C’est presque devenu un rite familial. Pas de déplacement au pays sans une visite à Nausicaa, ce musée-aquarium dressé face au port industriel de Boulogne-sur-mer. Les gosses adorent, les ados ne fuient pas, les grands n’en finissent pas de regarder voler des méduses, de caresser les morues, et d’observer crevettes, anémones et autres requins. L’espace est un véritable labyrinthe en trois dimensions qui déboussole le visiteur, au point de lui faire croire qu’il a endossé un scaphandre pour visiter les fonds océaniques.
Indispensable, Nausicaa pour expliquer la biodiversité marine et les menaces qui pèsent sur la planète. Indispensable aussi d’enfermer grands et petits animaux, n’en déplaise à l’enfant fâché par tant de «cruauté», pour la valeur de l’exemple. Mais il manque une dimension sans doute, sur les dégâts infligés par l’homme dans sa soif de richesse: quid de la destruction des mangroves pour élever les crevettes vendues dans les pays riches? Quid des dégâts infligés par l’élevage de poissons prédateurs? De ce point de vue là, le musée-aquarium Nausicaa ne remplit que partiellement sa mission, même si de nombreuses actions pédagogiques complètent son calendrier. Mais on y retournera, ne serait-ce que pour voir danser, une fois de plus, les «bébés-méduses», gratter les raies sous la tête, en espérant que les manchots ne seront pas repartis.