La fièvre high-tech se paiera un jour ou l’autre. Je suis tombé sur une étude réalisée par l’Energy saving trust, une association créée sous l’égide du gouvernement britannique. Ce document, nommé «L’ampère contre-attaque», souligne combien la plupart des équipements électroniques qui ont la faveur des consommateurs ont une efficacité énergétique moindre que celle des appareils qu’ils remplacent.
Le grand méchant, c’est le grand écran. Si, en théorie, les écrans plats sont moins gourmands en énergie que les bons vieux tubes cathodiques, la course au gigantisme provoque une hausse de la consommation moyenne des écrans TV. En moyenne, la consommation électrique du «petit écran» serait triplée. Et le rapport de souligner que le plus grand écran plat en vente en Grande-Bretagne, un 103 pouces de diagonale, aspire 1500 watts dans le réseau… Au passage, la consommation électrique des TV en mode veille représente 8,6% du coût énergétique de la télévision, et pourrait représenter pas moins de 1,4% de la consommation d’électricité britannique dans une douzaine d’années.
Au fait, cette étude dément ce que certains m’avaient signalé quand j’avais proposé ce blog sur fond noir: un écran LCD consomme moins ou autant quand il affiche un écran noir. Pas plus! (voir à la page 22 du rapport).
A ça, il faut rajouter aussi les lecteurs de DVD, enregistreurs à disque dur (les plus efficaces), adaptateurs TNT et autres boîtiers de télé par ADSL, les appareils de radio numérique, etc. Et bien évidemment, les chargeurs de portable qui, trop souvent, sont branchés 24/24: un petit calcul montre que s’ils étaient aussi sobre que le modèle le plus efficace (il y a des écarts de 1 à 3), cela représenterait quand même, en Grande-Bretagne, la consommation d’électricité domestique de seize mille foyers…
Passons à la console de jeu, où la course à l’armement se traduit aussi par une voracité énergétique redoublée. Enfin pas toujours: la PS-2 tirait 39 watts en pleine action, quand la PS-3 aspire 187 watts. La Xbox n’est pas en reste, 159 watts… Il n’y a que la wii pour démentir cette tendance, puisqu’elle consomme moins de 17 watts à fond les manettes. Et, en veille, tous ces modèles prélèvent encore 2 watts sur le compteur.
Ce tour d’horizon ne serait pas complet s’il n’abordait la douloureuse question des ordinateurs: là aussi, ça pousse au réchauffement climatique. D’où le principal conseil de l’Energy Trust: achetez des portables plutôt que des fixes, c’est 70% de consommation électrique en moins. Quand on sait que la facture peut grimper à près de 200 euros par an pour un PC de bureau puissant mal géré…
Merci pour la précision concernant les chargeurs de portables ! Je le débranche illico. Et de manière plus générale, merci pour ce blog truffé d’informations et d’humilité. Très rare de nos jours…
Bonne route à toi Denis,
Mourad Guichard
Pardon Denis, tu vas croire que je fais de l’occupation!!!
Cote energie, ce n’est pas si simple. Il faut distinguer hiver et ete!
En hiver, ou plus generalement quand il fait froid, la consomation energetique additionnelle des appareils electriques se retrouve dans une reduction similaire du chauffage ( a l’exception de la perte en ligne, de l’ordre de 5%).
En ete, evidemment ceci n’est plus vrai. Cela dit, rare sont les calculs qui integrent ce petit point de vue!
J’ai admire hier sur une chaine allemande le chargement d’un container geant dans un Antonov. Le calage avant l’entree, ca passait vraiment juste, s’est fait au fil a plomb… Nous aurions utilise un laser! [J’l’ai aime bien ces russes pour cela! Je suis partial, j’ai vecu 1,5 ans a Moscou]
A+
Sebastien