Un hamburger ou une salade verte?

Les restaurants Mc Donald's aux Etats-Unis © Steven Von Worley
Les restaurants Mc Donald's aux Etats-Unis © Steven Von Worley

Je sais que je suis bavard, aussi je vais, pour une fois, faire court. J’ai découvert, il y a quelques jours, une carte de la densité de fast-food Mc Donald’s créée par un certain Steven Von Worley. Un de mes camarades de jeu du moment, m’a lancé, tel un défi, «croise ça avec la carte de l’obésité…». Aussitôt dit, aussitôt fait. Grâce au blog «à tout faire», j’ai trouvé cette carte de l’obésité aux Etats-Unis, d’après les données du Centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta. Pour cause de fatigue (ou de flemme?) je ne passerai pas quelques dizaines de minutes à tenter de les superposer. Alors je vous les livre telles quelles. A de rares exceptions près (Colorado, Californie…) la corrélation est presque parfaite. En tous cas la dominance de l’obèse et du hamburger à emporter est très nette à l’Est des USA.

Carte de l'obésité aux Etats-Unis © d'après CDC
Carte de l'obésité aux Etats-Unis © d'après CDC

Chez nous, du moins dans les grandes villes, on a aussi plein de Mc Do, de Hallal Chicken et de pseudo «grecs-frites». Plein d’obèses aussi. Faudrait pas oublier de mesurer l’évolution de l’Indice de masse corporelle dans notre vieille Europe. Parce que c’est à n’en pas douter aussi astronomique que les mises en orbite des fusées Ariane V.

Alors bien sûr nos restaurateurs objecteront que la baisse de la TVA viendra renforcer la cuisine bien de chez nous face à la «malbouffe» d’origine US ou que-sais-je. Mais jusqu’à preuve du contraire, le cadeau fiscal de Bruxelles viendra engraisser un peu plus les patrons de la restauration française, et surtout pas les salariés ou le portefeuille des clients. Et comme tous les pays occidentaux, nous irons nous aussi nous jeter dans l’océan de graisse de la junk-food «sur-place ou à emporter».

PS. Désolé à nos amis «négationnistes», mais leur prose —surtout pas argumentée— m’agace, aussi je change de sujet.

15 commentaires

  1. Denis,

    Je crois que tu mélanges un peu tout. L’obésité est un effet un fléau mondial, qui frappe autant les US que la vieille Europe que les pays émergents, voire les pays pauvres.
    Les consommateurs de cette malbouffe sont autant les fast-foodiens en manque de temps, qu’une certaine catégorie de pauvres qui n’ont pas le choix ou l’éducation pour faire autrement. Si le budget est serré, il n’y a guère d’alternative à l’assiette de pâtes.
    Et le cadeau fiscal n’est pas un cadeau de Bruxelles, mais le succès d’un lobbying intense des restaurateurs Français auprès du gouvernement Français. On peut reprocher Bruxelles d’avoir cédé, mais quel parent n’a jamais cédé devant son môme « pourri-gâté » qui pleure des heures durant? (pour la France, le spectacle a duré 6 ans)

  2. Désolé que vous soyez agacer DD… 😉

    Je suis bien d’accord avec Koen (ça me fait tout drôle)…
    La corrélation est plus évidente avec la pauvreté :
    Les 9 états les plus obèses du pays font partis des 12 les plus pauvres.

    Mississippi 1er
    Louisiana 3e
    Arkansas 5e
    West Virginia 6e
    Oklahoma 7e
    Kentucky 8e
    Alabama10e
    Tennessee 11e
    South Carolina 12e

    Rassurons-nous, avec le suicide économique que vous et vos amis de la nouvelle religion appellent de leurs voeux, on pourra très bientôt se faire du lard chez nous aussi.

    1. Pas besoin de nouvelle religion, pour le suicide économique on a déjà les libéraux.

      1. Je ne vois pas beaucoup de libéraux en France, vous devez confondre avec un autre pays…

    2. Nous n’avons pas besoin des écologistes pour aller vers le suicide économique, les néolibéraux (et leurs amis les socialistes) sont les plus aptes pour nous y mener. Le gros du travail à d’ailleurs été rondement mené. L’idée de rajouter de la dette à la dette pourrait bien être le coup de grâce, cela vaut un 10 sur 10. Bravo à tous les amis de Bush.

      L’ironie veut que ce soient les cornucopiens, ceux qui prétendent que les pénuries sont des vues de l’esprit, qui nous préparent les pénuries de demain. Ils sont gentils.

      Il est plus que probable que nous perdions notre capacité d’agir de façon croissante et qu’il ne nous reste plus qu’à contempler le déroulement du film de l’Histoire. Personne n’en sortira la tête haute, même pas les écologistes, il leur sera reproché de ne pas avoir été assez vindicatifs, voire de ne pas être rentrés en résistance.

      1. « En ce moment, les banquiers gagnent simplement du temps, parce qu’ils savent que leurs heures sont comptées. Mais ils vont se faire massacrer à la machette par des gens déséspérés à qui on a expliqué que c’est eux qui ont tout raté parce qu’ils n’ont pas de travail et qu’il ne peuvent pas rembourser leur prêt à la consommation ou immobilier. ERREUR. Il n’y a qu’un seul responsable de la crise aujourd’hui, le système américain qui fait de la cavalerie depuis Nixon » – http://www.jovanovic.com/blog.htm

      2. On m’annonce un bain de sang dans les banques américaines pour le 4e trimestre. Ceci explique peut être les mesures conservatoires de BNP et Société Générale (une levée de capitaux fraîche pour résister au choc à venir).
        Sinon, c’est un peu facile de dénoncer « le système américain », car à peu près chaque Français avec deux sous voulait ‘investir’ dans des machins qui rapportent plus qu’un livret A.
        Sachant qu’un livret A, c’est déjà de « la complicité de recel » (après tout, toucher de l’argent gratuit de sa banque, ce n’est possible parce que la banque a volé cet argent gratuit à quelqu’un d’autre), un rendement supérieur au livret A n’est possible que par un schéma Ponzi ou similaire, ou tous étaient complices et tous espéraient sortir à l’heure.
        Mais ne vous inquiétez pas, le pire reste à venir. La planète tourne à ~60% de sa capacité, donc il y a ~40% de surcapacité de production. Bonjour les dégâts.
        Je continue mon décompte vers l’apocalypse.

        (PS Ne me traitez pas de Cassandre sans relire vos classiques. Cassandre avait raison avec tous ses avertissements mais son malheur était que personne ne l’écoutait).

      3. Je suis convaincu que le pire reste à venir et cela me désole. Je pense comme vous que nous ne sommes encore qu’aux prémices d’un crash énergétique, financier, économique, politique et social de grande ampleur. Dmitri Orlov me convainc. Nous vivons à l’époque de Cassandre par excellence. N’est-ce pas entre autres parce que personne ne l’écoutait que Cassandre avait raison (et quand on voit l’attaque rangée contre la catastrophisme éclairé).

        Je suis d’accord qu’il est un peu facile d’attaquer les States vu que nous avons collaboré comme des opportunistes à la suprématie de l’Empire. On m’a souvent dit qu’il fallait être du côté des plus forts, et bien, c’est le raisonnement collabo, qui traverse les âges. Maintenant que l’Empire se plante, nous allons plonger avec lui, mais de moins haut.

        Pour ce qui est de l’emprunt, j’ai pas envie de connaître ce que c’est, je tiens à conserver ma liberté.

    3. Il est bien connu que passer loisirs à faire des ballades en vélo dans les bois est plus dispendieux que de regarder 300 chaines de télévision sur un écran plasma coutant 2 fois plus cher gràce à un paiement étalé…

      Vous parlez de quel économie ? La virtuelle qui considère qu’on peut construire une nation uniquement avec des traders et des livreurs de pizza ? Qu’elle se suicide ou qu’on la pousse, l’économie réelle ne s’en portera que mieux…

      1. Attention à ce que vous dites, Tilleul! Les ballades en vélo dans les bois sont une nuisance catastrophique pour la nature. Dix pour cent de français dans les forêts, soit 6 millions de cyclistes, et c’en est fini de toute vie sauvage… Croyez moi, il faut laisser les urbains devant leurs écrans plasma, même achetés à crédit. Le tourisme de masse est une véritable plaie. La place des urbains, c’est dans les villes. A la rigueur dans des parcs de loisir, parcs à thème si possible. On pourrait choisir l’écologie. Ça ferait plaisir à beaucoup sur ce site.

      2. L’idée qu’une zone urbaine consiste à recouvrir plusieurs centaine de km² de béton ça fait très années 20ème siècle… La forêt n’est pas incompatible avec la vie urbaine et une part importante des villes prouvent qu’il est possible de concilier espace vert et retour des espèces menacées du moment que des mesures de bon sens sont appliquées (gestion différenciée, création d’espaces protégés à l’intérieur d’espace publique…)…

      3. Donc, permaculture !

      4. Si je comprends bien, au lieu de construire les villes à la campagne, comme le souhaitai Alphonse, on installerait les campagnes dans la ville, . C’est très séduisant, mais le pourra-t-on? Les villes actuelles sont un héritage datant de bien avant le 20éme siècle. Et les solutions pour les aménager tardent à arriver. La volonté politique suffira-t-elle?
        Reste l’utopie, évidemment… A moins que le pétrole hors de prix change la donne!

  3. Le débat sur ce sujet est aussi d’actualité sur slate et peut être bientôt en VF sur slate.fr

  4. En stats c’est l’une des premières choses que l’on apprend, que corrélation n’équivaut pas à relation de cause à effet. De plus, les cartes ne sont jamais objectives.
    Cela me rappelle la carte des gagnants au loto en france, ou l’on voit un gradient ouest-est très prononcé, le max étant à l’ouest. En plaçant une carte d’un autre paramètre qui a aussi un gradient ouest-est à côté, on a vite fait de faire le lien en fonction de la relation que l’on espère y voir.
    Pourquoi y’a-t-il plus de gagnants à l’ouest de la france alors ? Le hasard, tout simplement…

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