.

En France, l’UFC-Que choisir est monté au créneau mardi, en présentant les résultats d’une enquête sur ces appareils électroménagers. Ils montrent notamment que les appareils de classe G ont disparu, mais que la présence de cette lettre sur l’étiquette entretient la confusion sur la performance d’un simple A ou B. L’enquête souligne que les appareils A++ (les plus performants à ce jour) ne sont quasiment pas proposés au consommateur. Et l’UFC-Qu Choisir de protester contre le surcoût imposé au consommateur: Il faut dix ans pour amortir le surcoût d’un frigo-congélateur A+ (85 euros), et un temps… infini pour récupérer le sur-investissement dans un modèle A++ (220 euros)…

UFC-Que Choisir réclame l’instauration d’un bonus-malus sur l’électroménager. On pourrait peut-être faire plus simple, en appliquant une TVA à taux réduit sur les appareils les plus performants, non sans avoir imposé avant une baisse de prix aux fabricants qui mangent la laine sur le dos des consommateurs « verts ». ?

6 commentaires

  1. Bonjour,

    Sur les 220 euros de « surprix » signalés dans l’article, quelle fraction est un coût supplémentaire pour réaliser les performances indiquées, et quelle fraction est de la marge pour écolos trop riches?
    En outre, il faudra mieux faire ses calculs, car pour ~100€ de malus infligés (par l’état), l’état ne devrait distribuer que ~10€ de bonus. Sinon, il y aura un profond déséquilibre, comme pour les véhicules: la fraction qui continue d’acheter du surtaxé ne compensera la majorité qui vise le sous-taxé. Or, je vois mal un malus de 100€ sur un frigo qui en vaut à peine le double, et un bonus de 10€ ne rend pas l’affaire plus rentable.

    Inversément, avec une bonne taxe carbone à 100€/tonne réfléchie dans les tarifs d’électricité et le gaz, la différence devient tout de suite plus notable.

  2. As tu lu l’enquête Denis ? Juste pour savoir si elle se base sur un prix constant de l’électricité…parce que si EDF augmente les prix de 25% en 10 ans comme ils le veulent, ça remettra surement en cause les conclusions de l’enquête non ?

    1. 25% sur le prix de vente EDF de l’électricité qui est en gros de 5cts / kwh (le reste c’est le coût du transport (RTE) et les taxes pour aboutir à 12 cts / kwh environ au taux plein). Donc, l’augmentation serait de moins de 1,5 cts / kwh en 10 ans… pas de quoi fouetter un chat !

  3. Plus simple encore : mettre en place une taxe sur l’énergie, dont le montant par unité d’énergie consommée progresse plus vite que les salaires (et annoncé comme tel longtemps à l’avance.) Et qui anticipe l’augmentation à venir, attendue et inévitable, des prix de l’énergie.

    Note : si elle est correctement définie et appliquée, une telle taxe s’applique aussi à la construction des appareils. Or si, aujourd’hui, on se préoccupe beaucoup de la consommation des appareils, on a tendance à oublier la phase de construction, elle aussi consommatrice.

    Prenons un exemple : si, pour passer d’un appareil A++ à A+++, il faut consommer non plus 1000 mais 2000 unités d’énergie pour la construction de l’appareil, et qu’on l’utilisant, on passe, disons, de 200 à 150 unités consommées par an, alors passer à l’appareil A+++ devient énergétiquement non rentable, car sa durée de vie ne suffit pas à amortir son surcoût énergétique. Apparait alors la notion d’optimum énergétique, notion qui nous est totalement inconnue pour l’instant.


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