l y a une drôle d’idée dans l’air du temps. Ainsi, cette manie de vouloir distribuer des dollars dans les pays du Sud pour qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, plutôt que de réduire les nôtres. Des experts du gouvernement britannique l’avaient déjà évoquée dans un rapport secret dévoilé par le Guardian. Cette fois, c’est pire, c’est un représentant de l’ONU qui revient à la charge.
Ce n’est pas n’importe qui: Yvo de Boer, le patron de la convention climat de l’ONU a en effet expliqué à la BBC qu’il était illogique de réduire les émissions là où ça coûte cher (dans les pays industrialisés) et qu’il serait plus rapide et efficace de le faire dans les pays pauvres… Arguant que les économies industrielles ont depuis longtemps investi dans l’efficacité énergétique.
De Boer a au moins raison sur un point: on dépense parfois beaucoup plus d’énergie par unité de richesse produite au Sud qu’au Nord. Donc, il y a des gains énormes à faire dans ces pays, il faut impérativement aider les PVD a améliorer leur performance. Les rédacteurs du protocole de Kyoto ne s’y étaient pas trompés et ont d’ailleurs mis en place un «mécanisme de développement propre» qui est fait pour cela.
Mais que l’on ne s’y trompe pas: en 1990, plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre provenaient des pays industrialisés, et le total mondial était bien supérieur à ce qui est supportable par le système climatique terrestre. Alors il faudra que M. de Boer nous explique comment il compte réduire d’un bon facteur 2 les émissions mondiales en n’agissant que sur ce qui pesait 10% en 1990. Il est vrai que depuis cette date, la situation a changé: la Chine devient le premier émetteur, devant les Etats-Unis, l’Inde crache du CO2 à tour de bras, ainsi que le Brésil (via la déforestation) ou l’Indonésie.
Hélas pour le gouvernement britannique et Monsieur de Boer, il faudra A LA FOIS réduire d’un facteur 4 ou 5 nos propres émissions (facteur 4, pour la France) et aider les pays en développement à doubler leur légitime quête de richesse d’un amour pour la sobriété. Et tout cela ne se fera pas sans revoir nos modes de vie. Sans revenir à la bougie, mais en arrêtant la fuite en avant.
Les PVD face à la convention de Rio et du Protocole de Kyoto ; cas de l’Algérie.
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L’Algérie est un pays en voie de développement, disposant de ressources énergétiques assez importante et grand producteur de pétrole et de gaz ; deux ressources génératrices de gaz à effets de serre.
Même si le protocole de Kyoto ne contient pas de clauses contraignantes pour les pays en voie de développement, dont l’Algérie fait partie, dans la mesure où elle n’a aucun engagement à maitriser ses émissions de GES, elle a par sa propre volonté et sans contrepartie,participer à sa mise en œuvre.
Ainsi le secteur de l’énergie premier concerné par les émissions à consenti beaucoup d’investissements pour leur réduction par le procède de réinjection des gaz torchés qui sont passés ainsi de 80% à 11% avec un objectif de les éliminer totalement en 2010,en plus de la détention du dioxyde de carbone au niveau des champs.
Nonobstant son impact positif sur l’environnement, cet effort de réduction des émissions, n’a pas su profiter des avantages qu’offre le protocole de Kyoto ,en effet ces efforts auraient pu être rentabilisé économiquement et ce, par une mise en œuvre des mécanismes protocole de Kyoto, en faisant des crédits carbone un mode de financement de projets dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP), malheureusement aucun projet n’a été enregistré dans ce sens.
Les dispositions de la convention cadre sur les changements climatiques et le protocole de Kyoto, ont été relativement respecté sur le plan réglementaire et institutionnels, mais malgré les efforts fournis, les actions y relatives demeurent encore très insuffisantes, notamment en matière de développement des énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation énergétique, la gestion des déchets, et le développement de l’utilisation des carburants propres.
Considérant que les PVD ne sont pas les premiers responsables des changements climatiques ,si on exclue la chine et l’inde,et considerant aussi que la contribution dans les efforts internationaux de lutte contre les changements climatiques est d’une importance cruciale pour tout le monde, il n’en demeure pas moins, qu’il est beaucoup plus important pour les pays en voie de développement, notamment ceux dépendant des énergies fossiles de concilier entre avantages environnementaux et développement économique national, cela doit passer par la recherche d’une juste adéquation permettant l’utilisation idoine de l’énergie au service d’un développement qui protège l’environnement, dans le cadre d’un développement durable.
CHAALAL MOULAY