Eloge de la capote

Sacré pilule. La diffusion d’œstrogènes dans la nature pose un problème pour la vie aquatique. Des chercheurs canadiens ont exposé sept ans de travaux dans des lacs artificiels lors de la conférence annuelle de l’AAAS, aux Etats-Unis. Fort de cette étude dans la durée, ils ont deux nouvelles, une bonne et une mauvaise.

Je finirai par la bonne. Car effectivement, l’apport régulier d’œstrogènes de synthèse dans un milieu aquatique provoque bien une décimation de certaines espèces de poissons, ce n’est pas nouveau. Les hormones féminisent les mâles, et retardent la maturation des femelles, et les taux de reproduction chutent d’autant plus que les poissons sont petits.

La bonne nouvelle, c’est que trois ans après que les chercheurs ont arrêté de déverser de petites quantités d’œstrogènes, mimant des taux ce qui se retrouve en sortie de stations d’épurations, les populations visées ont commencé à rebondir.

Bref, pour sauver les poissons, et tant que les stations d’épuration ne sauront pas traiter cette pollution hormonale, il faut se remettre à la capote!

7 commentaires

  1. Mais dans ce cas, quid du latex des capotes ? Doit-on revenir à la vessie de porc nouée à la base du penis par un petit ruban ? Ce serait poétique cela dit.
    Comme contraceptif, il reste le stérilet.

    Qu’en est-il des pilules pour homme ? Rejetteraient-elles autant d’hormones nocives pour les poissons ?

  2. je me demande comment les hormones se retrouvent dans les lacs? normalement on les ingère et on en parle plus, ou bien sont elles éliminées par les reins? Je peux difficilement imaginer que les rares pilules qui se retrouvent dans les égouts par inadvertance aient une telle influence…

  3. @Frederique : tout simplement en passant par les urines il me semble. Tout n’est pas ingéré par le corps.

  4. merci adrien. Mais alors c’est une question de surdosage, non?

  5. Author

    Non non, des œstrogènes se retrouvent systématiquement dans les urines après la prise de pilule. De nombreux médicaments peuvent ainsi se retrouver dans les eux usées, et ensuite dans les cours d’eau.

  6. http://www.lepoint.fr/actualites-societe/la-revanche-des-meduses/920/0/221542

    Un article du Point sur les méduses qui montre que les conséquences d’une féminisation des poissons peut avoir des conséquences sur tout l’écosystème, notamment parce que
    « Dans la Tamise, la Seine ou le Rhône, certains poissons se féminisent. C’est là […] que la méduse tire son épingle du jeu. Cet être en partie asexué, capable de s’autoreproduire par bourgeonnement et qui ne meurt qu’une fois épuisé son stock de cellules sexuelles, n’a que faire de la disparition des mâles… »

    Et je me permets de citer l’introduction qui me fait un peu froid dans le dos :

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    La mer était rouge de sang. En trente ans je n’avais jamais vu une chose pareille. » Avec son allure de Viking, John Russell n’a pas vraiment l’air d’un émotif. Pourtant, il n’est pas près d’oublier ce qui s’est passé le 13 novembre. En pleine nuit, un gigantesque banc de méduses a attaqué son élevage de saumons au large des côtes irlandaises. « Elles sont arrivées par milliers, se sont collées aux cages. Avec leurs tentacules, elles ont injecté leur venin dans les poissons, puis les ont amenés à leur bouche. » Sept heures durant, John Russell a assisté, impuissant, au massacre. « Avec douze employés, j’ai tenté de sauver mes saumons, mais nos bateaux ont été pris dans la masse gélatineuse. Il n’y avait rien à faire. Strictement rien. » Lorsque John Russell et ses hommes atteignent enfin les cages, il ne reste plus rien des 100 000 saumons. Une affaire qui est remontée jusqu’à Buckingham Palace, puisque cet élevage irlandais de saumons bio est le fournisseur officiel d’Elisabeth II. L’année dernière, son poisson figurait même au menu de l’anniversaire des 80 ans de la reine.
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  7. Va t’on vers une généralisation du stérilet, y compris chez les femmes nullipares?

    Je le pense…

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