Deux poids, deux mesures. Chez Mc Do, on a une politique à géométrie variable. Le Guardian racontait dimanche que le géant de la malbouffe envisage de changer sa politique d’approvisionnement en œufs aux Etats-Unis. Car la quasi-totalité proviennent d’élevages en batteries, où les poules sont entassées comme des sardines qui, elles, n’en souffrent pas puisqu’elles sont mortes. En Grande-Bretagne, où la population est très portée sur le bien-être animal, c’est l’inverse: la quasi-totalité des œufs servis dans les Mc Do proviennent d’élevages en liberté, avec un objectif de 100% l’an prochain. En France? Et bien je n’en sais rien, et le site de Mc Do est muet sur le sujet.
Bref, revenons à nos poules pondeuses américaines. Il faut dire qu’outre-Atlantique, les œufs alternatifs (équivalents à nos labels « plein air », « label rouge » ou « bio) ne sont pas légion: ils ne pèsent que 5% du marché. Et Mc Do en consomme de l’œuf de poule… 3 milliards par an! Alors, devant la pression des consommateurs (plusieurs chaînes de restauration ont banni l’œuf de batterie), on a décidé de prendre la poule par les cornes: on va lancer une étude qui devrait durer une paire d’années… Motif officiel: «le manque d’informations objectives et scientifiques» sur les avantages et inconvénients des œufs de poules (presque) libres, explique un grand patron de Mc Donald’s US, interrogé par le Guardian. C’est ce qui s’appelle traîner la patte.
Gageons que les grands stratèges de l’empire du hamburger sauront communiquer à grands renforts de pub pour vanter leur nouvelle politique. On repeint d’un coup de vert quelques œufs par-ci par-là, et c’est Pâques tous les jours…