Encore un revers pour Obama. Trois compagnies, et non des moindres, se sont retirés de l’US Climate Partnership (Uscap) qui soutient sa législation sur le climat. Les pétroliers BP et ConocoPhilips et le géant du chantier Caterpillar ont annoncé qu’ils ne renouvelleraient pas leur adhésion à cette coalition d’entreprises et d’ONG qui soutient la mise en place d’un marché de quotas d’émission de gaz à effet de serre aux Etats-Unis (1).
Selon The New Republic, BP et ConocoPhilips considèrent que la législation en discussion aux Etats-Unis ne serait pas juste. En gros, la politique de la Maison-Blanche serait jugée plus favorable au charbon (dont les intérêts sont appuyés par des élus démocrates), notamment en aidant fortement au développement de la séquestration du CO2, au détriment du pétrole et du gaz (soutenu par les républicains), explique TNR.
A l’automne, le patron de BP USA avait prévenu: «En tant que membre de l’USCAP, nous avons aidé à esquisser un canevas pour une législation climatique, qui expliquait —entre autres— comment le marché du carbone pourrait fonctionner sur la base d’un traitement équitable», avant de rappeler que le charbon représente 50% de l’électricité et 80% du gaz carbonique émis par les producteurs d’électricités aux Etats-Unis, citant notamment une centrale du Minnesota en service depuis— 95 ans.
(1) ConocoPhillips est un géant du pétrole, du gaz et des produits dérivés (149 milliards de dollars de CA en 2009). Caterpillar se présente comme le leader mondial des équipements miniers et de construction. Il a rejoint début février l’alliance FutureGen pour construire une centrale à charbon « zéro carbone » de 275MW, grâce à la séquestration du gaz carbonique.
C’est un point commun entre notre président et celui des Etats-Unis: il y a un discours ‘populiste’ suivi d’une action à l’opposé du discours. Des deux côtés, il n’y a que des promesses non-tenues et de la com’.
Euh ouais enfin faut pas oublier non plus que les Etats Unis c’est pas la France en plus gros avec des hamburgers… Le président américain n’a pas des masses de pouvoir (à part le pouvoir de nuire) et n’a pas une assemblée à ces ordres…
Traduction à publier sur Effet de Terre ?
Le scandale du gaz aux US …. Ils sont repassés devant la Russie comme premier producteur de gaz . A quel prix ? Celle de leur eau potable …..
http://www.commondreams.org/view/2010/02/24
Lutte contre le Fracking
par Amy Goodman
Mike Markham du Colorado a un problème explosif: Son robinet d’eau potable prend feu. Markham le démontre dans un nouveau documentaire, « Gasland», qui vient de remporter le Prix spécial du Jury du Festival du Film de Sundance. Le réalisateur Josh Fox filme Markham en train d’ouvrir son robinet dans la cuisine, tenant un briquet au dessus de l’eau courante. Après quelques secondes, une boule de feu éclate sur l’évier, enveloppant presque la tête de Markham.
La source de l’eau inflammable, et le sujet de « Gasland, » est le procédé d’extraction appelé fracturation hydraulique, ou « fracking.
Le Fracking est utilisé pour accéder au gaz naturel et au pétrole enterrés à des milliers de pieds au-dessous du sol. Des sociétés comme Halliburton forent à la verticale, puis envoient l’arbre à l’horizontale, en traversant de nombreuses petites veines de gaz et de pétrole , prises au piège . Les charges d’explosifs sont alors réparties à divers points dans les puits de forage, provoquant ce que Fox appelle des «mini-tremblements de terre ». Ces fractures se propagent sous terre, permettant au gaz de refluer dans les puits pour être extrait. Pour forcer l’ouverture des fractures, des millions de litres de liquide sont injectés dans les puits à très haute pression.
Les liquides à haute pression sont une combinaison d’eau, de sable et d’une formule secrète de produits chimiques. Chaque puit exige ainsi entre 3,8 million et 26 millions de litres de fluide chaque fois que du gaz est extrait. Les foreurs n’ont pas à révéler la composition du cocktail chimique, grâce à une flopée d’exonérations accordées à l’industrie, notamment dans la loi sur l’énergie de 2005, qui a effectivement accordé à l’industrie du fracking une exonération spécifique de la loi sur la salubrité de l’eau potable. Le député de Californie Henry Waxman, président de la commission de l’énergie et du commerce de la chambre , vient d’annoncer une enquête sur la composition des produits chimiques spécialement utilisés dans le fracking. Dans une lettre du 18 février, Waxman a commenté l’exemption du « Safe Drinking Water Act » : «Beaucoup ont qualifié cette disposition, de « exemption Halliburton » en raison des liens de Halliburton avec le Vice President de l’époque, Dick Cheney et de son rôle comme l’un des plus importants fournisseurs de services de fracturation hydraulique . Avant d’être vice-président, Dick Cheney a été PDG de Halliburton.
Dans une enquête antérieure, Waxman a appris que Halliburton avait violé un accord non contraignant de 2003 avec le gouvernement dans lequel la compagnie avait promis de ne pas utiliser du carburant diesel dans le mélange lors de l’extraction de certains puits. Halliburton a injecté des centaines de milliers de litres de produits toxiques, des liquides contenant du carburant diesel dans le sol, contaminant potentiellement l’eau potable.
Selon le ministère de l’Énergie, on comptait plus de 418.000 puits de gaz aux États-Unis depuis 2006. Puisque l’agence de Protection de l’Environnement n’a pas le pouvoir d’enquêter et de réglementer le fracking, l’étendue de la pollution est inconnue. Cependant, Josh Fox a parcouru le pays et, devenant de plus en plus préoccupé par l’immensité de l’industrie du forage domestique et les problèmes qu’elle génère, il a documenté comment les gens vivant à proximité des puits de gaz souffrent de la contamination de l’eau, de l’air et de nombreux problèmes de santé qui surgissent après le fracking . C’est un problème personnel pour Fox : Il vit en Pennsylvanie, sur un ruisseau qui se déverse dans la rivière Delaware, au dessus de la «Marcellus Shale », une région souterraine allant de New York au Tennessee, contenant de grandes réserves de gaz naturel. Le fracking dans les schistes de Marcellus pourrait éventuellement contaminer les réserves d’eau des deux métropoles de New York et Philadelphie. On a offert à Fox près de 100.000 dollars pour le permis de pomper le gaz de ses 19 acres (moins de 8 hectares), ce qui l’a amené à enquêter sur cette industrie et, finalement, de produire son documentaire primé.
Il n’y a pratiquement pas de contrôle fédéral du fracking, laissant des États au budget restreint faire le travail au milieu d’un patchwork de réglementations disparates. Ils ne peuvent rien contre les grandes sociétés multinationales de l’énergie et du forage qui exploitent l’argument politique de «l’indépendance énergétique ». Le site web associatif d’information ProPublica.org a constaté que, sur les 31 États examinés, 21 n’ont pas de réglementation spécifique à la fracturation hydraulique, et aucun n’oblige les entreprises à déclarer la quantité de liquide toxique qui reste sous terre.
Des rapports indiquent que près de 600 produits chimiques différents sont utilisés dans fracking, y compris le carburant diesel et les produits chimiques « BTEX » : benzène, toluène, éthylbenzène et xylènes, qui incluent des agents cancérigènes connus.
M. Theo Colborn, zoologiste et spécialiste de la pollution chimique due au fracking, apparaît dans « Gasland », et explique : «Toutes les lois environnementales que nous avions écrit pour protéger la santé publique sont ignorées . … Nous ne pouvons pas réagir tant que nous ne savons pas ce qu’ils utilisent ».
Fox termine « Gasland » avec un extrait d’une audition au Congrès. La Représentante Diana DeGette du District du Colorado, et le Représentant Maurice Hinchey, du district de N.Y., mettent fortement en cause les cadres de l’industrie du gaz à propos de la contamination de l’eau. Les deux ont présenté un projet de loi, nommé « FRAC act », qui supprimerait la faille « Halliburton », forçant les foreurs à révéler les composants chimiques utilisés dans fracking. Il est temps de fermer la porte à la politique énergétique de Cheney et de prendre des mesures immédiates pour protéger l’eau potable.
Denis Moynihan a contribué aux recherches pour cet article.
© 2010 Amy Goodman
Amy Goodman est l’animatrice de « Democracy Now! », Une heure d’information internationale journalière diffusée sur plus de 800 stations TV et radio en Amérique du Nord. Elle est l’auteur de « Breaking the Sound Barrier », récemment publié en livre de poche et maintenant un best-seller du New York Times.