A la demande générale, je reviens donc sur l’accord intervenu par les partis de gouvernement en Suède à propos du nucléaire. Un papier un peu tardif, je le reconnais. Non pas parce que j’ai été assommé par cette nouvelle, mais parce que je croulais sous le boulot (il faut bien manger, non?) et d’autre part parce que j’ai attendu d’en savoir plus pour mieux évaluer la portée de cette information.
Je ne minimiserai pas l’importance de cet accord. C’est en effet un revirement historique de la politique énergétique suédoise. Un changement de dogme lourd de conséquences pour l’avenir du nucléaire en Europe. Mais sachons raison garder. Comme le signalait Tilleul hier, la Suède se contente d’autoriser le remplacement de son parc de centrales existant. Tout comme la Grande-Bretagne qui vient de lever des blocages juridiques qui freinaient le renouvellement de son parc nucléaire. Jusqu’à preuve du contraire, Londres n’a pas pour autant décidé de faire de l’atome son arme dominante dans sa quête de sécurité énergétique (1).
Il reste que le nucléaire coûte cher. Et je vois mal comment on pourrait financer la construction des centaines de réacteurs dont rêvent Sauvons le Climat et plusieurs lecteurs-contributeurs d’Effets de Terre. Sans compter le temps, des décennies, qu’il faudrait pour y parvenir. Pour doubler la part du nucléaire en France, il faudrait faire sortir de terre une quarantaine d’EPR (ça doit faire dans les deux cent milliards, ils ont ça en stock EDF et ses petits concurrents?) sans compter les dizaines de réacteurs déjà en fonctionnement qu’il faudrait remplacer dans l’intervalle, et à condition aussi de contenir à zéro la hausse de la consommation d’énergie en France… Que ce soit en Suède ou en France, l’arme numéro un de la sécurité énergétique (et de la luttre contre le réchauffement), c’est l’efficacité énergétique. Jetez un œil à ce petit tableau, repris du site de l’Insee, qui donne la quantité d’énergie consommée pour produire une unité de PIB. La France est plutôt performante, mais encore 13% au dessus de la Grande-Bretagne…
Intensité énergétique finale pour quelques pays de l’OCDE en tep par million de dollars US 2000 à parités de pouvoir d’achat Champ : pays de l’OCDE. Source : Agence internationale de l’énergie (AIE). 2003 2004 (r) 2005 (r) 2006 (p) Union européenne à 15 110 109 108 104 Union européenne à 27 113 112 111 108 Allemagne 115 115 114 112 France 105 108 105 103 Italie 94 95 96 94 Royaume-Uni 100 96 95 91 États-Unis 153 150 145 140 Japon 105 104 102 99
(1) Je préfère utiliser le terme de « sécurité énergétique » plutôt que « lutte contre le réchauffement climatique », non pas pour faire plaisir à miniTAX, mais parce qu’il faut arrêter d’être hypocrite. Ce que cherchent les gouvernements avant tout, c’est à sécuriser leurs approvisionnements alors que le pic pétrolier est franchi (ou en passe de l’être). Le reste, c’est de la propagande jetée à notre figure. Il n’y a qu’à voir le discours de Sarkozy à Flamanville qui rappelle étrangement les boniments sur l’avenir du solaire qu’on entendait dans les années soixante-dix pour faire passer la pilule du gigantesque programme nucléaire français.
je vois mal comment on pourrait financer la construction des centaines de réacteurs
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Un mythe tenace. Pour le défaire: un lien
http://www.manicore.com/documentation/recherche_energie.html
…et un petit calcul sauce wikipedia.
Avant l’effondrement des cours les pétrolières prévoyaient d’augmenter de 4 million de baril par jour la production dans les sables bitumineux d’ici 2020. En faisant une moyenne de plusieurs ratios investissement/production pour quelques projets, je trouve environ 10 milliards de dollars pour produire 100 000 b/j. Donc les pétrolières prévoyaient environ 400 milliards d’investissement.
Et ce uniquement pour l’Alberta… même s’il était faux d’un ordre de grandeur, ce petit calcul de coin de table montre bien que la capacité à investir existe déjà maintenant. Simplement elle est mise dans les fossiles, plus rentables tant que les externalités du CO2 resteront intaxées.
Sans compter le temps, des décennies, qu’il faudrait pour y parvenir.
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Un autre mythe tenace. Pourtant, il suffit de regarder à quelle vitesse les centrales sont sorties de terre en France.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_centrales_nucléaires_en_France
On voit effectivement un délai entre la prise de décision et la première mise en service (raison de plus pour accélérer!), mais on voit aussi la nucléarisation quasi complète de la production électrique en une petite décennie.
Tilleul va sans doute nous parler du manque de compétence, de la tension sur le marché de l’uranium, et d’autres objections que son imagination galopantes pourra trouver. Oui oui. D’une certaine façon ce n’est pas faux. D’une façon certaine, ce sont des problèmes qui se règlent. Preuve est faite: on l’a déjà fait.
Vous devriez poser la question à EDF. De l’argent, il y en a quand on regarde l’économie de loin. Mais quand on zoome sur telle ou telle entreprise, on voit vite les limites de sa capacité d’emprunt et d’investissement…
A l’époque, le contexte était on ne peut plus différent: la production faisait l’objet d’un monopole dans notre pays. Depuis, l’UE et le rêve de la concurrence est passé, et l’Etat ne peut plus faire ce qu’il veut. Ou alors, il offre des EPR à tous les producteurs pour qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence… Prenons un autre exemple: vous croyez qu’aujourd’hui, un pays comme la France pourrait s’offrir la construction d’un réseau de chemin de fer de A à Z, ou une quinzaine de lignes de métros dans Paris?
Tu veux dire qu’on ne peut pas construire sur des espaces déjà utilisé? Pas un gros problème, l’espace utilisé par une centrale étant fort restreint.
Concernant l’investissement, note qu’en 40 ans l’économie, et donc la capacité d’investissement, a été multipliée par plus que deux. Construire 50 centrales à cette époque, ou en construire 100 maintenant, c’est à peu près le même effort. Encore une fois, tu peux argumenter que c’est difficile, mais visiblement on l’a déjà fait…
A propos des économies d’énergies: autant qu’on peut bien sur. L’économie s’en charge toute seule assez efficacement, puisque l’intensité énergétique décroît. Pour accélérer cela, le plus efficace est-il de ronchonner contre nos politiques, ou de transférer la consommation fossile en consommation électrique? Le gain est notable, mais ne peut se faire que si on augmente drastiquement la production électrique.
PS: « contenir à zéro la consommation d’énergie » = « contenir à zéro l’augmentation de la consommation d’énergie »
Corrigé, merci Lecture.
@DDq, le calcul de l’efficacité énergétique en dollars ppa par tep est sujet à des biais très importants. Des pays comme la Grande-Bretagne ou l’Italie ont misé sur les produits financiers et les services, contrairement à l’Allemagne qui a misé sur l’industrie. La France est en position intermédiaire. La crise financière vient probablement de changer les classifications , en tout cas pour la Grande Bretagne parce que la finance génère maintenant des pertes et non de la valeur ajoutée, sans que la consommation énergétique ait beaucoup changé!
En ce qui concerne les capacités financières pour construire les centrales nucléaires, Lecture a raison d’indiquer que les investissements dans le pétrole sont bien supérieurs à ce qui serait nécessaire pour développer le nucléaire à marche forcée. Et peut-être aurez-vous observé que Total crée des joint-ventures avec Suez et EDF. Total sait que sa production pétrolière va plafonner bientôt, qu’une taxe carbone est dans l’air, et commence à se placer, comme on dit dans le peloton.
Autre remarque: tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. La France n’a pas besoin de doubler le nombre de ses réacteurs nucléaires, mais de les remplacer par des réacteurs plus puissants, au fur et à mesure que ses centrales actuelles arrivent en fin de vie, éventuellement d’en ajouter quelques uns pour prévoir le développement de la voiture électrique. Cela devrait largement suffire, surtout si l’on fait des efforts pour maîtriser notre consommation d’électricité.
Il ne fait pas opposer efficacité énergétique et nucléaire.
Les deux sont requis pour diviser par 2 les emissions de GES au niveau mondial, et la dépendance aux énergies fossiles.
Rappelons que, d’après l’AIE, la depletion des champs petrolifère classique sera de 6.7% par an, c’est à dire qu’il faudrait mettre plus de 4 Mb/j en production par AN pour conserver la production!
Or l’ordre de grandeur de Lecture est juste : mettre en production du petrole non conventionel, ou du coal-to-liquid, ou des biocarburants de 2 eme génération, coûtera dans les 100 Md$ pour 1Mb/j, ie 50 MTep/an.
C’est le même ordre de prix que le nucleaire.
Le seul maintien de la production energetique mondiale au niveau actuel coutera donc, quelque soit la source énergétique, plusieurs centaines de Md$ par an.
Cet investissement ce fera, au moins en grande partie, car il n’est pas possible de réduire l’intensité énergétique aussi rapidement, ni probablement le PIB (du moins dans trop de casse sociale)
.
Il me semble donc tout a fait rationnel qu’un pays comme la Suède, qui a pour objectif de dépendre le moins possible des énergies fossiles, et qui n’a pas de charbon, et qui n’a pas l’intension de réduire significativement son niveau de vie, maintienne son parc nucléaire. Les autres vont suivre.
Lecture puisque tu sais pertinemment les raisons qui font que le nucléaire ne peut pas être développé au delà de la puissance actuelle, pourquoi est-ce que tu n’y réponds pas au lieu les balayer sous prétexte qu’ils viennent de mon imagination alors que je n’ai pas inventé ça mais à chaque fois j’ai cité des sources quand même beaucoup plus crédible qu’un posteur sur un blog (et même maintenant l’absence de renaissance nucléaire est même arrivé dans la presse généraliste!)…
On a 370 GWe de nucléaire a remplacer : si on en remplace moins alors il faut soit diminuer la consommation d’électricité, soit compléter le manque par des EnR… Si la consommation reste pareille et qu’on la remplace par du fossile ça fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre. C’est seulement une fois que ces 370 GWe seront atteints que le nucléaire pourra commencer à répondre au problème du réchauffement climatique : avant il ne le peut pas. Et ça c’est si et seulement si la consommation d’énergie dans le monde reste constante, si elle augmente alors ne construire que 370 GWe veut dire qu’il faut rattraper la consommation énergétique sinon c’est le même tarif.
La construction des centrales ça a donné ça :
1956-70 : 1 GWe/an
1971-1980 : 12 GWe/a,
1981-1990 : 20 GWe/a
1991-2006 : 6 GWe/an
Au passage le programme nucléaire civil français c’est les années 70 et on a construit 15% de la flotte nucléaire civile mondiale.. La nucléarisation de l’électricité ça a plutôt mis vingt à trente ans, ça n’a concerné qu’un seul pays et c’est parce que nos voisins ont mis en place les solutions de générations d’électricité dont on avais besoin pour équilibrer notre réseau. Si c’était aussi simple de relancer une industrie les finlandais (entre autres) ne seraient pas en train d’attendre leur centrale nucléaire… Pour reprendre les mots du PDG de Siemens « le nucléaire c’est 5% de nos activités et 95% de nos problèmes ».
Donc cette histoire n’est déjà pas sérieuse comparée à ce que l’industrie nucléaire a déjà fait par le passé et n’est pas du tout crédible par rapport à l’état actuelle de la-dite industrie.
Au niveau des investissements à faire… on a financé les projets de construction de centrales nucléaires avec le budget de l’état qui était bénéficiaire, maintenant la dette financière de l’état + administration publique c’est 2300 milliards d’euros…
Au passage l’UE accepte tout à fait la possibilité d’un monopole publique et donc on pourrait très bien avoir EDF comme entreprise publique (ce qu’elle n’est plus puisque c’est maintenant une société anonyme et non un EPIC). Ce que l’UE demande c’est simplement que si on donne un monopole en France à quelqu’un alors il ne faut pas aller concurrencer les autres pays. Si on concurrence dans les autres pays, ce qu’EDF fait de façon très agressive ce qui a même donné lieu à des votes de lois « anti-EDF » en Italie ou en Espage, alors on doit ouvrir son propre marché à la concurrence… Je vois pas ce qu’il y a de choquant là dedans.
Par rapport à l’opposition entre efficacité énergétique et nucléaire : une centrale nucléaire c’est déjà pas gagné qu’on gagne de l’argent avec en la faisant tourner 24h/24 alors il faut bien qu’on encourage le gaspillage d’électricité pour ça… Si la France a autant de problème de pollution lumineuse c’est parce que tous les élus de France et de Navarre étaient harcelés par les commerciaux d’EDF pour illuminer n’importe quel église ou monument au mort..
Maintenant pour revenir au post, le thème de l’indépendance énergétique c’est totalement accessoire, c’est essentiellement un argument de métapolitique aux USA…
Excusez moi mais l’énergie c’est juste une partie de notre dépendance qui est pas plus critique que les autres… Les dépenses de P1 (consommation énergie) dans une entreprise c’est 15% du cout.. Les 80% c’est les dépenses d’opération et de maintenance de chaudière, de ventilation, etc… On ne demande pas à être « indépendant du cuivre » alors que le Chili fait 35% de la production mondiale et que l’Europe à part la Pologne et ses 3% de production mondiale n’a quasiment rien. On demande pas à être « indépendant sur les aimants de puissance », pourtant la totalité (97%) de la terre rare vient de Chine… Et même quel serait l’intérêt stratégique de se dire « indépendant du gaz naturel » si l’on continue à importer des engrais azotés qui en nécessitent des quantités massives ?
L’énergie ça n’existe pas, c’est un concept. Ce qui existe c’est des minerais d’uranium, des litres de pétrole, des m3 de gaz, des régimes de vents etc, etc.
C’est qui est plus important c’est le changement climatique et encore le changement climatique c’est qu’une partie du problème de notre attitude qui consiste à rejeter dans les écosystèmes plus de déchets que ceux-ci ne peuvent en traiter (quand on ne rejette pas tout simplement des déchets intraitables)…
En ce moment les émissions de gaz à effet de serre dans le monde c’est 5 à 6 teq CO2 par personne. La moyenne européenne c’est entre 9 et 10, la France est légèrement en dessous de la moyenne européenne avec entre 8 et 9 teq CO2 par personne (Sarkozy vous a dit que la France faisait moitié moins de gaz à effet de serre que les autres pays européens gràce au nucléaire ? Et ben non il vous a menti on est au même niveau que l’Italie, la Suisse ou l’Espagne).
http://dataservice.eea.europa.eu/atlas/viewdata/viewpub.asp?id=3888
Si on veut donner une réponse minimale au réchauffement climatique (pas d’augmentation) il faut qu’on divise nos émissions actuelle par 2. On en est là… Les partis au pouvoir en Suède (qui produit moins de gaz à effet de serre par habitant que la France) ont accepté cet objectif de 40% pour 2020, l’Allemagne a annoncé un plan pour réduire elle aussi de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020… qu’est-ce qu’il en est de la France ?
La France a demandé à être autorisé à ne faire qu’une baisse de 14% (alors que l’objectif européen est de minimum 20% et 30% si un accord international est conclu). Et pour ça on a droit à un grand cocorico disant qu’on est les meilleurs du monde… Est-ce que c’est sérieux ?
On passage l’EEA a mis en ligne un outil très pratique sur les émissions européennes :
http://dataservice.eea.europa.eu/PivotApp/pivot.aspx?pivotid=455
—pourquoi est-ce que tu n’y réponds pas au lieu les balayer sous prétexte qu’ils viennent de mon imagination
Chaque fois que tu poses ce que je pense être une vrai question, j’essais d’y répondre. Si je n’en étais pas capable, c’est que j’aurais quelque chose d’intéressant à intégrer et je te serais reconnaissant pour m’avoir souligné un aspect nouveau pour moi.
N’étant pas spécialiste, ça n’aurait rien de surprenant que ça arrive, mais malheureusement je n’ai pas souvenir que tu ai formulée une seule objection sur le nucléaire auquel je n’aurais pas su répondre. La plupart de tes objections sont soit de la réthorique pure (auquel cas tu me pardonneras de pas passer mes nuits là-dessus), soit des choses qu’un petit raisonnement sur les ordres de grandeur invalide sans trop de peine. Si tu as mieux, encore une fois, ça me fera plaisir.
—à chaque fois j’ai cité des sources quand même beaucoup plus crédible qu’un posteur sur un blog (et même maintenant l’absence de renaissance nucléaire est même arrivé dans la presse généraliste!)…—
D’une manière générale, tu sous-estimes beaucoup la distorsion idéologique que tu imprimes à tes lectures. Un exemple parmi d’autre: tu prétend que l’absence de renaissance nucléaire est même arrivé dans la presse généraliste… à la suite d’un article qui montre le recul du recul. Faut le faire!
—La nucléarisation de l’électricité ça a plutôt mis vingt à trente ans—
idem. La simple lecture des date de mise en service montre que c’est faux… pas perdre mon temps à répéter l’évidence.
—Si la France a autant de problème de pollution lumineuse c’est parce que tous les élus de France et de Navarre étaient harcelés par les commerciaux d’EDF pour illuminer n’importe quel église ou monument au mort..—
Tu dis ça, et tu dis aussi que la lumière c’est peu fait avec le nucléaire. Faut choisir, camarade.
—l’Allemagne a annoncé un plan pour réduire elle aussi de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020… qu’est-ce qu’il en est de la France ?—
Nawak habituel (encore qu’intégrer les émissions des DOM-TOM pour monter le bilan de l’hexagone, j’avais pas vu encore). Si l’Allemagne réduit de 40% ses émissions en 2020… ça la mettra au niveau de la France maintenant. J’espère qu’on fera mieux que ça.
—Au niveau des investissements à faire… on a financé les projets de construction de centrales nucléaires avec le budget de l’état qui était bénéficiaire, maintenant la dette financière de l’état + administration publique c’est 2300 milliards d’euros…—
Encore une fois, le niveau d’investissement requis n’est pas un objectif faramineux dont on pourrait se demander si c’est réaliste: c’est un niveau inférieur à ce qui se fait aujourd’hui dans le pétrole.
—Au passage l’UE accepte tout à fait la possibilité d’un monopole publique
—le thème de l’indépendance énergétique c’est totalement accessoire
Plutôt d’accord, mais j’imagine que cette partie s’adresse à Denis Delbecq.
Tilleul a écrit : « Euh ? La réaction à quoi ? Au fait qu’il y a eu un accord entre les partis au pouvoir en Suède qui consiste à bloquer à 10 le nombre de centrales nucléaires dans le pays (aucune centrale ne peut être construite à moins qu’une des centrales existantes soient en fin de vie) et de passer à 50% de l’énergie totale (pas qu’électricité mais aussi chaleur, transport…) la part d’énergie renouvelable dans le pays en 2020 tout en diminuant de 40% les émissions de gaz à effet de serre ? »
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Ha, la bonne blague, les Suédois ont promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2020 comme ils ont promis (suite au référendum de 1981, svp !) de bannir le nucléaire pour 2010. On sait ce que ça a donné! Et ce que ça va donner vu que depuis 20 ans, leur réduction des émissions de GES n’a été que 3% même en trichant comme des porcs sur les postes reforestation et sur les NOx. Et ce pendant que leurs émissions de CO2 (le seul poste qui peut se comptabiliser à peu près décemment) a AUGMENTE. Vous êtes tellement facile à berner !
C’est assez drôle aussi de vous voir vous rattrapper désespérement aux branches avec l’argument du « blocaque à 10 du nombre de centrales nucléaires ».
– D’un, les Suédois n’ont pas 10 centrales nucléaires mais seulement 3 ! Confondre « centrale » et « réacteur », c’est comme ne pas distinguer carrosserie et train-roulant, c’est pas terrible niveau crédibilité.
– De deux, les 10 réacteurs suédois actuels cumulés font 9 GWe, donc même s’il a été décidé (avec une hypocrysie, pardon diplomatie toute suédoise soit dit en passant) de « bloquer » à 10 le nombre de réacteurs, en remplaçant les anciens par de nouveaux réacteurs de type EPR qui font chacun 1,5 GWe, les Suédois peuvent sans aucun souci faire passer de 50% d’électricité nucléaire à >80%, soit plus que nous les Français, de quoi voir venir pour au moins un siècle. Ca leur permet de faire un virage à 180° sur le nucléaire tout en donnant un os à ronger aux anti-nucléocrates, astuce qui marche à merveille, la preuve, vous mordez en plein dedans. Quelqu’un comme BMD, qui connaît un minimum la question a tout de suite vu l’entourloupe mais pas vous. Comme quoi, l’idéologie, ça produit beaucoup de chaleur mais pas beaucoup de lumière.
Tilleul a écrit : « le nucléaire ne peut pas être développé au delà de la puissance actuelle, pourquoi est-ce que tu n’y réponds pas au lieu les balayer sous prétexte qu’ils viennent de mon imagination ».
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Vous prenez vos désirs pour des réalités, ça devient carrément ridicule. La capacité installée du nucléaire ne cesse d’augmenter ces dernières années. Et pour l’avenir, n’importe quelle prévision à 5, 10, 30 ans venant de n’importe quel organisme qui fait autorité en la matière, que ce soit l’IEA, l’EIA, la World Bank, BP Energy Outlook… TOUS prévoient une croissance du nucléaire à court, moyen et long terme, que ce soit en capacité absolue ou en part dans le mix énergétique mondial.
Et Tilleul, qui ne fait même pas la différence entre réacteur et centrale nucléaire, qui doit sûrement savoir des choses que les analystes payés à étudier le nucléaire ne savent pas, de déclarer « qu’il ne peut PAS y avoir plus de nucléaire ». Délire !
C’est à se demander ce qui est le plus grave dans l’histoire, l’ignorance ou la prétention de savoir.
« Vous prenez vos désirs pour des réalités, ça devient carrément ridicule. La capacité installée du nucléaire ne cesse d’augmenter ces dernières années. Et pour l’avenir, n’importe quelle prévision à 5, 10, 30 ans venant de n’importe quel organisme qui fait autorité en la matière, que ce soit l’IEA, l’EIA, la World Bank, BP Energy Outlook… TOUS prévoient une croissance du nucléaire à court, moyen et long terme, que ce soit en capacité absolue ou en part dans le mix énergétique mondial. »
Faux, tous prévoient une baisse de la production du nucléaire à court terme parce qu’on connait TOUT les projets qui vont arriver en ligne dans les prochaines années (c’est super contrôlé le nucléaire je vous rappelle…) et qu’ils ne sont pas assez pour compenser les réacteurs qui vont arriver en fin de vie. Et les scénarios business as usual prennent tous en compte une baisse de la part de nucléaire dans la génération d’électricité mondiale
Par exemple pour l’IEA :
« Public acceptance, final waste management and proliferation risk are important areas to further address and develop. If not addressed, nuclear power is unlikely to expand and its share in electricity generation might be dropping in the future. In most countries, the perception of investment risk is limiting private investment in nuclear power. »
http://www.iea.org/textbase/techno/essentials4.pdf
Et ça c’était avant le fiasco des projets actuels…
Pour Lecture : ce que tu donnes c’est le temps de construction d’une centrale… Seulement pour en faire il te faut une main d’oeuvre formé, des sous-traitants capable de fournir les pièces, un réseau électrique avec les aménagements idoines, des mines d’uranium capable de t’approvisionner (et on doit doubler la production rien que pour etre capable de fournir les centrales actuelles vu que les stocks de la guerre froide arrive à terme dans les prochaines années), des installations pour enrichir cet uranium etc.: c’est pas un garage que tu construis… On est déjà au deuxième EPR et on sait toujours pas comment le construire comme il faut… Et tu voudrais qu’on en fasse 50 du jour au lendemain ?
Pour des exemples d’articles de presse…
Bad Reactors, rethinking your opposition to nuclear power? Rethink again.
http://www.washingtonmonthly.com/features/2009/0901.blake.html
Nuclear Bid to Rival Coal Chilled by Flaws, Delay in Finland :
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aFh1ySJ.lYQc
Nuclear’s Comeback: Still No Energy Panacea
http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1869203,00.html
AEP not interested in nuclear plants
http://www.tulsaworld.com/business/article.aspx?articleID=070829_5_E1_spanc05761
Uranium shortage poses threat A GLOBAL shortage of uranium could jeopardise plans to build a new generation of nuclear power stations in Britain.
http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/industrials/article555314.ece
Uranium shortage hits nuclear plans India’s nuclear energy ambitions have hit a major roadblock as shortage of the raw material — uranium — is threatening new capacity addition and also affecting the performance of the existing plants.
http://www.business-standard.com/india/storypage.php?autono=294870
Lack of fuel may limit U.S. nuclear power expansion
http://web.mit.edu/newsoffice/2007/fuel-supply.html
et je pourrais continuer à égrainer les réponses de google news…
Et si les allemands baissent de 40% ça les place très en dessous de la France (la différence entre l’Allemagne et la France c’est juste 1,5 t par habitants)… alors que la France est une économie de service et que l’Allemagne est une économie industrielle… Les objectifs de la France sont tout simplement minables.
« Tu dis ça, et tu dis aussi que la lumière c’est peu fait avec le nucléaire. Faut choisir, camarade. »
J’ai l’impression que tu n’es pas très à l’aise avec les usages de l’électricité… Est-ce que tu peux concevoir qu’un éclairage publique n’a pas le même profil de consommation qu’un éclairage privé ? Et au passage je n’ai pas souvenir qu’on ait jamais parlé de la production associée aux ampoules, aux radiateurs électriques oui… mais pas aux ampoules… (et pour devancer ta prochaine remarque : les radiateurs sont des charges saisonnières de plusieurs kW qui dépendent de la température extérieure, oulala ça doit commencer à faire mal dans la tête de penser à tout ça…)
« N’étant pas spécialiste, ça n’aurait rien de surprenant que ça arrive »
En gros tu ne connais rien au sujet mais tu donnes quand même ton avis… Intéressant comme attitude…
Deux trois remarques sur ce qui s’est passé en Suède parce que c’est hallucinant les trucs qu’on peut lire (surtout dans la presse française et allemande)…
La Suède n’a pas décidé par référendum de sortir du nucléaire en 2010, la Suède a organisé un référendum consultatif pour connaitre l’opinion des citoyens sur le nucléaire après Three Miles Island. Les référendums en Suède ne sont que consultatif et servent à débloquer la situation quand il existe des vifs débats au parlement (difficile à comprendre pour les Frountz pour qui le référendum est semble-t-il l’alpha et l’oméga de la démocratie).
En l’occurence le débat c’était de savoir s’il fallait sortir du nucléaire maintenant ou à la fin de vie des centrales… Suite à cet avis le parlement a décidé de l’arrêt des centrales à leur fin de vie, arrêt qu’on estimait à l’époque arriver vers 2010. Entre temps comme tous les pays du monde les suèdois ont réalisé une remise à neuf (couteuse) de leurs centrales pour étendre sa durée de vie.
Ce qui est arrivé récemment ce n’est pas une levée du moratoire (Le Monde) ou encore une relance du nucléaire (Der Spiegel) mais un accord entre les parties au gouvernement sur un projet de loi proposant de lever le moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaire sur le territoire suèdois. Cet accord se passant entre pro Vattenfall (euh pardon pro-nucléaire) et sceptique du nucléaire, il y a tout un tas de compensation visant à faire passer la pillule, notamment l’augmentation des capacités en énergies renouvelables (essentiellement éolien vu que les suédois n’ont pas trop envie de développer plus l’hydro) sur le principe que toute augmentation de la consommation énergétique sera remplie par les énergies renouvelables, la diminution des émissions de gaz à effet de serre et la nécessité de construire sur les sites existants.
La loi sera discuté au parlement le 17 Mars au Parlement, c’est seulement à ce moment là quand la loi sera voté qu’on pourra dire que la Suède a levé le moratoire. Pour le moment la construction de centrales nucléaires est toujours interdite.
Enfin pour avoir une relance du nucléaire il faudra en plus qu’une compagnie accepte de prendre le risque financier de construire une centrale (aucune chance à moins que le contribuable français règle la note comme pour la Finlande) ou que le gouvernement suédois investisse de l’argent publique là dedans sous forme de subvention ou de garantie de prêt… Bref y a encore du boulot…
—Et tu voudrais qu’on en fasse 50 du jour au lendemain ?—
En France? Oui à peu près. Les usages de l’électricité sont plus efficace que le fossile, donc 50 ça devrait suffire. Disons en 20 ans, comme d’hab.
—et je pourrais continuer à égrainer les réponses de google news…—
Tu pourrais, c’est ton habitude de tenter la noyade par une somme d’insignifiance. Une seule à te répondre: je sais qu’on peut le faire parce qu’on l’a déjà fait. Tu auras beau multiplier les obstacles en pensées, ça ne changera pas cette évidence.
—la différence entre l’Allemagne et la France c’est juste 1,5 t par habitants—
3.6 selon ta propre source. Si on fait un gros calcul compliqué, aussi appelé règle de trois, elle nous indique que la France, en 2006 (après un effort considérable de l’Allemagne), fait seulement 70% des émissions de l’Allemagne. Ta propre source!
—En gros tu ne connais rien au sujet mais tu donnes quand même ton avis… —
En gros ça ne prend pas un spécialiste pour te mettre ridicule avec une règle de trois et tes propres sources. 🙂
—une levée du moratoire (Le Monde) ou encore une relance du nucléaire (Der Spiegel)—
Qui a dit: « l’absence de relance du nucléaire est même parvenu dans la presse grand publique »?
Et oui encore un click sur ton compteur à conneries 🙂
France 8.6
Allemagne 12.2
Allemagne 2020 : 12.2 – 0.4*12.2 => 7.3
C’est con c’était pas une règle de trois qu’il fallait faire c’était une soustraction…
« je sais qu’on peut le faire parce qu’on l’a déjà fait. »
Non on ne l’a jamais fait, c’est bête la réalité hein ?
—C’est con c’était pas une règle de trois qu’il fallait faire c’était une soustraction…—
Là tu m’embêtes… je ne sais quelle réponse choisir parmi plusieurs:
– tu passes sous silence ton erreur de 140%, et tu me reproches 10%? Après le ridicule, le pathétique…
-merci de bien vouloir commenter mes calculs, pas ceux que tu m’inventes. « L’erreur » que tu m’attribues est due au fait que je n’ai pas pris tes chiffres, qui sont truandés par l’ajout des DOM-TOM aux émissions de l’hexagone… pas beaucoup de nuc dans les dom-toms.
http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/CO2_emissions-par-pays.htm
-ok j’avoue mon erreur. C’est pas 40% mais 38.83%.
-arrête de te prendre la tête: les calculs c’est pas fait pour toi, et ça change pas le fond: la seule façon pour la France de faire pire que l’Allemagne d’ici 2020, c’est de suivre les recommandations de SDN en remplaçant le nuc par du gaz. La seule façon que ça arrive, c’est si les verts reviennent au pouvoir. Faut-il rire ou pleurer?
—Non on ne l’a jamais fait, c’est bête la réalité hein ?—
Allez zou on remet la réalité en lien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_centrales_nucléaires_en_France
« Faux, tous prévoient une baisse de la production du nucléaire à court terme parce qu’on connait TOUT les projets qui vont arriver en ligne dans les prochaines années (c’est super contrôlé le nucléaire je vous rappelle…) et qu’ils ne sont pas assez pour compenser les réacteurs qui vont arriver en fin de vie. Et les scénarios business as usual prennent tous en compte une baisse de la part de nucléaire dans la génération d’électricité mondiale »
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Bah non, les scénarios business as usual prévoient tous une HAUSSE de la part du nucléaire. Dans votre propre lien, on lit cela dans les paragraphes adjacents à celui que vous citez, paragraphes que, comme par hasard, vous « oubliez » de commentez :
« According to Energy Technology Perspectives (IEA, 2006), with a
carbon price of $25/tCO2, the share of nuclear in global
electricity generation is projected to increase from the
current 16% to 19%-22% by 2050. »
« In the WEO Reference Scenario (assuming unchanged
current policies), nuclear capacity is projected to attain
415 GW by 2030, with increases in all regions except
Europe, where phase-out policies in Germany, Sweden
and Belgium would account for a 35-GW reduction »
Et c’était une prévision AVANT le virage à 180° de la Suède. Bref, si vos arguments étaient si solides, pourquoi avez-vous recours à des mensonges aussi grossiers ? C’est simple pourtant, il vous suffit de montrer un seul document d’un grand organisme officiel qui prédit une baisse du nucléaire (dans le scénario BAU hein, pas un scénario catastrophe sur lequel vous vous ruez comme un affamé) pour avoir raison, pourquoi vous ne le faites pas ???
Vous avez beau tourné les faits dans tous les sens, quand ça ne colle pas à votre croyance, ça ne colle pas. Point barre. La réalité est réglée par les faits, pas par votre croyance.
Lecture (c’est de l’ironie ce pseudo ou bien ?)
C’est bien ce que je dis, t’es incapable de comprendre des documents qui prouve ça n’a jamais été fait… Et en plus c’est pas dans 20 ans qu’il faut commencer à diminuer les émissions de CO2, c’est maintenant… Dans 20 ans ce sera trop tard…
Yakafokon, ça marche bien à 2 ans quand maman apporte le biberon à chaque « je veux » mais la réalité c’est pas maman…
minitax : « with a carbon price of $25/tCO2 », ce n’est pas un scénario business as usual, c’est un scénario volontariste, vous me rappelez le prix de la tonne de CO2 ? Le scénario business as usual c’est de passer à 415 GW de nucléaire soit 0,5% d’augmentation alors que dans le même temps ils estiment à 1,6% la hausse de la consommation… En proportion ça baisse…
Et là on parle de l’Agence Internationale de l’Energie, vous savez qu’elle était leur prédiction en 1977 sur la part du nucléaire dans l’an 2000 ? 860 à 999 GW alors que la réalité en l’an 2000 c’était 303 GW.
Au passage en 1998 leur prédiction sur l’éolien c’était 47,4 GW d’installée en 2020… On est actuellement à plus de 120 GW.
Tilleul a écrit : “with a carbon price of $25/tCO2?, ce n’est pas un scénario business as usual, c’est un scénario volontariste, vous me rappelez le prix de la tonne de CO2 ? Le scénario business as usual c’est de passer à 415 GW de nucléaire soit 0,5% d’augmentation alors que dans le même temps ils estiment à 1,6% la hausse de la consommation… En proportion ça baisse… »
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Ce qui est prévu, c’est une hausse du nucléaire, alors il ne faut pas sortir des fantasmes délirants dans le style « tous prévoit une baisse ». Souvenez-vous, c’est vous qui avez affirmé sans vergogne que le nucléaire ne peut PAS augmenter et que « toutes les agences prévoient une baisse de la production du nucléaire à court terme », ce qui est clairement faux.
En quand la WEO prévoit que le nucléaire passe à 415 GW en 2030, ça correspondrait à une hausse annuelle de 5% et non 0,5% !!! Donc c’est une hausse en absolu ET en proportion, même si ça vous fait mal de le reconnaître. Vous reposez votre raisonnement sur une erreur d’un facteur de 10 ! Ca craint.
Après, que ce soit des prévisions justes ou non, effectivement, je ne garantis rien. Mais si ces experts payés à faire des prévisions se trompent lourdement, alors que dire de la fiabilité des prévivisons Tilleulesques, pfiou !
Déjà que vous n’êtes pas capable d’évaluer correctement le présent et d’avoir une vision objective du paysage énergétique, emporté que vous êtes dans vos moulins à vent, il faut être fou pour parier un seul centimes sur vos prédictions pour le futur, ne serait qu’à 2 ans. Vos certitudes n’ont l’air de convaincre que vous-même pour l’instant.
Quand on parle de hausse on parle de hausse par an… c’est 0,5% par an alors que la consommation d’énergie est prévu en hausse de 1,6% par an… C’est donc bel et bien « une baisse de la part de nucléaire dans la génération d’électricité mondiale ».
« Reference Scenario
In the Reference Scenario, world nuclear electricity generation is projected to
increase from 2 742 TWh in 2005 to 3 304 TWh in 2030. This is an average
annual growth rate of 0.7% per year, compared with 2.6% per year for total
electricity generation. Installed capacity increases from 368 GW to 416 GW.
Nuclear capacity factors are assumed to improve over time, mainly in those
countries that are now below the world average. Overall, the average world
capacity factor increases from 85% in 2005 to 91% in 2030.
The most significant increases in installed capacity are projected in China,
Japan, India, the United States, Russia and the Republic of Korea. Nuclear
capacity in OECD Europe decreases from 131 GW to 74 GW. Nuclear power
phase-outs in Germany, Sweden and Belgium account for 35 GW. All nuclear
power plants in these three countries are closed before 2030.
The share of nuclear power in world electricity generation drops from 15% to
10%. The most dramatic decrease in the share of nuclear power occurs in
OECD Europe, where it drops from 28% in 2005 to 12% in 2030. »
WEO 2006
@Tilleul,
OK, autant pour moi, le nucléaire, en % est prévu pour baisser d’ici 2030 mais en valeur absolue, il augmenterait de 0,7%/an selon le scénario de référence. Et ce avant le revirement des politiques pour le nucléaire comme le souligne bien le WEO 2008 : http://www.worldenergyoutlook.org/docs/weo2008/WEO2008_es_french.pdf , page 5-6
Et dans le même paragraphe, il est dit que la part du renouvelable hors hydraulique (donc vent & solaire, géothermie…) va exploser en passant de moins de 1% aujoud’hui à … 4% du mix énergétique en 2030.
Eh ben, dire que vous nous promettiez la révolution énergétique pendant tout ce temps pour finalement qu’on apprenne que ça concerne… 4% (peut-être). Shit !
Eh, miniTAX. Quand on prend une veste, on l’accepte sans tenter de trouver un artefact de plus pour s’en sortir. J’ai écrit ici il y a plusieurs années, qu’en dépit d’une hausse absolue, la part du nucléaire baisserait d’un point de vue relatif. Vous savez les histoires de mégawatts installés dans un monde ou la demande d’énergie n’en peut plus de croitre.
Mais apparemment, vous le roi de la science et des modèles qui devriez régner sur l’Elyse, la Maison-Blanche et la ville de Garges-les-Gonesse, il y a longtemps que vous avez oublié ce qu’est le relatif comparé à l’absolu. (Par exemple, le CO2 pèse peu dans le bilan radiatif absolu de la planète, mais beaucoup en termes relatifs…)
De Karva:
Il me semble que les prévisions citées par Tilleul sont tout à fait fantaisistes…même si je pense qu’elles ont été faites par de très sérieux experts.
Plus sérieusement, même si je me sens incapable de lire dans les boules de cristal, il vient par exemple d’être annoncé que la Suède allait remplacer ses réacteurs vieillissants, la France se prépare à faire de même…et beaucoup de prévisons économiques que je lis oublient simplement le projet allemand d’arrêter les nukes. Ile ne pensent pas que les Allemands arrêteront. Quant à la Belgique, je doute qu’elle arrête prématurément quoi que ce soit…si elle peut prendre un jour une décision. Même les Espagnols semblent de moins en moins pressés d’arrêter. Je ne parle pas de UK ou de l’Italie…
En outre, les projets chinois ont été portés récemment à des capacités de 70GW en 2020 et 300GW en 2030. Les Russes mettent en chantier de gros projets, et, derrière le dicours « vert » de Obama, je me demande ce que vont faire les USA: car il me semble que pas mal de décisions seront du domaine des états.
Sur les prosectives de l’AIE, il me semble que c’est un exercice difficile: les experts procèdent toujours par consensus, et de plus, ils ne connaissent rien au développement scientifique. Donc il y a eu une grande vague « antinukes » et le WETO et autres rapports ont reflété les modes du moment. Cela montre simplement que nos prévisionnistes ne sont pas capables de ..prévoir ce qui va arriver. Ils cèdent plutôt aux modes.
Pour l’insant, il me semble que la capacité nucléaire sera autour de 500GW en 2020. On verra, mais je pense qu’il faut d’urgence investir dans ce domaine pour que l’EN apporte une meilleure contribution au développement humain et à la lutte contre les GES. Je pense que cela va se produire quand l’industrie chinoise -et indienne?-sera prête, vers 2020. La chose qui m’inquiète est quel poids nous aurons alors avec toutes nos tergiversations ridicules et passéistes..
Karva
A Denis
A Denis, dont je lis avec retard le post. Je ne crois pas qu’il soit bien utile de doubler la production nucléaire en France. Un peu d’augmentation me paraît utile pour compenser l’accroissement de la consommation, qui me semble (pour Tilleul) autour de 15% sur 10 ans dans les pays de l’OCDE. Cela reflète un -trop lent?- glissement des mix énergétiques des sources « primaires » vers des sources « élaborées »: essentiellement l’électricité. Pour mes étudiants, j’utilise des data sur 25 ans. De 73 à 98, la consommation énergétique du monde a crû de 55% et celle d’électricité de 155% (chiffres piqués dans une conf de Bauquis, je ne me rappelle plus où).
Donc Sauvons le Climat se soucie du climat, et pense que le report des consommations énergétiques sur l’électricité est une excellente chose, si celle-ci est produite sans émissions de GES. Evidemment, il y a partout débat sur comment faire, mais, comme Denis le dit, le prix est un problème essentiel. Il note que le prix de l’investissement nucléaire pour les premiers EPR est autour de 2.5 Euros pour un watt (estimation Gardo de EDF, eux ils en vendent, ils savent, et le Gardo est avant tout un financier). Je ne connais pas de manière plus économique (hors l’hydraulique) de produire une électricité abondante et bon marché en ce moment et dans un avenir raisonnable. Pour l’instant, il me semble que les projets EPR sont modestes, au regard de ce qu’on a à remplacer. Si on ne trouve pas mieux, il en faudrait même plus, pour aider nos voisins à anticiper aussi.
Je rappelle à Denis que la France a construit dans le passé l’essentiel de son parc en 20 ans. Il y a eu bien sûr débat sur les coùts des investissements, et le fait que l’état ait donné une certaine garantie a aidé à avoir des taux assez bas. Ces investissment à très long terme me paraissent avec le recul une excellente opération. Si au nom de la libre concurrence, la Commission empêche l’état de donner des garanties qui permettent d’obtenir des taux raisonanbles, cela veut dire qu’il y a problème (Todd, au secours!)
Tirons avantage, dans les difficiles circonstances du moment de nos points forts! Ne laissons pas à d’autres cette activité dans laquelle notre pays a investi pendant 50 ans. Ne lâchons pas la proie pour l’ombre! De toutes façons, cela se développera, et si ce n’est nous, ce sera d’autres qui le feront.
Karva
Pour les prévisions : et encore j’aurai pu citer les prévisions du CEA qui prévoyait 4000 GW de nucléaire pour l’an 2000 et plusieurs dizaines de réacteurs à l’exportation pour la France… Deux prévisions fausses d’un facteur dix…
« Il note que le prix de l’investissement nucléaire pour les premiers EPR est autour de 2.5 Euros pour un watt (estimation Gardo de EDF, eux ils en vendent, ils savent, et le Gardo est avant tout un financier). »
Pour l’instant le prix d’un EPR finlandais est à 4,2 €/W et 5,4 €/W si on prend en compte les frais liés au retard du chantier (intérêts, achat d’électricité à l’exportation, etc) supportés par TVO.
Comme les finlandais financent l’EPR et subissent peu de corruption (5eme au classement de Transparency International, la France est 23eme au même niveau que le Chili ou l’Urugay) c’est encore mieux comme source…
Le nucléaire il n’y a rien de plus cher comme source d’électricité et les 1250 milliards d’euros de dette de la France (critères de Maastricht explosés!) ne vont pas dans le sens d’une quelconque crédibilité à cette supposée « bonne affaire »… Surtout quand on voit le dossier sur EDF qui trainait chez Mario Monti…
Et ça c’est avec des délais de constructions de 5 à 10 ans, c’est à dire qu’il faut payer les intérêts pendant cette période avant même produire le premier kWh… Et là on ne parle que du cout en capital, il reste les couts de combustible, d’opération et de maintenance qui sont quand même pour 25% du prix si j’en crois l’administration française via la DGEC (qui se base sur des chiffres théoriques très loin de la réalité des chantiers et non sur les vrais prix pour cause de « secret industriel »…. et après on se demande pourquoi on a décrété par le fait du prince que c’était Areva qui allait construire les nouvelles centrales nucléaires en France alors qu’on aurait du passer par un appel d’offre auprès des différents constructeurs de centrales si la décision avait eu une quelconque base économique…)
Actuellement le nucléaire est la production d’électricité la plus chère du monde, vous savez très bien que l’électricité française est subventionnée avec l’argent publique ce qui revient à prendre l’argent des plus pauvres pour les distribuer aux plus gros consommateurs d’électricité (donc les plus riches et les entreprises).
La soit-disant « renaissance » du nucléaire elle était annoncé en 1998 avec la décision de la Finlande… Qu’est-ce qui s’est passé depuis ? Rien… La génération nucléaire stagne et même diminue (que ce soit en relatif ou en global). Les mines d’uranium ont pas augmenté leurs capacité non plus… Si le nucléaire c’est super génial, c’est pas cher et c’est propre, pourquoi est-ce que les investisseurs privés mettent de l’argent partout sauf dans le nucléaire et que les opérateurs d’électricité déploient de l’éolien et pas du nucléaire…
Au bout d’un moment faut arrêter de se baser sur des powerpoints qui nous promette que le nucléaire ça va pas être cher gràce à une effet de série dont on est même pas sur qu’il ait jamais existé en France et regarder si ce que peut être fait aujourd’hui… Parce que c’est pas dans 20 ans qu’il faut commencer à réagir c’est plutot il y a 20 ans…
Show me the money j’avais donné les chiffre d’installation pour l’Europe :
Gaz : + 83,6 GW
Eolien : + 55,2 GW
Hydro : +2,92 GW
Biomasse : +1,9 GW
Autre : +1,2 GW
Nucléaire: – 6,2 GW
Charbon : -11,2 GW
Fuel lourd : -13,0 GW
Pour faire plaisir à Lecture en équivalent baseload ça donnerait ça (dès qu’on aura les stats de l’ucte j’essaierai de faire un update parce que les centrales gaz peuvent être construite pour opérer entre 1000 et 3500 heures équivalent pleine puissance et pour avoir les chiffres précis de l’éolien)
Gaz : entre 20 et 30 GW
Eolien : entre 12 et 14 GW
Biomasse : 1,5 GW
Nucléaire : -5 GW
Charbon : -10 GW
Le nucléaire a énormément d’opposition populaire mais l’éolien énormément d’opposition des élites. Pour citer un exemple emblématique l’interdiction administrative de construire des éoliennes dans les endroits les plus ventés en Bavière, Baden-Württemberg et Hessen par les CDU au pouvoir là bas pour empêcher que l’éolien remplace les centrales nucléaires et ceci même et surtout quand les collectivités rurales en était à l’initiative et au financement des projets éoliens, mais les décisions irrationnelles des préféts français ne sont pas non plus en reste et qu’on ne me lance pas sur Cape Cod… Donc on ne peut pas vraiment dire qu’il y a une opposition politique plus grande pour l’une ou pour l’autre. Même chose sur les subventions qui sont même plus importante pour le nucléaire…
On ne peut pas dire qu’il y avait une concurrence du charbon puisqu’il diminue et le gaz c’est la façon la plus cher de faire de l’électricité après la biomasse (qui augmente plus que le nucléaire) et le photovoltaïque…
Donc j’aimerai bien qu’on m’explique comment ça se fait que le nucléaire n’a pas progressé dans le monde (et à même régressé en europe) alors que l’éolien a progressé avec un taux de croissance de 30% et a été installé dans le monde à hauteur de 120 GW…
Et j’ajouterais encore un truc qui a échapper aux nucléocrates, c’est pas la Suède qui peut relancer le nucléaire dans ce pays c’est les opérateurs d’électricité… Or un point fondamental :
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iSNRstBvXY6o0E-UUO3vXVNT_HHw
« no state money would be provided for nuclear projects »
Jamais un projet nucléaire n’a réussi à se faire sans subvention, donc la relance du nucléaire en Suède va être conditionné à la livraison d’un réacteur économiquement compétitif qui peut être livré dans les délais. Or ça n’existe pas encore (tout comme la séquestration du carbon au passage…) donc wait & see…
de Karva à Tilleul
Tout à fait, le CEA a toujours été doué pour les prévisions! Qui lit dans les boules de cristal? Je mainteins néanmoins mes estimations de 2.5 Euors/watt installé pour l’EPR. Cela me paraît tout à fait raisonnable. Est-ce plus cher que d’autres sources? Pour Gardo de EDF, ça fait avec les amortissements un prix autour de 55 Euros/MWh pour le début. Ce prix baisse car le réacteur s’amortit sur 50 ans, comme on l’a observé sur les REP existants (personne ne semble contester le prix de 32 Euros, prix auquel EDF vend à la Régie de Grenoble).
Pour les subventions, on bat des records: en Allemagne l’éolien on shore se vend à 90 Euros depuis début 2009 et le off shore est à 150 Euros! Et si on veut passer au solaire, on est autour de 250Euros en Espagne pour le solaire à concentration, et entre 350 et 550 Euros en France pour le Photovoltaique!
Donc vous vous moquez, Tilleul! On croirait Göbells!
A+