La convention de Bâle, vous connaissez? Dans la jungle des textes internationaux, c’est celui qui, depuis, 1989, encadre les exportations de déchets dangereux. Et une fois n’est pas coutume, les Etats-Unis ne l’ont pas signé et se permettent donc d’exporter ce qu’ils veulent en Asie, et notamment en Chine. Mais apparemment, les chinois renvoient certains des produits toxiques au bercail, sous l’apparence de jouets pour enfants. Aux Etats-Unis, un enfant est mort en 2006 après avoir avalé un petit pendentif qui contenait 99% de plomb.
Cette fois, c’est Jeffrey Weidenhamer, un prof de chimie de l’université d’Ashland, dans l’Ohio, qui a soulevé le lièvre. Il s’est amusé à acheter des bijoux à 2 dollars pour les faire analyser à ses élèves. Une manière de leur apprendre le maniement d’instruments de mesure de précision (spectrophotomètres, etc.). Mais, tandis que les Etats-Unis préparent un texte qui bannit les jouets contenant plus de 0,06% de plomb, certains des colliers testés en contenaient près de 80%… Et le professeur a également repéré de l’antimoine, ou encore de l’étain et du cuivre. Tiens tiens, s’est dit le chimiste: l’antimoine est souvent associé au plomb dans les batteries automobiles, et l’étain se trouve en grandes quantités dans les cartes électroniques. Pour le BAN, il n’y a guère de doute: les millions de tonnes de déchets informatiques des Etats-Unis expédiés en Chine reviennent par la petite porte sous forme de bijoux pour enfants… Le pays s’est fait une spécialité de la cuisine électronique: des armées d’ouvriers font cuire les cartes électroniques pour en récupérer les métaux.
Image © Basel Action Network 2006.