A six mois de la conférence de Copenhague sur le climat, le bras environnemental de l’ONU fait les comptes: pour la première fois, en 2008, les investissements dans les énergies «durables» ont dépassé les fonds injectés dans les énergies fossiles. Au total, selon le rapport publié cette semaine par le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), 155 milliards de dollars ont été dépensés dans des énergies durables dans le monde l’an dernier. Les trois-quarts dans des projets de production d’énergie renouvelable, et 9% dans des startups vouées au développement de technologies de production d’énergie ou d’efficacité énergétique. A lui seul, l’éolien a drainé 51 milliards de capitaux l’an dernier.
Cette augmentation, la plus faible depuis sept ans en raison de la crise, s’est produite pour l’essentiel au premier semestre 2008. Ensuite, tous les signaux sont passés au rouge, crise oblige, et au premier trimestre 2009, la chute a été brutale: -53% sur un an!
Mais que l’on ne s’y trompe pas. Si les industries fossiles n’ont investi que 110 milliards de dollars, c’est en raison de la chute brutale des cours du pétrole. De nombreux états et compagnies pétrolières martèlent qu’un prix de 75 dollars le baril est indispensable pour justifier l’exploration de nouveaux champs de gaz et de pétrole. Après avoir dégringolé jusque 32 dollars, le baril regrimpe depuis le début de l’année, et approche désormais des 70 dollars. Il y a fort à parier que dès 2010, les énergies fossiles auront redressé la tête et repris la première place. A moins que les grandes économies ne se découvrent une véritable fibre verte, ce qui n’est pas gagné.
Ca dépend ! Les fonds « verts » se concentrent sur du développement industriel mais il y a de la recherche qui pourrait amener quelques ruptures technologiques bienvenues, ainsi que des travaux d’infrastructure améliorant la facilité d’intégration des énergies intermittentes (Smart Grids par exemple). Le pétrole, lui, est très lié au dollar, et à un jeu de poker menteur sur les ressouces possibles / probables; ce qui fait que le seuil d’intéret d’exploration dépend de beauoup de facteurs, pas seulement du prix de vente du baril. Par exemple, des liquidités disponibles pour ces énormes programmes….