Aux Etats-Unis, la majeure partie des fabricants de biberons ont accepté de retirer de la vente les biberons en plastique contenant du bisphenol A, une substance soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien (1). Une annonce qui fait suite à la décision officielle l’an dernier du Canada, qui a interdit la vente de ces biberons. Stable chimiquement à température ambiante, le bisphenol A peut diffuser sous formes de traces dans le contenu du biberon quand le liquide qu’il contient est chauffé (2).
Cette décision des fabricants intervient à la demande de l’Etat du Connecticut, du Delaware et du New Jersey, qui avaient demandé aux industriels de cesser la vente des biberons contenant du bisphenol A en octobre dernier. Une décision volontaire des industriels, sans doute pour éviter la polémique grandissante en Amérique du nord sur cette substance et la crainte des réactions des consommateurs. Car officiellement en tous cas, la molécule est sans risque pour la santé et si la FDA, l’agence américaine en charge des affaires alimentaires et sanitaires, passe en revue l’ensemble des études publiées sur cette question, elle n’a jamais interdit —et les Etats-Unis non plus— l’utilisation de cette molécule. La situation est la même en Europe, ou l’Agence européenne de sécurité sanitaire ne trouve pour l’instant rien à redire à cette substance, en dépit des doutes de plus en plus sérieux sur son innocuité. Et les industriels campent sur leurs positions, qui réfutent tout risque lié à l’usage alimentaire des polycarbonates, comme en témoigne le site consacré au bisphénol A par le Conseil américain de la chimie (ACC) qui défend les intérêts de l’industrie chimique outre-Atlantique. Mais en Europe, la résistance s’organise, et plusieurs organisations de protection de l’environnement réclament l’interdiction de la substance dans les produits à usage alimentaire (3).
Quoi qu’il en soit, le volet américain de l’histoire démontre que la peur d’un boycott de leurs produits peut encore faire reculer des industriels. Mais ces derniers se sont bien gardés de préciser s’il étendraient leur décision aux autres continents. Car le biberon en plastique sans BPA serait plus cher à produire, et la concurrence du verre est tenace… Plusieurs millions de tonnes sont utilisées chaque année, principalement pour la fabrication des polycarbonates (65%) et les résines epoxy (25%). Outre les biberons, on en trouve dans les revêtements intérieurs de boites de conserve et de canettes en acier. C’est aussi le cas dans les CD et DVD, mais jusqu’à preuve du contraire, personne ne les mange!
(1) Ce qui est étrange, c’est de lire comme dans cet article du Point, que «les États-Unis viennent d’annoncer que les biberons contenant cette substance ne seraient plus commercialisés dans le pays». Un article rédigé d’après une dépêche AFP, pourtant très claire sur l’origine de la décision.
(2) Lire, du même auteur, «Le bisphenol A, une molécule qui ne vous vaut pas que du bien», sur le site de Science & Vie.
(3) Lire notamment le rapport de la CRIIGEN, publié en février dernier.
Bonjour,
après plusieurs revirements, maintenant on nous dit que c’est nocif, ok mais depuis combien de temps cela est-il utilisé, est-ce un composant chimique ajouté récemment ?
A quelle température la molécule commence à se propager ?
Et ok pour utiliser des biberons en verre mais si ça casse et que l’enfant se coupe ?
Et si on prend un biberon sans BPA, ce sera sûrement remplacé par une autre molécule pour obtenir les mêmes caractéristiques. Et qui nous dit que ce ne sera pas plus nocif ?
…
Le verre borosilicte 3.3 connu sous les marques Pyrex ( Corning ) ou Duran ( Schott ), ou même le verre trempé Duralex ( Saint-Gobain ), n’ont pas cet inconvéniant …
Le verre a été ringardisé par nos cher designers à la mode lui préférant des matériaux plus branchés …
C’est un vieux matériau depuis les Egyptiens, mais c’est un bon matériau inerte et durable … qui n’a pas des verres ou des assiettes Duralex chez soi ou chez des proches ?
Des générations d’élèves ont mangé et bu dans ces récipients sans jamais attraper la myxomatose du cancre …
Même Apple « redécouvre » le verre pour ses écrans !
La densité des plastoc se situe entre 0,9 et 1,5 … l’alu 2,7 … le verre 2,2 pas si lourd que ça.