L’effet de serre est souvent évoqué comme l’ennemi ultime de notre planète et de son climat. Mais on oublie trop souvent qu’il est d’abord synonyme de vie. Sans lui, on se les gèlerait tellement sur Terre qu’on ne serait pas là pour en parler. Une ONG française vient d’être décorée pour nous l’avoir rappelé: le Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités (Geres) a reçu la semaine dernière à Londres le prestigieux Ashden Award for Sustainable Energy. L’occasion d’apporter un coup de projecteur à une ONG qui, comme des centaines, œuvrent efficacement au développement des pays du Sud. Un développement à faible teneur en carbone, qui plus est…
Entre autres activités, le Geres s’est fait une spécialisé dans les serres agricoles solaires. Non pas celles qui ont transformé la région espagnole d’Alméria en océan de plastique —allez voir sur Google Earth, c’est spectaculaire— à faire pousser des fraises sans saveur. Depuis une vingtaine d’années, les volontaires du Geres aident des populations locales à construire des serres «lowtech» dans des régions si rudes que rien n’y pousse ou presque, rappelle le site Scidev. A Ladakh, à 3500 mètres d’altitude dans l’Himalaya Indien, les serres permettent de faire pousser des légumes dans un climat très froid (jusqu’à -25°C) grâce à un ensoleillement exceptionnel (300 jours par an).
La serre permet là-bas des cultures hivernales qui seraient inimaginables autrement. Elle permet aussi, pour d’autres produits, de faire deux récoltes chaque année au lieu d’une. Sans crier gare, le Geres fournit les films plastiques, les portes et le système de ventilation, par le biais d’ONG locales. Le reste, les trois quarts des matériaux à commencer par un épais mur en guise d’accumulateur de chaleur pour la nuit, est apporté par les populations qui vivent là. Dans cette région, cinquante mille personnes profitent des bienfaits des six cent serres installées par le Geres en dix ans. La population peut désormais consommer huit fois plus de légumes qu’auparavant et le revenu des agriculteur a cru de 30%. Au total, plus de dix mille serres ont été érigées par les multiples ONG au Ladakh.
Le Geres installe aussi des poulaillers solaires, des équipements de séchage des fruits et des systèmes de chauffage solaire passifs dans les maisons et les équipements collectifs. L’ONG propose une foule de manières de soutenir son action en Inde et au Cambodge. Sans tambour ni trompettes, le monde bouge!
• Pour en savoir plus: le «case study» des Ashden Awards. Et la vidéo qui présente l’action du Geres (en anglais).
les fraises espagnoles sont peut être insipides, en tous cas les abrutis qui les achètent sont pléthorique.