Un pas en avant, deux pas en arrière. Une équipe d’explorateurs britanniques a expérimenté l’adage bien malgré elle. Le trio avait décidé de marcher vers le pôle Nord sur la banquise pendant pour étudier l’absorption de gaz carbonique dans l’eau de mer (vous savez, le truc qui inquiète Claude Allègre). Las. Dès le premier jour, le «sol» en avait décidé autrement en mettant le cap plein Sud. A un tel point qu’il a fallu dix jours aux chercheurs pour revenir à leur latitude de départ. Ils ont finalement marché 500 nautiques (environ 800 km) au lieu des 268 prévus, pour atteindre le pôle le 12 mai. Il parait que la banquise n’était pas bien épaisse, quelques pouces tout au plus. Mais à quoi bon faire les malins quand les satellites font le boulot comme des grands? Pour faire plaisir à un sponsor?
Profitons de l’occasion pour faire un petit point sur les glaces de mer du Pôle Nord. Certains s’étaient déjà réjouis de constater fin mars que l’étendue de la banquise avait rejoint la moyenne 1979-2000. L’accalmie —provoquée par une durée de glaciation anormalement longue— a été de courte durée. Une fonte accélérée depuis a renvoyé la courbe d’évolution quotidienne tutoyer celle de 2007, selon le Centre américain de la neige et de la glace (NSIDC). Au passage, une nouvelle salve de records de température est tombée: avril le plus chaud jamais enregistré, à l’échelle de la planète. Record de température pour les océans… Dire que nous, on aura eu la saison de chauffage la plus longue depuis un paquet d’années…