Quelle différence y-a-t il entre un textile d’avenir et le relogement des sans-abris du terrible séisme qui a frappé la Chine le 12 mai dernier? Peut-être aucune si le bambou tient ses promesses…
Plus d’un millions de maisons sont nécessaires pour reloger les victimes du terrible séisme du 12 mai dernier. Un sacré défi pour les autorités, puisqu’il faut trouver les matériaux nécessaires, les transporter dans la région sinistrée, et dénicher la main d’œuvre pour remplacer progressivement les tentes de fortune en habitations en dur.
Pour Yan Xiao, il y a peut-être un moyen d’aller vite. Ce chercheur en génie civil de l’Université de Californie du sud (USC, Los Angeles) était en congé sabbatique en Chine quand le séisme s’est produit. Avec la complicité de l’Université du Hunan, il propose de reconstruire des villages en bambou.
Son prototype de bambou peut être construit, finitions comprises, en moins de deux semaines. La structure du bâtiment, pour une surface de vingt-deux mètres carrés, peut-être achevée en moins de quatre heure, par seulement quatre à six personnes, avance Yan Xiao, dans un communiqué de l’USC. Son concept serait même conforme aux normes antisismiques américaines, pour un coût de 50 à 70 dollars le mètre carré!
Il reste maintenant à Xiao de convaincre les autorités chinoises de se lancer dans l’opération. Après tout, le bambou est un matériau très écolo, qui résiste assez bien au feu, qui n’a pas besoin d’engrais ni de pesticides, et dont la croissance très rapide permet une gestion durable sans se prendre la tête.
En sus de fournir un abri à des millions de chinois secoués par le séisme, le bambou pourrait bien finir par nous habiller. Les travaux vont bon train, notamment aux Etats-Unis, pour débarrasser le tissu de bambou de ses inconvénients. D’abord, parce qu’il laisse passer les UV, ce qui n’est pas très sympa pour notre peau. De plus, il favoriserait le développement microbien, et donc les odeurs de transpiration…
Mais aux Etats-Unis, une équipe du Colorado tente de transformer la fibre pour la rendre si anti-microbienne qu’elle pourrait être utilisée pour habiller les personnels chirurgicaux. Mais il y a fort à parier que ça passera par l’adjonction de substances chimiques pas si écolo que ça!