Ah, qu’on le déteste le rat d’égout. Accusé de tous les maux, l’animal faisait beaucoup de ravages quand Baltimore était un important lieu d’entreposage de grains, pendant la guerre d’indépendance américaine. C’est d’ailleurs à cette époque là que cette racaille a été introduite dans la ville, rappellent six chercheurs américains qui ont tenté de radiographier les habitudes géographiques de Rattus norvegicus dans la ville du Maryland (Etats-Unis).
Ils ont ratissé large: soixante pièges ont été installés dans onze quartiers de Baltimore. Les ravisseurs ont ainsi ramassé 277 cadavres, pour nous raconter leur vie à l’aide de la génétique. Verdict: Rattus norvegicus est casanier, et plus de 95% des animaux ont pu être rattachés à un pâté de maison, dans un rayon d’une soixantaine de mètres.
Comme chez les humains, il n’y a pas que des sédentaires. Il y a aussi des rats promeneurs, ramassés à un kilomètre de chez eux. Et même de rares explorateurs, qui voyagent, guidés par leur odorat. Certains ont été raflés à une dizaine de bornes de leur cadre de vie habituel. Morale de l’histoire, pour rayer le rat de la carte dans une ville, il faut penser global. Se contenter de les éradiquer à l’échelle d’un quartier, c’est l’assurance qu’un explorateur venu de loin finira par découvrir ce territoire vierge, et fonder une colonie avec ses congénères. Ça ne vous rappelle rien?