Les dents de la mer ne sont (presque) pas une légende

© Université de Stanford
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Décidément, le pays d’Obama a un problème avec les méchantes bébêtes. Non content de devoir se coltiner une menace croissante de serpents géants, des animaux de compagnie abandonné dans la nature, voilà qu’une autre menace se profile: après dix années de recherches, il apparaît que les dents de la mer fréquentent bien plus les rivages californiens qu’on l’imaginait.

Pendant dix ans, donc, ces chercheurs ont installé —avec des sortes de fléchettes— des enregistreurs GPS et des émetteurs acoustiques pour suivre les évolutions de 179 grands requins blancs. Ils étaient équipés, ces malins de scientifiques, d’un vieux tapis découpé en forme de phoque pour attirer les requins imprudents vers leur canne à pêche, et les ramener près du bateau (une coquille de noix) pour les marquer.

Après cette longue période d’espionnage, les scientifiques relèvent que ces redoutables prédateurs migrent régulièrement entre l’archipel d’Hawaii et les côtes du centre et du Nord de la Californie. Et croisent régulièrement près des côtes, probablement pour s’offrir quelque phoque ou lion de mer pour leur repas: certains sont même passés sous le Golden Gate pour entrer dans la Baie de San Francisco… Une découverte fortuite, raconte le Washington Post, car des espions à saumon de la Bay étaient équipés du même type de récepteur acoustique que les chasseurs de requins…

Au passage, les chercheurs ont découvert ce qu’ils ont baptisé le «White Shark Café», une zone entre la Californie et Hawaii où les grands blancs aiment à se retrouver, pour se nourrir, ou plus probablement, pour s’envoyer en l’air. Et des analyses génétiques laissent penser que cette population a été fondée par quelques individus venus de l’ouest Pacifique il y a probablement plus de cent mille ans.

Bon, finalement, c’est plutôt une bonne nouvelle cette affaire. Car si le grand blanc passe plusieurs mois par an tout près des plages et que personne ne se fait bouffer, c’est bien que cet animal est bien plus paisible qu’on pourrait le croire. N’empêche, l’un (ou plutôt l’une) des chercheurs californiens interrogés par le Post reconnaît qu’elle ne regarde plus sa plage de la même manière… On la comprend.

Pour en savoir plus: une carte de migrations du requin, publiée par le San Jose Mercury News.

Une petite vidéo pour vous donner l’envie de vous baigner…

Un commentaire

  1. Vue la psychose que font les Américains vis-à-vis de cet animal (dont le rôle de prédateur primaire dans la chaîne alimentaire des océans est fondamental), je crains au contraire que cela ne fasse que renforcer sa chasse.

    Je cite le billet : «l’une des chercheurs californiens interrogés par le Post reconnaît qu’elle ne regarde plus sa plage de la même manière… On la comprend.» Que le nombre de victimes humaines du requin chaque année soit ridiculement faible par rapport au nombre de requins tués par l’homme n’y change déjà rien. Si les gens comprennent que leurs plages sont bien plus infestées de requins que ce qu’ils croyaient, cela ne peut qu’aggraver leur psychose… et renforcer leur acharnement à tuer des requins à chaque fois qu’ils le peuvent.

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