Pendant que le directeur général de BP s’offrait une régate au large de l’île de Wight, les limiers de ProPublica sortaient un document bien embarassant pour le géant pétrolier. Un rapport interne de 2007 qui s’appuie sur l’interview de 400 personnes (salariés de BP et sous-traitants) pour évaluer la qualité de la maintenance et la sécurité des exploitations de BP en Alaska. Alors que les dirigeants ont plaidé, devant le congrès américain, les immenses progrès faits en matière de sécurité, le document —dont ProPubmoca affirme qu’il a été authentifié— montre que, par exemple, 80% des employés de BP sondés considèrent que les systèmes de détection d’incendie sont en panne ou obsolètes…
[MAJ] Un rescapé de Deepwater Horizon affirme que les équipements de sécurité du puits de BP dans le Golfe du Mexique étaient défaillants plusieurs semaines avant l’explosion.
Je pense que la faute n’incombe pas qu’a BP. Evidemment qu’ils ont des procédures défaillantes, dans 95% des cas, après une catastrophe on abouti à ce genre de conclusion. Le pb est donc de se rendre compte que les sanctions financières ne sont pas suffisantes (meme 40G€ comme pour BP), car cela ne touche pas les dirigeants (au pire il partent avec un parachute doré, après avoir empochés quelques centaines voire millions d’euros par an pendant leur mandat).
Il faut donc premièrement que les dirigeants soient effectivement sanctionnés (personne physique), et non seulement leur société (personne morale), mais aussi que les états concernés par la dangerosité des installations (ici les USA) prennent leurs responsabilités et contrôlent régulièrement les installations de manière efficace (c’est à dire sans prendre RDV deux mois à l’avance, comme par exemple les contrôles vétérinaires dans les abattoirs français qui sont une vraie mascarade).
Bonjour,
Je viens de lire (perdu la référence) un article sur le web américain parlant de « l’anarchie corporatiste ». les grosses entreprises sont là pour faire du fric (pour leurs dirigeants) et se foutent pas mal du reste du monde; C’est vrai pour l’industrie financière (même le plan de sauvetage de la Grèce n’est qu’un plan de sauvetage des banques françaises et allemandes), BP illustre jusqu’où l’industrie pétrolière peut abuser du reste de la société et de la nature. L’article est plus dédié à l’industrie pharmaceutique qui est pris en récidive répété (donc trois fois ou plus) sans être punie. [Car la punir l’exclut des programmes tels que Medicare/Medicaid, et ferait mourir des personnes pour manque de traitement ou manque de temps de trouver des alternatives. ]
Etant donné le lobbying efficace, il ne faut pas s’attendre à un changement rapide. Si BP veut bien bloquer ces milliards de dollars (sur plusieurs années, pour ne pas gêner le cash-flow, on parle d’une peine :), BP n’a pas encore sorti cet argent de ces comptes… Et que vaut un milliard d’amende contre des dizaines de milliards de bénéfice…