Recyclez qu’ils disaient! Un trafic de déchets électriques et électroniques à destination du Ghana et du Nigeria a été découvert en Grande-Bretagne. Et pas par la police. C’est en effet une ONG, l’Agence d’investigation de l’environnement (EIA), qui a découvert le pot-aux-roses, raconte The Ecologist: soupçonnant EWC, l’une des entreprises les plus importantes du secteur du recyclage, des membres d’EIA on caché des traceurs dans des téléviseurs irréparables. Quelques semaines plus tard, l’un a été découvert au Nigeria, et un autre au Ghana. Là-bas, la récupération des métaux et autres matières valorisables se fait dans des conditions sanitaires déplorables.
L’exportations d’appareils d’occasion n’est pas contraire aux textes internationaux sur le commerce. Pourvu qu’il s’agisse bien d’appareils d’occasion, et donc en état de marche. Une faille qui est bien souvent exploitée pour se débarrasser de déchets encombrants dans des pays pauvres, et éviter de payer le prix fort pour en extraire les substances toxiques. Selon EIA, au moins 7 tonnes de téléviseurs à tube cathodique étaient revendus chaque semaine par EWC à une entreprise qui, au lieu de les démanteler, s’empressait de les expédier en Afrique de l’Ouest. EWC, qui a reconnu que des appareils collectés par ses soins ont pu quitter le pays pour l’Afrique, affirme ne plus travailler avec ce client indélicat.
En 2009, EIA avait créé une entreprise de négoce bidon, pour infiltrer le marché du déchet électrique/électronique. L’ONG avait ainsi pu constater que des équipements hors d’usage étaient classé « matériel d’occasion », avant de poursuivre son enquête. EIA met en cause les tarifs de revente des appareils usagés, qui ne permettraient pas de couvrir le coût de traitement en Grande-Bretagne, conduisant les entreprises à les exporter discrètement.