Il y a quelque chose de pourri au royaume du pétrole. Vous vous rendez compte? Les camélidés tombent comme des mouches. En deux semaines, pas moins de 1982 bêtes ont rendu l’âme en Arabie Saoudite, dans la vallée de Dawasir. Tous les vétérinaires du pays sont sur les dents. A mille décès, j’avais attendu, en vertu de l’inaliénable principe du mort-kilomètre, mais il est désormais impossible de taire le massacre.
Enfin, massacre, cela reste à prouver même si les autorités n’ont pas écarté la thèse d’un acte de malveillance. Tout juste sait-on que le son est nickel, en sortie de chaîne de production, et qu’il n’y a pas de traces d’infection comme la fièvre aphteuse. Les animaux seraient donc empoisonnés par une mystérieuse substance, probablement un pesticide, ajoutée au son vendu aux éleveurs. Des analyses sont en cours dans plusieurs laboratoires du royaume et à l’étranger.
Officiellement, les camélidés ne meurent plus grâce à une injection (rien dans les dépêches sur ce précieux antidote). Mais ceux déjà trépassés diffusent une belle odeur: pour être sûr d’être indemnisés, les éleveurs ont laissé les cadavres à l’air libre et en ce moment, il fait autour de 45°C à Ryad…
Au fait, l’assassin des deux chameaux du zoo du Caire (Egypte) a été arrêté il y a deux semaines. Il ne les empoisonnait pas, il les découpait pour revendre les morceaux dans sa boucherie!
PS: difficile de dire si les morts du désert saoudien sont des chameaux ou des dromadaires. Pour ne pas risquer une erreur au moins aussi grave que celle consistant à confondre manchots et pingouins, j’ai préféré faire une pirouette avec mes camélidés.
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Les chameaux n’existent qu’en Asie centrale (cf le célèbre chameau de Bactriane, région qui correspond au sud de l’Ouzbékistan et au nord de l’Afghanistan). Les dromadaires vivent en Asie occidentale (donc a fortiori dans la péninsule arabique) et en Afrique du nord. Et aussi en Australie, où ils ont été introduits au début du XXe siècle, mais sont retournés à l’état sauvage.
Il y a eu aussi un essai d’introduction siècle dans les Landes au XIXe, avant que l’on y plante des pins, mais l’essai a avorté.