L’imposture est-elle une imposture? Première partie: le message

© Denis Delbecq

Chose promise… Voilà donc le fruit des dizaines d’heures passées à lire —et relire— l’ouvrage de Claude Allègre pour d’une part tenter de comprendre son message —puisqu’il explique en substance que ses détracteurs ont fait semblant de ne pas le voir—, et d’autre part étudier ce qu’il dit de la science climatique. Un papier en deux parties, donc, qui marquera la fin de mes aventures avec «L’imposture climatique», parce que, hein, pendant ce temps, il n’y a personne pour payer le loyer!

Que ressort-il de «L’imposture climatique»? Que l’analyse du groupe d’experts de l’ONU pour le climat (GIEC) pointant la très probable responsabilité des gaz à effets de serre émis par l’homme dans le réchauffement climatique ne serait que le fruit d’un vaste complot ourdi par un gang de réchauffistes, où l’on retrouve quelques scientifiques, des affairistes et des politiques, je l’ai déjà écrit et je n’y reviens pas. C’est aussi une antienne que j’entends (ou plus précisément que je lis), tous les jours, dans les propos nombreux sceptiques qui s’expriment librement sur Effets de Terre, montrant au passage un activisme inversement proportionnelle à l’audience de ce modeste site dans l’internet français. Mais cette théorie du complot défendue par Allègre ne fait finalement pas partie de son message, et il aurait pu tout aussi bien ne pas l’évoquer pour ne pas brouiller la compréhension de son projet pour la planète.

Quel est ce projet? Il faut réduire nos émissions de gaz carbonique. Vous avez bien lu, Allègre est inquiet de la hausse de la teneur en gaz à effet de serre, et tout particulièrement de celle du CO2. Car pour Allègre —ce que contestent d’autres sceptiques— l’acidification constatée dans les océans est très inquiétante. Venons-en aux moyens. Allègre demande qu’on fasse confiance à la science et à la technologie pour que la civilisation humaine soit en mesure de s’adapter. Qui refuserait de le faire, à part peut-être la poignée d’extrémistes —les éco-totalitaires, comme les appelle Allègre— qui s’entêteraient à refuser le progrès. Pour ne pas alourdir le propos, laissons de côté la manière dont le brillant scientifique manie l’amalgame pour tenter de convaincre ses lecteurs que tous ceux qui défendent les thèses du Giec sont de dangereux extrémistes qui veulent revenir à l’âge de pierre (1). Bref, le scientifique de formation que je suis ne voit rien d’absurde à s’appuyer sur l’intelligence humaine pour trouver de nouvelles manières de produire l’énergie, de la consommer et de réserver chaque ressource fossile à son usage le plus essentiel. Troisième point du projet Allègre pour l’avenir, pourquoi pas une taxe carbone? Laurent Cabrol —qui a annoncé l’autre jour devant moi qu’il achève d’écrire un nouvel opus sur le climat—, a mis aussi le couvert devant les caméras de Public Sénat sur l’absurdité de la taxe carbone. Cabrol avait sans doute mis des lunettes noires avant de lire les pages 159 et 160 où Allègre se prononce en faveur de l’établissement d’une taxe carbone à l’échelle européenne (et non française): on taxe les produits carbonés, et on refile des bonus à ceux qui achètent des produits moins gourmands, qui isolent leur maison etc. «Avec cela, le poulet de Thaïlande, pour prendre cet exemple, serait aussi cher que le poulet français.»

Finalement, ces trois points défendus par Allègre pourraient servir de plateforme commune d’un gouvernement associant ce qu’Allègre appelle les «faux écologistes», et ceux qui défendent l’ancien ministre qui sont tous, je n’en doute pas une seconde, de vrais écologistes. «Alors mesdames messieurs, tous autour de la table, on trinque au vin bio et aux toasts de paté végétal!» Mais ne rêvons pas, l’entente est impossible. D’abord parce qu’Allègre aime tellement le débat qu’il est capable de lancer sur France 2, «Vous ne parlerez pas plus fort que moi, je vous le garantis» à la climatologue Valérie Masson-Delmotte, quand elle essaie de se faire entendre. Et ensuite parce que la mauvaise foi de l’ancien ministre, dans sa dénonciation de la science climatique, rend son propos inaudible (voir ci-dessous).

Pour conclure, avant que ceux qui n’ont pas envie de lire quelques extraits des petits arrangements d’Allègre avec les faits ne m’abandonnent en route, je dirai qu’Allègre me fait penser au futur père qui annonce à tout le monde qu’il va avoir un garçon, et qui glisse discrètement un petit papier dans son portefeuille avec écrit «ce sera une fille», histoire d’avoir 100% raison quand l’enfant paraîtra. Permettez-moi de dire ce qui ressort du livre d’Allègre en deux phrases: «Ce ne sont pas les gaz à effet de serre qui réchauffent la terre. Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre.» (3) Dans quelques siècles, ses descendants pourront dire, en biffant la mention inutile, que leur aïeul avait raison!

(1) Changer une ampoule à incandescence par un modèle à basse consommation, c’est diviser par quatre à huit la consommation d’électricité qui va avec. Je l’ai fait, massivement, et j’ai toujours la lumière dans la «grotte» qui héberge ma famille.
(2) Après tout, Cabrol vante Allègre, qui le cite quatre ou cinq fois dans son livre, on dirait des larrons en foire.
(3) En fait, il est plus subtil puisqu’il affirme qu’on ne sait pas ce qui a changé le climat du XXe siècle. Mais à force de laisser entendre, dans son livre, à la radio et à la télévision que les climatologues sont des escrocs, le public comprend «les gaz à effet de serre n’y sont pour rien». Essayez autour de vous, j’ai fait l’expérience.

Seconde partie: Les taches.

51 commentaires

  1. @Denis Delbecq :
    Ne trouvez-vous pas en définitive que ce qui rallie les aficionados du GIEC (les militants politisés) et Claude Allègre c’est cette fixation sur le CO2 ?
    Si la concentration en CO2 dans notre atmosphère était un problème, le sommet de Copenhague n’aurait-il pas gagné à présenter au public un libellé clair, soit de lutter contre la déforestation dont les effet à postériori sont facilement identifiables ?

    Exemples : Le comportement de sociétés forestières juridiquement montées en SARL dont le business avoué est le pillage écologique, les exemples abondent.
    La posture déconcertante qu’ont les pouvoirs publics de certains pays qui imaginent qu’en coupant leurs arbres, les terres gagnées sur la forêt deviendraient arables par un coup de baguette magique tandis qu’il faut une centaine d’année pour produire un humus pérenne.

    Pauvre CO2 : La théorie du réchauffement climatique anthropique et son « à priori » sur le comportement du gaz nécessaire à la vie passe forcément par une redéfinition de ce qu’est un « polluant ». Claude Allègre ainsi que certains écologistes font cette erreur manifeste. Cette erreur de raisonnement est philosophique : En plus de l’économie, l’imposture est d’ajouter à l’art de gouverner cet « à priori » jusqu’à omettre que le pollueur, le vrai, est TOUJOURS une Société Autiste à Responsabilité Limité (SARL) dont les affres se mesurent … à postériori (hélas pour nous). Voilà où mène l’écologie politique, elle n’a strictement rien de radical, elle procède par incohérence et amalgame, elle est parfaite pour les politicards.

    1. La théorie du réchauffement anthropique attribue un peu moins que 50% du réchauffement au CO2. Le reste a d’autres causes, mais toujours anthropiques.
      Le problème du CO2, c’est qu’il est là pour longtemps. La vapeur d’eau et les aérosols, c’est lessivé en quelques jours. Les CFC, on aurait pu espérer quelques années ou quelques décennies, mais le CO2, il y en a pour des millénaires.
      Si je chauffe ma maison par la combustion d’un de fioul, cela dégage du CO2. Or le « chauffage atmosphérique » provoqué par ce CO2 pendant toute sa durée de vie, sera environ 50.000.000 plus grand que le peu de chauffage créé à la combustion.

      1. Author

        Les aérosols libérés dans la stratosphère, comme ceux des grosses éruptions volcaniques, y restent des mois, voire plus…

      2. mais ce n’est pas l’homme qui les a mis là 🙂
        Et la durée de vie ne dépasse guère la décennie.

      3. @Toxymoron :
        « mais le CO2, il y en a pour des millénaires. »

        Lorsqu’un arbre meurt, les matières organiques se décomposent, les minéraux restent au sol et le gaz carbonique repars dans l’atmosphère. Pourtant les formations végétales naturelles rejettent autant de gaz carbonique qu’elles en absorbent. La forêt ne constitue un « puit de carbone » que dans la mesure où elle grandit (soit dit en passant, dans un milieu naturel, c’est l’incendie qui limite l’extension des forêts et les variations climatiques naturelles).

        C’est en prenant conscience de la déforestation à vitesse constante qui ne permettra JAMAIS de transformer ses terres gagnées en terres arables que l’on suppose un problème « à priori » avec le CO2. Tant que les sociétés forestières ne prendront pas conscience qu’une gestion saine assure leur core business, on supposera un problème avec le CO2. C’est un sérieux problème de logique, et puisque la théorie du RCA a prétention à définir une philosophie politique avec le marqueur ultime « CO2 », le politicien en guise de principe de précaution a adopté la science shadock : Ne touchons pas à la doctrine juridique des SARL et à leur irresponsabilité chronique, taxons le gaz nécessaire à la vie. Garantissons le pillage écologique, tradons sur le CO2.

      4. Vous confondez les constats de la science et l’action politique.
        Et vous confondez l’utilité du CO2 avec sa nocivité.
        Nous sommes tous d’accord que l’eau est essentielle dans notre vie. Pourtant, je ne connais personne qui est ravie de recevoir deux mètres d’eau dans son habitation.
        De la même façon, l’accumulation de CO2 dans l’océan et dans l’atmosphère finira par étouffer la vie qui dépend d’une présence limitée de ce gaz.

      5. @Toxymoron :
        Nous ne serons jamais d’accord, mais c’est la démocratie. Vous partez d’un principe « à priori » sur la nocivité du CO2. Vous en faites en gaz polluant à la base de votre raisonnement, or ce concept est erroné selon les prémisses de la vie.

        Il existe une autre science shadock, c’est l’économie, on peut aussi partir du principe que « tout acteur économique est rationnel dans ses choix ». C’est du même acabit philosophique, c’est un « à priori » qui détourne le politicien législateur de sa bêtise juridique : toute entité vouée à gagner du pognon a une responsabilité civile limitée.

      6. Vous me critiquez pour des choses que je n’ai pas dites.
        La physique élémentaire montre que l’accumulation de CO2 dans l’air et les océans mène à des conditions où la civilisation humaine (celle que nous connaissons depuis ~10000 ans) devient impossible.
        Ensuite intervient l’action politique: on continue à en profiter (après nous le déluge), ou on essaie de sauver les meubles. Mais l’action politique est bien distincte de l’analyse scientifique.


  2. Denis, aprés avoir écrit sur ce site que vous n’achèteriez pas ce livre et que vous ne liriez pas… vous avez craqué. Bravo quand même d’avoir franchi le pas.
    Votre « compte-rendu » de lecture est interéssant car ce livre d’Allègre, c’est un peu comme la Bible (toutes proportions gardées) : selon qu’on est croyant ou non, on ne voit pas la même chose dans les écrits.

    1. Author

      Je vous rassure, je ne l’ai pas acheté, c’est la production de France 2 qui me l’a fait porter. Comme je devais débattre avec Allègre sur France 2, la moindre des choses était de lire son livre avec attention. Mais visiblement, il y a quelques épisodes qui vous ont échappé la semaine dernière… Si ça vous dit: http://effetsdeterre.fr/tag/allegre/

  3. toxymoron : « Le problème du CO2, c’est qu’il est là pour longtemps. La vapeur d’eau et les aérosols, c’est lessivé en quelques jours. Les CFC, on aurait pu espérer quelques années ou quelques décennies, mais le CO2, il y en a pour des millénaires. »
    —————————————-
    Affirmation gratuite !!! La moitié des émissions annuelles de CO2 fossile (7,5 GtC) est absorbée par la biosphère dès la première année. Et ces émissions ne représentent même pas 3% des flux annuels NATURELS entre la Terre et l’atmosphère, soit même pas l’ondre de grandeur des incertitudes de ces flux (+-10 à 20 GtC).
    Tout le reste, c’est du blabla. Le GIEC n’est même pas fichu de définir ce qu’est la « durée de vie » atmosphérique du CO2 (c’est très simple, pour me contredire, il vous suffit de me montrer un endroit, un seul où ça a été défini) alors vos histoires de « CO2 pour des millénaires », poubelle.
    Eh oui, la « science » du RCA est aussi mauvaise que ça. Vous vous êtes fait avoir par les charlatans qui ont réussi à faire croire que le CO2, le gaz le plus écologique qu’on puisse trouver et base de la vie organique sur Terre serait un polluant (ça a été classifié comme tel par l’EPA américaine qui avoue s’appuyer sur les conclusions du GIEC et qui cherche désormais à en réglementer les émissions !). Avec un tel travestissement, même n’importe qui avec un fragment de cerveau devrait comprendre que c’est de la propagande et que ça n’a rien à voir avec la science.
    Il est temps pour vous de passer à autre chose.

    1. Et moi qui pensait que tout était potentiellement polluant en fonction de la concentration et des proportions dans le système étudié. Et moi qui pensait aussi que tout était naturel, même l’hiver nucléaire, et que la question ne se pose pas en terme ‘Naturel VS Polluant’ .

      Je rappelle ce que Lovelock disait, qu’il n’y a pas pire cancérigène que l’Oxygène …

      1. pfeu !
        « tout était potentiellement polluant en fonction de la concentration et des proportions dans le système étudié » : donc l’eau et l’oxygène de l’air sont aussi des polluants…Tout est polluant !!!
        A quand un taxe sur l’eau et l’oxygène?
        Franchement, le niveau devient ridiculement bas……
        Les sous-mariniers travaillent avec des concentrations de 2000 à 3000 ppm de Co2….
        Le CO2 est VITAL.
        Sans CO2, pas de vie.
        De plus, ces énergies fossiles sont la PREUVE qu’une atmosphère très riche en CO2 a donné une vie luxuriante il y a plusieurs millions d’années.

      2. Je ne suis pas sûr de comprendre votre enseignement, pourtant j’adore avoir tort et j’adore le reconnaître. Je suis souvent frappé de voir des gens d’accord sur le fond mais qui font tout par mettre en évidence leur désaccord (pour une histoire d’ego ou par délire corporatiste).

        Je ne dis pas que tout est polluant, je dis que tout est potentiellement polluant. Pensez-vous vraiment que je suis pour l’éradication du CO2 ou de l’O2 sur Terre ? Croyez-vous que les ‘réchauffistes’ sont pour la fin de l’effet de Terre ?

        La question n’est pas de savoir ce qui est ou n’est pas polluant, la question est de comprendre ce qui est acceptable pour un écosystème qui a permis et qui abrite une vie évoluée telle que la nôtre, la question est de savoir quelle est la ‘résilience’ du système, la question est de savoir quels sont les paramètres qui prédominent dans l’équilibre relatif dudit système.

        La radioactivité est par exemple tout à fait acceptable, c’est juste une question de niveau. Il n’y a pas à être pour ou contre la radioactivité (mais on peut être contre prolifération par exemple). Je me souviens d’Asimov expliquant dans un des ses romans que la vie avait pu se développer sur certaines planètes grâce à la radioactivité que avait favorisé les mutations et donc l’évolution. Je ne connais pas le vrai et du faux dans cette théorie mais j’aurais tendance à dire que cela à du sens.

      3. Lapsus marrant. Terre – Serre

    2. Tout ce bruit pour étaler votre ignorance.
      A peu près la moitié des émissions de CO2 est stockée dans les océans, pas la biosphère, qui s’occupe des flux naturels.
      Les flux anthropiques sont en effet minuscules par rapport aux flux naturels, mais ont nulle part où aller. Il faut des mécanismes géochimiques pour détruire ce surplus, et quand il y a « géo » dans le mot, on sait que cela va prendre du temps.
      Sinon, vous pouvez vous ressourcer ici: le dessin en introduction, les références scientifiques en dessert: http://www.globalwarmingart.com/wiki/File:Carbon_Dioxide_Residence_Time_png

  4. Le CO2 n’est pas un polluant. C’est un gaz inerte et il y en a (à forte dose) dans tous les sodas. Ce n’est que s’il vient à se trouver en trop grande concentration et donc à prendre la place de l’oxygène dans l’air que ça deviend mortel, non pas à cause du CO2 mais parce qu’il n’y a plus d’oxygène. Ce fut le cas lors de la remontée naturelle de CO2 au Cameroun qui a fait quelques dizaines de mort.
    En résumé, respirer du Co2 pur (ou de l’azote ou de l’hélium,…) est mortel par asphixie tout simplement en absence d’O2.

    1. Vous confondez « toxique » et « polluant »… Un polluant n’est pas forcément toxique… (et au passage le CO2 est toxique à partir d’une certaine concentration indépendemment de la présence ou non d’oxygène).

      1. Non, c’est une légende qui vient d’apparaitre avec le RCA. Le CO2 n’est pas toxique. C’est lorsqu’il y a prés de 100% de CO2 dans l’air respiré que c’est « embêtant » parce qu’il a pris la place de l’oxygène (16% dans l’air).
        Indiquez donc un lien ou une source qui montre que le CO2 est toxique. Ca lèverait votre doute si vous en trouvez un (ou non).

      2. Author

        Ce débat n’a franchement pas d’intérêt, à part peut-être pour les plongeurs. Revenez sur Terre, GML, il n’y a rien à voir entre les effets nocifs d’un CO2 très concentré et le RCA… Pas de légende non plus.

        Pour info, l’encyclopédie d’Air Liquide mentionne une toxicité à partir de 5000 ppm en citant une source américaine, mais sans préciser dans quelles condition d’exposition.
        http://encyclopedia.airliquide.com/Encyclopedia.asp?GasID=26#MSDS

        Alors toxymoron, GML, Sapristi, gpiton… on revient au vrai débat?

      3. Parfaitement d’accord avec le manque de courage d’Allegre en ce sens qu’il affirme que toutes les connaissances sur le climat depuis des dizaines d’années sont le résultat d’un complot à l’échelle mondiale tout en demandant à ce que les émissions de gaz à effet de serre soient limités…

        Je reste sur mon idée qu’il s’agit d’une posture politique… Claude Allegre est persuadé que l’écologie consiste à revenir vivre dans les cavernes et à massacrer des centaines de milliers de personnes (ça veut dire quoi d’autres l’expression « khmer vert » ?)… Il ne peut pas se ranger derrière l’avis du GIEC parce que il est évident qu’il y aura une prime à la crédibilité chez ceux qui avertissaient de ce danger depuis des dizaines d’années qu’il soupçonne d’être des nazis… Mais il ne peut pas non plus laisser les émissions de gaz à effet de serre s’emballer parce qu’il sait pertinemment que ce serait dangereux.

        Du coup il essaie de jouer un jeu de billard à trois bandes qui est quand même plus que dangereux… D’un autre coté c’est peut être un gars très intelligent qui a décidé de se sacrifier pour ridiculiser les complotistes du climat…

      4. Mea culpa. Je corrige mes posts précédents sur le CO2 aprés lecture de la référence 7 (rapport médical) du lien donné par gpiton plus bas dans cette discussion. Ma référence était une affirmation dans une discussion à la suite d’un rapport de l’OPECST sur les énergies du futur. Le CO2 semble bien avoir des effets néfastes sur l’homme à partir de 20 % dans l’air et serait mortel au delà de 40%. Le fait qu’effectivement il prenne partiellement la place de l’oxygène n’explique pas tout.
        Dont acte.

    2. De mémoire, c’est un gaz mortel pour l’homme lorsque il dépasse 1% de la composition atmosphérique. C’est cette toxicité (de l’air expulsé) qui limite la profondeur maximale où peuvent aller les plongeurs (l’oxygène aussi est toxique à grande dose, mais il est remplacé alors par l’hélium; on n’a pas encore trouvé un tel substitut à l’air qu’on expulse de nos poumons).

      1. @Toxymoron :
        Partant de ce principe, « tout produit de combustion sur terre dégage des éléments cancérigènes ». Interdisons le feu, interdisons le benzène. Vous connaissez des gens qui ont succombé au taux de CO2 dans l’atmosphère ? Où est-ce encore par principe de précaution ?

      2. Je n’ai jamais rien de tel, donc ce message ne devrait pas me concerner.

      3. Je vous opposais un raisonnement « à la serpe » qui part des mêmes principes que la nocivité relative du CO2 dans notre biosphère comme prémisse. Comme je l’ai dit plus haut, vous êtes obligé de redéfinir la nature nocive du CO2 comme pré-requis à toute argumentation. Si la concentration de CO2 était un problème, c’est l’arrêt de la déforestation qui est la solution.

      4. 1. Comment provoquer cet arrêt?
        2. Comment un arrêt de déforestation élimine-t-il le surplus de CO2 atmosphérique?
        3. Comment un tel arrêt élimine-t-il le surplus de CO2 océanique?

        Je répète ce que j’ai dit plus haut, il faut distinguer l’analyse scientifique (« le CO2 pose problème ») et l’action politique (« la fin de la déforestation »).

      5. 1 / c’est juridique (SARL), ne pas donner à ces sociétés des baux de dizaines d’années sans contrepartie, sinon, rien ne repoussera (amazone, indonésie). Ceci est envisageable non ?
        2 / voir le point exprimé plus haut, si une forêt est en expansion, elle est un puit de carbone.
        3 / Comment faisait dame nature lorsque le taux de CO2 était largement supérieure au nôtre, sans hominidés sur la planète ?

        Je pose l’action politique radicale avant les plans sur la comète. Certes attaquer la structure juridique de toute entreprise sur sa responsabilité limitée va bien au delà du fait écologique, parce que c’est le fait d’une civilisation d’irresponsables à tout point de vue.

      6. Pour 1. Il vous manque la force de persuader les autres – on n’est pas encore en dictature mondiale.
        Pour 2. Arrêter la déforestation n’implique pas agrandissement de la forêt. Où allez-vous installer tout ce qui prend la place de la forêt aujourd’hui? Donc encore plus de mesures contraintes et encore moins de résultats.
        3. Dame Nature a mis des millions d’années pour faire ce que nous sommes en train de défaire en un siècle. On peut donc s’attendre que certaines conséquences néfastes viendront frapper avec un temps de retard.

      7. Vous partez toujours d’un à priori, nous ne serons jamais d’accord.

  5. (en principe ça devait plutot être là ce commentaire…)

    Parfaitement d’accord avec le manque de courage d’Allegre en ce sens qu’il affirme que toutes les connaissances sur le climat depuis des dizaines d’années sont le résultat d’un complot à l’échelle mondiale tout en demandant à ce que les émissions de gaz à effet de serre soient limités…

    Je reste sur mon idée qu’il s’agit d’une posture politique… Claude Allegre est persuadé que l’écologie consiste à revenir vivre dans les cavernes et à massacrer des centaines de milliers de personnes (ça veut dire quoi d’autres l’expression « khmer vert » ?)… Il ne peut pas se ranger derrière l’avis du GIEC parce que il est évident qu’il y aura une prime à la crédibilité chez ceux qui avertissaient de ce danger depuis des dizaines d’années qu’il soupçonne d’être des nazis… Mais il ne peut pas non plus laisser les émissions de gaz à effet de serre s’emballer parce qu’il sait pertinemment que ce serait dangereux.

    Du coup il essaie de jouer un jeu de billard à trois bandes qui est quand même plus que dangereux… D’un autre coté c’est peut être un gars très intelligent qui a décidé de se sacrifier pour ridiculiser les complotistes du climat…

    1. Tilleul qui n’est même pas fichu de décoder correctement la réalité et qui fait de la psychanazelyse réchauffiste à 2 balles sur les intentions d’Allègre.
      Décidément, avec la FARCE, on aura tout vu !

      1. Vos gourous de l’institut Hayek ont le même raisonnement… A par que eux s’imaginent soit qu’il existe un complot mondial des gouvernements pour taxer les citoyens, soit que le réchauffement climatique est un danger mais que la seule façon pour l’humanité de s’en sortir et d’obéir à la main invisible du marché qui viendra comme un deus ex machina nous sauver tous…

  6. @Tous :
    Article de Wikipédia :
    « Dans les conditions normales de température et de pression, le dioxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et à la saveur piquante.
    Il est présent dans l’atmosphère dans une proportion approximativement égale à 0,0375 % en volume, au début du 21e siècle soit 375 ppmv (parties par million en volume). En 2009, cette proportion atteint 386 ppm8. »

    J’ignore si le CO2 a pu se concentrer à hauteur de 10% une fois dans l’histoire de l’humanité comme le signale gpiton dans wikipédia, mais les chiffres ci-dessus prouvent l’indécence des réunions de chefs d’Etats quand ils prétendent faire baisser les émissions d’un gaz que leurs industries auront du mal à mesurer, tant est si bien qu’ils se donneront le droit à polluer en taxant le gaz nécessaire à la vie.

  7. toxymoron : « A peu près la moitié des émissions de CO2 est stockée dans les océans, pas la biosphère, qui s’occupe des flux naturels. »
    ——————————————————
    Mais ça, vous n’en savez strictement rien, ni personne puisque le tiers des émissions est pour l’instant non comptabilisé (le fameux « missing sink » que les carbocentristes recherchent depuis 30 ans et que même le GIEC est forcé de reconnaître, tout en le renommant dans son rapport 2007 de manière euphémique par « residual land sink »). Et il n’y a absolument aucun moyen de discriminer les flux océaniques et terrestres, à part des incantations magiques typiques de la FARCE.

    Bref, vous avancez sans vergogne que « le CO2 reste dans l’air pour des millénaires », et quand on vous demande ce qui vous permet de dire une telle chose et de montrer où serait définie la « durée de vie du CO2 », tout ce que vous avez, c’est un graphe pourri de wiki, concernant un « temps de résidence » qui est défini nulle part (du reste est tracée à partir de l’équation de Bern qui selon même un réchauffiste spécialiste de la question comme Peter Tans relève de la science vaudou) c’est pas du foutage de gueule non ???

    Vous croyez quoi, qu’il suffit de balancer des affirmations gratuites avec un aplomb de camelot pour pouvoir faire illusion, tout en se défilant avec de nouvelles affirmations gratuites dès qu’on vous demande de justifier vos dires ?
    N’importe qui avec une once d’honnêteté intellectuelle se serait dit, ah bah tiens, ces histoires de « CO2 qui reste dans l’air des millénaires », ça vient d’où, de quelle équation, par qui, comment c’est déterminé, combien de millénaires, quelles mesures… et se serait renseigné SERIEUSEMENT sur la question (comme je l’ai fait). Bah non, nos bigots réchauffistes de bases, eux, sont au-dessus de tout ça : pour eux, il suffit de répéter une ânerie assez souvent pour que ça devienne Vérité, les justifications ou démo scientifiques, c’est tout juste bon pour les incroyants. Pas étonnant que leur religion réchauffiste politisée jusqu’à la moelle explose en plein vol, malgré des années de propagandes médiatico-politique.

    On attend donc de voir d’où vient votre « CO2 qui reste dans l’atmosphère des millénaires ». Mais bon, pour avoir un vrai argument venant d’un réchauffiste, autant attendre la St Glinglin.

    1. « on ne fait pas boire à un âne qui n’a pas soif » – proverbe français
      « c’est dur de faire comprendre quelque chose à un homme dont le salaire dépend de son incompréhension » – Upton Sinclair
      Vous avez lu les références qui je vous ai fournies, ou vous ignorez les preuves qui vous gênent?

  8. toxymoron : « De mémoire, c’est un gaz mortel pour l’homme lorsque il dépasse 1% de la composition atmosphérique. »
    ————————————
    Pfff, n’importe quoi. Allez, va te cacher, réchauffiste ignare (pléonasme). Ou évite les chiffres et contente toi de déblatérer avec les habituelles fatuités de la propagande réchauffiste.

    1. Author

      miniTAX, où vous calmez votre ton, ou je vous débranche. Vous pouvez vous exprimer dans un français correct, vos arguments seraient mieux entendus. Et au passage, j’ai déjà demandé à ce que ce débat stupide sur la toxicité cesse ici.

      1. Désolé pour mon égarement, sans doute dû au le nombre d’âneries réchauffistes par pixel d’effetsdeterre qui avait atteint le seuil toxique.

        Ceci dit, c’est bien de vouloir faire cesser le « débat stupide sur la toxicité » du CO2 mais vous êtes mal parti, vu que le CO2 au taux actuel de 390 ppm est considéré comme dangereux par l’EPA (cf son « endangerment findings ») qui veut le réglementer. Avec les applaudissements des carbocentristes.
        Eh oui, vous voilà face à un dilemne, comme Allègre avec son CO2 qu’il faut à la fois dédouaner et proscrire. C’est toujours comme ça avec la pseudo-science.

      2. En quoi ce débat est-il stupide? Le CO2 est démontré toxique à partir de 1.5% (à ma connaissance personne n’a vérifié si c’était mortel à long terme -un volontaire?). Étant donné les concentrations vers lesquelles on s’en va, il ne me semble pas absurde de questionner un effet direct sur la santé.

        http://books.google.ca/books?hl=fr&lr=&id=-mErAAAAYAAJ&oi=fnd&pg=PA41&dq=%22carbon+dioxide+intoxication%22+humans&ots=a6ZivFcvTC&sig=ujtRuBje9JCcuo63nC3GmVzta2Q#v=onepage&q=&f=false

        http://www3.interscience.wiley.com/journal/119763300/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0

        Cela montre aussi que miniTAX n’hésite pas à pousser des cris de truie égorgée sur un sujet dont il est ignare. Là-dessus, j’admet que l’utilité d’une démonstration supplémentaire est faible.

      3. Author

        Ah non, lecture. Franchement, on se posera la question dans quelques milliers d’années. J’essaie de ramener un peu de calme dans les débats, alors ne jetez pas du CO2 sur l’océan de discussions, ça risquerait de les acidifier un peu plus!

      4. 0h54 et la réponse à 1h13. Wouaouh. Bravo. Vous dormez quand ? Insomnies ou vous travaillez tard ?

      5. HS sur HS: mon post était modéré (trop de liens), donc les délais que tu signales c’est entre le temps où d2q valide le post et le temps où d2q répond 😉

      6. HS : Hors Service ?

      7. C’est vrai que la discussion sur les dangers et risques liés au CO2 est décalée dans ce post lié au livre d’Allègre.
        Ce n’est pas lié non plus aux évolutions des quantités dans l’atmosphère.
        Par contre il est important dans le débat sur le captage, le transport ou la séquestration du CO2. Là, des risques existent pour les salariés concernés ou la population avoisinante, à cause d’importantes fuites possibles, donc de dégagement de très fortes concentrations. Rappelons-nous les 2000 morts en Afrique suite au « dégazage » du lac NYOS en 1986….

      8. @d2q

        Je ne dis pas qu’il faut se préoccuper du risque associé à une concentration d’1.5% en CO2 (pas demain la veille effectivement).

        Je dis qu’aux concentrations vers lesquelles on s’en va (0.05-0.1%), des effets directs sur la santé ne sont pas à exclure, notamment chez les populations cliniques les plus vulnérables (MPOC, mort subite du nourrisson, etc).

        Moins grave que l’acidification? Très possible. Tout ce que je dis, c’est que c’est loin d’être un risque ridicule à évoquer.


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