Mystère et boule de graisse. Les lions de mer qui vivaient au dock n°39 de San Francisco ont bel et bien disparu ce week-end dernier. Depuis vingt ans, quelques centaines d’animaux venaient passer l’hiver sur les plateformes aménagées dans le port, avant de repartir à la fin du printemps. Cet automne, leur population a compté jusqu’à 1585 bestioles. Et pffft, lundi matin, plus personne, nous apprend Wired, qui précise que les narines s’en rendent autant compte que les yeux (1).
L’une des webcam qui permettaient de les suivre a été débranchée, avec un gros mensonge: « nos amis lions de mer ont migré pour la saison, nous attendons leur retour très rapidement ». Car en effet, les lions étaient la première attraction de Fisherman’s Wharf, un haut lieu du tourisme de la Bay Area. La caméra du restaurant Pier 39 reste branchée, mais elle était dans le noir (23:30 locale) lors de l’écriture de ces lignes.
Mille cinq cent «âmes» sont donc portées disparues… La thèse de l’enlèvement est écartée: pas facile d’embarquer d’un coup plus de trois mille tonne de viande et de graisse sur nageoires (3). Le climat est normal pour la saison, la température de l’eau n’a pas été modifiée par l’arrivée du Petit Jésus (2). Et si, en principe, il y a une sorte de vase communiquant avec la population de lion de mer des rochers de Seal Rocks, ils ne sont pas réapparus là-bas. Quelques-uns ont été repérés à Monterey, plus au Sud, mais sans plus. Aucun signe anormal n’a été constaté par les spécialistes de la faune en Baie de San Francisco. Et pas question d’accuser le chien du pêcheur Daniel K, connu pour emmerder les lions de Hyde Street Pier: il ne peut s’approcher des plateformes du Pier 39. Le FBI n’ouvrira pas d’enquête, et les biologistes sont juste intrigués. Après tout, le mensonge décrit ci-dessus n’en est peut-être pas un… Les lions ont peut-être modifié leur calendrier migratoire. Ou constaté leur surpopulation…
[MAJ 3/1/10] Comme vous étiez impatients de connaître l’issue de cette affaire, quelques nouvelles: les lions avaient sans doute faim, ils sont donc partis se sustenter plus au nord, dans l’Oregon.
(1) Je suis passé par là une fois, mais en 1987, et on n’y voyait que des pélicans et mouettes.
(2) El Niño. Phénomène de réchauffement des eaux de surface des eaux du Pacifique centre et Ouest.
(3) Ces bestioles sont tellement imposantes qu’on peut les distinguer dans Google Earth (37°48’38.30″Nord 122°24’41.54″Ouest)
Ou alors c’est que l’otan est en train de tester un nouveau sonar…