ne fois n’est pas coutume, je vous livre ici en vrac quelques unes des innovations du moment pour produire de l’énergie autrement. On trouve de tout: un laser à énergie solaire, un quai de gare pour alimenter les trains, un vibrogénérateur à haut rendement et un biocarburant fabriqué dans le désert. Quand on n’a pas d’énergie, on en dépense!
• Un laser solaire. On ne rigole pas, même l’armée américaine travaille dessus. Cette fois, c’est un «laser à pompage solaire» qui a été mis au point par le Tokyo Institute of Technology. Le bidule pourrait délivrer un faisceau de 400 watts. L’idée, transformer de l’oxyde de magnésium en magnésium tout court avec des lasers installés dans les déserts. Ensuite il reste à transporter le métal dans une usine adhoc, et de le faire réagir avec de l’eau pour refabriquer l’oxyde. Au passage, on récupère plein d’hydrogène. Euh, au fait, l’eau douce, ce n’est pas un truc qui se fait rare?
• Le piéton générateur. Là, c’est plus pour rire: deux étudiants du MIT on inventé un plancher qui récupère de l’énergie tirée de la marche des piétons. Ils ont calculé avec 28527 piétons, qui piétinent sur les quais de gare, il y aurait de quoi alimenter un train. Au fait, saviez-vous qu’un être humain est un piètre transformateur d’énergie: il ne peut produire par sa force qu’une faible partie de ce qu’il a avalé. Mais nos deux étudiants (en archi, il faut le dire) voient plutôt leur machine comme un moyen de sensibiliser le public aux questions climatiques, alors on applaudit.
• Un vibrogénérateur. Nous partons cette fois en Grande-Bretagne. Un petit appareil, moins d’un centimètre cube, transforme les vibrations en un infime courant. En gros, c’est un peu ce qui existe dans les montres sans piles, qui ont fait leurs preuves, mais en beaucoup plus efficace. Au passage on apprend que la société britannique bien nommée Perpetuum s’est fait une spécialité de la récolte des vibrations pour alimenter de petits instruments de mesure en milieu industriel. Mais on imagine bien que de tels systèmes ne produiront jamais autant d’énergie que celle nécessaire à leur conception et leur fabrication.
• La datte automobile. Dans la série biocarburants, je vous présente la datte. Une trentaine de voitures roulent avec un carburant tiré du palmier à dattes dans le sultanat d’Oman. Là, on injecte une enzyme dans l’arbre pour extraire le sucre qui coule du tronc. Décidément, les adeptes du biofuel ont des idées. Mais il feraient bien de lire (en anglais) ce long papier qui dresse un drôle de portrait d’un monde futur où les voitures seront en compétition avec les malnutris.
J’avoue que je ne retrouve pas les liens en question, mais je suis récemment tombé sur des compte rendu d’étude concernant des dynamos d’un nouveau genre, produisant plus d’énergie qu’elles n’en consomment.
A ajouter à cette liste donc.
Une sorte de génération spontanée? Un peu de sérieux, le second principe de la thermodynamique est hélas formel: pas question de tirer plus d’une source d’énergie que ce qu’elle peut donner. Pas de mouvement perpétuel, ni de moteur à eau. Désolé. Donc la dynamo extraterrestre ne se rajoute pas à la liste…
Un monde futur où les voitures seront en compétition avec les malnutris? Pourquoi futur? Entre la tortilla et le pétrole il faut choisir, et qui décide? Depuis que les ricains donnent du maïs à bouffer à leur bagnole, la demande et donc le cours montent au détriment des consommateurs les plus pauvres qui ont le tort en général de vivre ou de venir du Sud, d’un autre pays, d’un pays qu’une simple frontière sépare de celui dont profitent les nantis et les gaspilleurs.
Le sort de l’humanité est moins à rechercher dans l’innovation technologique, que dans une indispensable mais tout aussi improbable évolution de nos comportements et de nos rapports sociaux.
Le «Courrier International» a consacré un bon dossier à la question des biocarburant, il y a de cela quelques semaines.
Euh… ne mélangeons pas tout l’augmentation du prix des tortillas vient de la libéralisation du secteur (auparavant les prix étaient subventionnés) et du monopole du secteur par des industriels qui en ont profité pour s’en mettre plein les poches… L’excuse « c’est la faute aux américains » n’a pas tenu très longtemps au Mexique d’ailleurs. Courrier International aurait été plus inspiré s’ils avaient traduit cet article par exemple : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/01/26/AR2007012601896_pf.html
80 à 90% des grains produits au sein de l’OCDE servent à nourrir le bétail… pas les voitures. Si l’Inde se mettait à changer de mode d’alimentation et à manger du boeuf se serait un bouleversement bien plus important que l’amérique qui met du maïs américain dans ses SUV (y compris par rapport aux changements climatiques).