Ainsi donc, le premier cyclone de la saison Atlantique, est déjà meurtrier. Déjà un mort, Un Martiniquais de quatre-vingt-dix printemps dont le cœur n’aura pas résisté. Je passe sur les régimes de banane foutus (100% de la production martiniquaise aux dernières nouvelles): c’est très pénible pour les producteurs, nettement moins pour les consommateurs. Idem pour la canne. Non, la véritable question c’est la mort que Dean s’apprête à semer.
Il a déjà bien enflé le bougre, un bon gros cyclone déjà classé 4, qui continue de gonfler dans les eaux bien chaudes des Caraïbes. Classé 4, ce sont des vents de plus de 200 km/h. Mais les spécialistes lui prédisent un passage en classe cinq avec des rafales à 260 km/h. Et sur le trajet de Dean, il y a encore le sud d’Haïti. Non que l’île d’Hispaniola se trouve directement sur le trajet de l’énorme dépression. Mais, et c’est peut-être pire, juste au-dessus, avec les vents les plus intenses, et sans doute des pluies diluviennes.
Les trombes d’eau à Haïti sont toujours meurtrières: faute de ressources, la population a transformé l’île luxuriante en une montagne décharnée, dont la terre est prête à dévaler les pentes. Et Dean et si étendu qu’il pourrait aussi inonder le Nicaragua et le Honduras…
Il y aura aussi la Jamaïque de plein fouet lundi, le Guatemala, mardi. Et enfin le Golfe du Mexique. Bien plus grave aux yeux des spéculateurs. Le Golfe, c’est un tiers de la production américaine de pétrole. Et les deux tiers de la production mexicaine. Donc, on fait monter les cours par crainte d’un ralentissement de la production.
Pendant ce temps là, le typhon Sepat, après avoir inondé les Philippines, et blessé une douzaine de personnes à Taïwan, a quitté la Chine insulaire pour rejoindre son vieil ennemi continental: plusieurs centaines de milliers de personnes ont d’ores et déjà été évacuées des régions côtières chinoises, l’impact était prévu à l’heure où j’écris ces lignes.
Image © Nasa