Encore un truc qui n’aidera pas a calmer le prix des céréales. La découverte d’un fléau qui frappe les cultures de blé a l’ouest de l’Iran n’est pas de bon augure. La peste, un champignon microscopique, est baptisée rouille noire. Elle bouffe feuilles et tiges et détruit toute la récolte…
Encore un exemple de la difficulté à entendre les lanceurs d’alerte. La rouille noire est d’abord apparue en 1999, en Ouganda. Comme le champignon balance des spores minuscules qui peuvent voyager loin, il se propage vite. Pour freiner sa progression, il n’y a pas trente-six solutions. Soit épandre du fongicide, soit planter des variétés résistantes. En 1974, le micro-organisme avait détruit 40% de la récolte des Etats-Unis…
Cette fois, des variétés résistantes, il n’y en a pas beaucoup. La souche étant nouvelle, plus de 80% des variétés de blé y sont sensibles, et il faudra du temps avant de disposer de variétés de blé résistantes. Et comme la FAO a une nouvelle fois prêché dans le désert, la rouille a tranquillement gagné le Kenya, l’Ethiopie, le Yémen, avant de se retrouver en Iran.
C’est là que cela devient grave, car l’Asie centrale est un haut lieu de production de blé. Et d’Iran, porté par les vents, le champignon mettra le cap sur l’Afghanistan, l’Inde, le Pakistan, le Turkmenistan, l’Ouzbekistan et le Kazakhstan. Rien que ça…
Espérons en tous cas que les alertes lancées par la FAO à ses membres sont reçues plus vite que les médias et blogueurs ne s’en emparent… Le communiqué de l’Organisation internationale à propos de l’Iran date du 5 mars, et je me retrouve le 22 avril à vous en parler, juste après Le Monde et TF1…
Image: Spores de Puccinia graminis. © Dr. Alan J. Silverside, University of Paisley (UK)
Vite, dépêchons sur place les spécialistes français des ONG anti-pesticide et anti-OGM pour conseiller à ces gens comment se passer de blé contaminé et d’importations de blés occidentaux bourrés d’engrais et de pesticides.
On attend avec grande impatience les articles de presse des « lanceurs d’alerte » Nicolino et Veillerette nous expliquant les méfaits des ravageurs NATURELS. Ca nous changerait de la diabolisation habituelle des substances chimiques fabriquées par les multinationales exploiteuses de petits enfants.
Enfin, on peut toujours rêver.
La culture intensive ( comme l’industrie de bouffe avec ces bactéries ) induisent ces phénomènes puisqu’ils ne sont plus cantonnés à des surfaces réduites … La suite on la connait …
Pourtant en Allemagne on refait la nature en plantant des arbres au milieu des vignes ! comme quoi…
Ici, le champignon a pris naissance en 1999 en… Ouganda, pays de la « culture intensive » du blé comme chacun sait, surtout Ratmanoff.