es Caraïbes ont de la chance. La tempête tropicale Ingrid, neuvième de la saison cyclonique, aura trouvé plus fort qu’elle. Sa trajectoire prévue pourrait laisser penser que les Antilles se sont dressées comme un mur infranchissable, la contraignant à piquer vers le nord et des eaux plus froides. Résultat des courses, elle a été rangée dans les très ordinaires dépressions tropicales (des vents de 50 km/h ce matin), et risque peu de sortir de cet état. Ingrid a fait «Pschiiiit», dirait notre ex-président Chirac, pourfendeur du réchauffement climatique dès qu’il mettait les pieds hors de l’hexagone.
Tout occupé que j’étais à chercher du boulot, j’avais omis de vous signaler un excellent papier de Renaud Lecadre paru le 30 août dans Libération après le passage de l’ouragan Dean sur la Guadeloupe. Il expliquait comment Sarkozy et ses camarades de jeu vont arroser d’euros les planteurs de bananes au lieu de supprimer cette culture, le temps de régénérer les sols chargés en chlordécone. Un pesticide réputé dangereux qui empoisonne la vie de toutes les autres plantations, situées en aval des bananiers, et que l’on retrouve partout jusqu’au sang des femmes enceintes. Borloo n’a rien dit, d’ailleurs, preuve qu’on a beau avoir un super-ministère de l’écologie, son pouvoir s’arrête à la porte de Michel Barnier, son collègue de l’agriculture. Lui, d’ailleurs, imagine la «banane durable», après un AR express en Guadeloupe, racontait Renaud six jours plus tard.