Puisque les compteurs d’électricité pseudo-intelligents voulus par Borloo sont sous les feux de l’actualité, voici un travail passionnant réalisé par la britannique Sarah Darby, du Centre de l’environnement à l’université d’Oxford, et publié dans la revue Building research and information. Une réflexion poussée sur la manière dont les compteurs peuvent être acceptés par le public, et les économies qu’on peut en attendre et à quelle condition.
Aujourd’hui, on nous rebat les oreilles avec un « le compteur intelligent vous fera économiser 15% d’électricité ». Un chiffre bien théorique puisqu’il laisse penser que le compteur est un magicien de la chasse au gaspi. Et les promoteurs oublient de dire que ces économies ne se feront que si chaque usager décide de réduire sa consommation, et d’agir en conséquence. A cet égard, Sarah Darby rappelle quelques chiffres: certes, l’économie constatée peut atteindre 15%, mais elle peut tout aussi bien être trois fois plus faible. Et là où il existe un service internet de suivi de consommation, seules 2 à 4% des clients le consultent régulièrement. D’ailleurs, une autre étude publiée dans la même revue montre, sur un panel d’usagers néerlandais que l’économie réelle a été de 7,8% sur les quatre premiers mois, mais que moins d’un an après, le chiffre revient à seulement 1,9%.
De fait, tout dépend de la manière dont on accompagne l’installation des compteurs. Car l’investissement ne paiera que si on éduque les usagers. Et d’ailleurs, Sarah Darby rappelle que cette « éducation » produit les mêmes effets —la réduction de consommation— sans qu’il soit nécessaire de disposer d’un compteur « intelligent ». J’en ai fait moi-même l’expérience, en installant des éclairages à basse consommation, en menant une guérilla contre les ampoules allumées pour rien, et en installant des barrettes de prises avec interrupteur derrière tous les appareils en veille (ordinateur compris puisqu’ils consomme même éteint). Le résultat, mon vieux compteur relève une baisse de 20% de ma consommation électrique (je suis chauffé au gaz), alors que dans le même temps j’ai ajouté petit radiateur électrique soufflant pour réchauffer la salle de bains quelques minutes pour les douches.
Lors de la courte correspondance électronique que j’ai eu avec Sarah Darby, celle-ci a voulu me rassurer sur ses intentions: «Comme j’espère vous l’aurez compris, je ne suis pas opposée aux compteurs intelligents. Je souligne qu’ils représentent des choses différentes suivant les gens, et que le résultat qu’on peut en attendre dépendra essentiellement de la manière dont on les déploie et dans quelles circonstances.» Un message clair dont le gouvernement et ERDF devraient s’inspirer avant d’infliger des milliards de dépenses aux consommateurs français.
NB. Les deux articles cités sont en anglais (résumé en français) mais en libre accès.
Ce que je me demande, c’est quel compteur je vais pouvoir installer dans ma maison dont la construction va commencer en 2011. Si je suis obligé de mettre un « vieux » compteur pour cause d’indisponibilité du linky, ça sera quand même dommage (même si le linky ne sert à rien dans un premier temps car il manquera l’appareillage en amont)
Bonjour,
On ignore les effets secondaires. S’il faut allumer son PC et son box pour voir ce que fait son compteur, tous les bénéfices seront perdus dans la conso de l’ordi.
Vous pouvez me retorquer que l’ordi est déjà allumé, mais là on retombe dans les travers dénoncés par Denis: éteindre les choses dont on se sert pas (donc aussi le magnéto et la box) est nettement plus rentable qu’un tel compteur.
N’oublions pas que le compteur seul fait baisser votre consommation de zéro. Il peut vous inciter à déplacer la conso vers un tarif de nuit (cela soulage la facture), ou vous inciter à ne pas consommer (mettre le linge dehors demain, plutôt que dans le sèche-ling aujourd’hui), mais c’est l’intelligence humaine au travail, pas le compteur.
Sinon il existe des petits compteurs individuels, qui vous indiquent combien vous coûte telle ou telle prise. Cela m’a permis de constater que mon chauffage au gasoil est le premier poste de dépense d’énergie électrique ! (mon eau chaude est solaire).
Pour ma part, je relève mon (très) vieux compteur pas du tout intelligent (le même que sur la photo) une fois par mois, je peux ainsi suivre la conso au fil de l’année, suffir d’un papier et d’un stylo, pas besoin d’allumer sa box !. J’ai également un petit appareil à placer entre la prise et l’équipement à mesurer pour avoir la puissance et la conso.
Il est également important de réfléchir à l’achat de ses équipements. Par exemple une box fait environ 10 W. Si on la laisse allumée en permanence (car y’a le tel, la TV et je suis pas trop quoi) ca fait 88 KWh par an soit 10 % de ma conso actuelle annuelle.
Le choix du frigo est aussi primordial. C’est pour moi le premier poste de consommation. Du coup j’ai choisi une taille plus petite que l’ancien avec une partie congélateur minimum.
On ne parle pas des box des fournisseur d’accès à l’internet ici on parle des box des fournisseurs d’énergie.
http://www.edelia.fr/
https://www.dolcevita-zenbox.fr/
http://www.poweo.com/mieux-consommer-lenergie/services/piloter-sa-consommation/la-poweo-box.html (erreur 404 et c’est normal ils ont arrêté le service cette année)
http://www.ijenko.com/
etc…
Je pense que sebos31 a compris la différence entre les box. Et pour rebondir sur sa box (internet), chez Free il y a deux box, chacune consommant un peu plus de 20W. Cela fait au minimum 350 kWh/an (disons plutôt 400 kWh/an pour être réaliste).
Pas mal, hein 😉
Personnellement j’éteins la box TV, ça ne me fait « plus que » 200 kWh/an consommés par la partie internet…
Bref, au vu des efforts à faire au niveau des équipements de la maison, effectivement les compteurs « intelligents » ne feront jamais gagner un centime à qui que ce soit, personne n’est dupe.