Prenez une brochette de spécialistes académiques de l’eau, et tendez-leur la plume. Rassemblez-les sous la houlette de l’Unesco, adressez-vous à un éditeur passé maître dans l’art de faire des beaux livres, et vous obtenez un ouvrage remarquable.
«De l’eau et des hommes» est le fruit de cette recette. Ecrit par 32 scientifiques, sous la direction de Jean-Claude Lefeuvre, du Muséum National d’histoire naturelle, et édité chez Jean-Pierre de Monza, ce livre est aussi riche pour les neurones que son iconographie est un plaisir pour les yeux. Un regard pertinent sur l’eau douce, sa répartition, ses usages et ses enjeux. Un regard très scientifique, trop sans doute. Car il reste un chapitre à écrire, qui manque cruellement dans ce beau livre, même si ce n’est sans doute pas sa place: la bataille public/privé pour le contrôle de l’accès à l’eau. Mais au moins, avec «De l’eau et des hommes» est-on dans du sérieux, dans la belle science, l’exigence. Loin des aventures littéraires d’Erik Orsenna vantant la réussite des multinationales françaises de l’eau sous couvert de nous faire découvrir la réalité de l’eau.
De l’eau et des Hommes, sous la direction de Jean-Claude Lefeuvre. Editions De Monza, 400 pages, 39 euros.
• Lire également «La France, reine de l’eau, jusqu’à quand?», par Denis Delbecq, Terra Eco, juillet 2010 (réservé aux abonnés)