Quand on vous dit que le climat est sujet aux effets «boule de neige». La revue Nature de ce matin n’apporte pas de bonnes nouvelles sur le front du climat: les poussières rejetées dans l’atmosphère ne refroidissent pas la planète comme on pouvait le penser. Des expériences, plus fiables que la modélisation, montrent en effet que les fameux nuages bruns que l’on observe en Asie et au dessus de l’océan indien provoquent une hausse du «forçage radiatif»: la température de l’atmosphère augmente deux fois plus vite en altitude qu’au sol.
Bref, loin de refroidir la planète, les poussières absorbent fortement le rayonnement solaire. L’effet refroidissant connu pour certains types de particules serait noyé dans le réchauffement provoqué par les suies de carbone. Globalement, les nuages bruns provoqueraient à eux seuls autant de réchauffement du climat que le gaz carbonique émis en Asie. Selon les chercheurs américains à l’origine de cette étude, les aérosols pourraient expliquer à eux seuls la retraite accélérée des glaciers himalayens.
Les chercheurs américains à l’origine de ces travaux ont utilisé des modèles réduits d’avion, équipés d’instruments de mesure, pour aller scruter l’atmosphère de l’intérieur, entre 500 et 3000 mètres d’altitude, au nord des îles Maldives. Ils ont comparé leurs observations (recoupées avec des mesures par satellite) pour deux situations météorologiques en saison sèche: dans un cas, le flux dominant était maritime, et la pollution faible. Dans l’autre cas, le flux apportait la pollution provenant d’Asie du sud.
Autre résultat important, d’après les mesures de rayonnement à différentes longueurs d’onde, c’est bien la suie de carbone qui est coupable. Et c’est là où ça se complique. Car il est difficile d’évaluer ce qui provient de la combustion d’hydrocarbures, et des incendies dans les milieux naturels. A suivre…
Image: © Nasa