Un Eureka climatique sur le bureau d’Obama?

«Chers Michelle et Barack, Nous vous écrivons en tant que parents qui s’inquiètent de l’état de la Terre que nous lègueront à nos enfants, petits enfants, et ceux qui viendront à naître…» La missive pourrait être une banale supplique de «citoyens ordinaires» au couple qui s’installera à la Maison-Blanche le 20 janvier. Mais ce n’est pas le cas. En bas des quatre pages figurent le nom de James Hansen, l’une des figures des recherches sur le climat à la Nasa, et sa femme Anniek. Tous deux pressent le futur président américain de prendre des mesures rapides et radicales pour lutter contre le réchauffement climatique.

Hansen, on le sait, a quelque peu délaissé le champ de la recherche scientifique pour se lancer dans une croisade politique et médiatique contre le réchauffement. Dans sa lettre, qu’il aurait pu titrer « Dites-lui la vérité », Hansen souligne le gouffre entre les dangers liés au réchauffement de la planète et les actions politiques concrètes. ET propose un plan en trois chapitres pour changer la donne.

1. Retrait progressive des centrales a charbon et moratoire sur les constructions

Pour Hansen, c’est une condition «sine qua non» pour résoudre le problème climatique. Ces «usines de la mort» telles qu’il les qualifient doivent être impérativement fermées tant qu’on ne saura pas capturer le gaz carbonique qu’elles émettent. Pour Hansen, chaque nouvelle centrale à charbon aurait sur la conscience la disparition de quatre cents espèces.

2. Création d’une taxe sur le carbone et d’un dividende à 100%

L’idée d’Hansen est simple. Que les Etats-Unis adoptent une taxe sur le carbone émis par chaque objet, chaque service, dont le montant sera régulièrement revu à la hausse. Et pour que chacun soit motivé, Hansen propose que 100% du produit de cette taxe soit reversée aux Américains, sur une base individuelle. Une part par adulte, une demie par enfant —limitée à deux). Pour le scientifique américain, ce reversement inciterait les américains à la sobriété énergétique: ceux qui vivent avec peu d’émissions de carbone gagneraient beaucoup d’argent. Ceux qui s’obstinent à rouler en 4×4, climatisation à fond et fenêtre ouvertes, verraient leur revenu diminuer. Au passage, Hansen est très sévère avec les mécanismes de droits à polluer.«Ils génèrent des intérêts particuliers, des lobbies et des mécanismes de marchés qui récompensent des millionnaires improductifs.»

3. Une recherche en urgence sur le nucléaire de quatrième génération avec une coopération internationale.

Pour Hansen, les premières priorités sont l’efficacité énergétique, les énergies nouvelles, et les réseaux de distributions intelligents. Mais au cas où, on ne peut éviter de creuser les recherches sur l’atome futuriste (1). Le climatologue propose à Obama de renforcer massivement les moyens consacrés à la recherche sur ces réacteurs.

Obama doit en avoir un paquet de ce genre de notes, sur son bureau. Hansen l’a fait passer par l’une de ses vieilles connaissances John Holden, fraîchement nommé attaché du Président Obama pour la science et la technologie à la Maison-Blanche. Un canal de transmission plutôt privilégié. Reste à savoir si Obama aura le temps de la lire…

Je ne connais pas assez la question du nucléaire de quatrième génération pour vous dire le fond de ma pensée. Mais en ce qui concerne la taxe carbone, l’idée de la reverser directement aux citoyens est à creuser. Son produit pourrait aussi être un outil de lutte contre les inégalités puisque, riche ou pauvre, les citoyens recevraient la même somme…

PS. Dans la série « j’écris à Obama », il y a aussi la femme de Michael Griffin, le patron de la Nasa. Elle a adressé une supplique au futur président pour ne pas qu’il vire son époux et lancé une pétition en ligne. Une première. Peut-être que Laura Bush pourrait aussi y aller  de sa plume, pour proposer que son George de mari soit nommé « Lobbyiste en chef du pétrole », ou « organisateur du retrait des troupes américaines d’Irak »…

(1) Le forum international « Generation IV » a été lancé il y a quelques années sous l’égide des Etats-Unis. Il vise à explorer les pistes permettant de réduire considérablement le volume des déchets radioactifs, réduire leur durée d’activité, augmenter la performance et la sûreté des réacteurs. Ce qui nécessite des températures de fonctionnement nettement plus élevées que celles pratiquées dans les réacteurs de première, seconde et troisième (l’EPR) génération.

42 commentaires

  1. >tu es persuadé que Hansen considère qu’il ne faut pas développer les EnR (…) Hansen qui n’a pas du tout mis les énergies renouvelables en avant derniere position dans les priorités comme il l’a fait pour le nucléaire mais bel et bien en deuxième position)

    C’est casse-couille quand tu déformes mes propos ou ceux auquels tu réfères. Hansen, et moi aussi, serait ravi qu’on fasse des EnR et des économies et basta. C’est pourquoi il les mets en priorité dans la listes des SOUHAITABLES EN THEORIE. Comme moi, et comme toute personne avec deux sous de lucidité, il constate que ça n’est pas suffisant. Raison pour laquelle dans sa short liste de trois RECOMMANDATIONS il met le nucléaire et pas les EnR.

    Toi tu prends la liste des souhaitables, tu oublis la liste des recommandations, et tu fais semblant que sa liste de souhaitable est une liste de recommandation. Bravo.

    >pourquoi est-ce qu’il dit que ce n’est pas possible de développer plus le nucléaire avec des réacteurs de génération III et qu’il faut donc faire un gros effort du coté de la R&D pour arriver à un nucléaire propre de génération IV ?

    Hansen ne dit pas que le GIII est impossible à développer massivement, il dit qu’il en doute. Encore un de tes petits arrangements… Pourquoi est-ce qu’il veut un nucléaire propre de GIV plutôt que du GII-GIII? Ce n’est pas tellement documenté dans ses lettres mais la question est intéressante. Amha:
    -parce que c’est propre et que ça supprime les déchets longue vie produits antérieurement
    -parce qu’on est sur d’avoir des ressources quasi immédiatement en piochant dans les déchets (alors que pour du GIII massif, il faudrait développer l’extraction)
    -parce que Obama a dit en campagne qu’il n’a rien contre le nucléaire à condition qu’on règle le problème des déchets
    -parce qu’il pense qu’on peut avoir un modèle GIV industrialisable en moins de dix ans. S’il a raison c’est effectivement pas la peine de partir pleins de réacteur GII-GIII… ça explique aussi qu’il fasse pas un pâté anti-GIII, contrairement à ce qu’on pourrait croire en te lisant.

    ====
    -” Une taxe carbone diminuerait le prix du charbon et augmenterait le prix des sources économisant le carbone? Il y a un problème dans ton raisonnement… ”

    C’est plutot toi qui a oublié des données importantes : le temps et le capital déjà investi…(…)
    ====

    Admettons. Pourquoi alors ne suggères-tu qu’on subventionne les émissions de CO2? Selon ta logique, ça devrait les diminuer. ^0^

  2. Tout çà c’est bien beau, mais une société d’investissement propose actuellement d’investir en priorité dans le charbon, au motif que l’on prévoit un passage des ENR de 7% de l’approvisionnement mondial actuellement à 10 % en 2030, et une augmentation de 46 % du charbon, qui fait déjà 25 % de l’énergie mondiale actuellement. Il y aura donc un volume de fric bien plus important à se faire avec le charbon qu’avec les ENR!

  3. Non ce n’est pas dans la liste des « souhaitables à priori », c’est dans la liste des « on fait et il faut qu’on continue à faire »…

    T’auras beau tourner les mots dans tous les sens la taxe sur le CO2 c’est pour éviter que la baisse des prix des fossiles ne heurte la croissance des EnR…

    « Renewable energies are gaining in economic competition with fossil fuels, but in the absence of wise policies there is the danger that declining prices for fossil fuels, and continuation of fossil fuel subsidies, could cause a major setback. The most effective and efficient way to support renewable energy is via a carbon tax (see below). »

    Par contre c’est très bien écrit pourquoi une taxe carbone ne ferait rien pour le nucléaire de génération III (qui ne se distingue d’ailleurs pas tellement des 2 générations d’avant…) parce que les problèmes posé par ce genre de réacteurs rendent impossible leur généralisation. Et il explique pourquoi dans sa lettre.

    « The United States chose the LWR development path in the 1950s for civilian nuclear power because research and development had already been done by the Navy, and it thus presented the shortest time-to-market of reactor concepts then under consideration. Little emphasis was given to the issues of nuclear waste. Today the situation is very different. If nuclear energy is to be used widely to replace coal, in the United States and/or the developing world, issues of waste, safety, and proliferation become paramount. Nuclear power plants being built today, or in advanced stages of planning, in the United States, Europe, China and other places, are just improved LWRs. They have simplified operations and added safety features, but they are still fundamentally the same type, produce copious nuclear waste, and continue to be costly. It seems likely that they will only permit nuclear power to continue to play a role comparable to that which it plays now »

    Etant donné que c’est une opinion très largement partagé, que les réacteurs nucléaires sur le marché sont pas capable de répondre au défi climatique je ne vois pas en quoi ce serait une contorsion pour répondre au besoin de la campagne d’Obama… C’est simplement l’expression de la réalité.

    « Admettons. Pourquoi alors ne suggères-tu qu’on subventionne les émissions de CO2? Selon ta logique, ça devrait les diminuer. ^0^ »

    Une subvention ce n’est pas une taxe en inversé…

    Pour BMD: c’est bien pour ça qu’il est illusoire de vouloir utiliser les mécanismes du marché pour un passage rapide vers une économie propre

  4. Et pour conclure cette histoire de Hansen, son intervention au worldwatch institute…

    http://www.worldwatch.org/node/5798

    « Fossil fuel reservoirs are finite, which is the main reason that prices are rising. We must move beyond fossil fuels eventually. Solution of the climate problem requires that we move to carbon-free energy promptly.

    Special interests have blocked the transition to our renewable energy future. Instead of moving heavily into renewable energies, fossil fuel companies choose to spread doubt about global warming, just as tobacco companies discredited the link between smoking and cancer. Methods are sophisticated, including funding to help shape school textbook discussions of global warming.  »

    Il parle bien d’un « renewable energy future » pas d’un « nuclear energy future »… Il n’y a d’ailleurs pas un seul mot sur le nucléaire dans cette intervention…

  5. Intéressant ton lien…

    ==== Hansen (juin 2008)
    The next President must make a national low-loss electric grid an imperative. It will allow dispersed renewable energies to supplant fossil fuels for power generation.
    ====

    ==== Hansen (janvier 2009)
    it would be great if energy efficiency, renewable energies, and an improved (”smart”) electric grid could satisfy all energy needs. However, the future of our children should not rest on that gamble. The danger is that the minority of vehement antinuclear “environmentalists” could cause development of advanced safe nuclear power to be slowed such that utilities are forced to continue coal-burning in order to keep the lights on. That is a prescription for disaster.
    ====

    …c’est une sacrée évolution, mais on ne peu plus logique de mon point de vue: si on s’y était pris il y a 15 ans les économies auraient peut-être suffit. On l’a pas fait. Si on s’y prend maintenant, le nucléaire peut peut-être suffire. Je ne vois pas de signe qu’on en prend le chemin, malgré l’appel de Hansen. Laisse moi te faire une prédiction: dans 15 ans, si personne n’a lancé un programme de nucléarisation massive et rapide d’ici la, Hansen dira quelque chose comme ‘it would be great if nuclear energy could stop the global warming. However, the future of our children should not rest on that gamble. We have to move to geoingeniery’.

    Tu n’aime pas le nucléaire Tilleul? Un jour, la géoingénierie te le fera adorer. Allez see you, on s’en reparle dans 15 ans.

  6. @Tilleul, il y a loin du maintien du nucléaire dans sa contribution actuelle à la production d’électricité, qui est tout à fait possible dans les années qui viennent, même au rythme actuel de l’accroissement de la production d’électricité, à son abandon (phase-out), préconisé avec violence par les mouvements antinucléaires. Cette contribution, de l’ordre de 15 % de la production mondiale, évite actuellement que 15 % supplémentaires ne soient assurés par le charbon, ce qui ferait passer celui-ci à 55 % des émissions mondiales de CO2!
    Je rappelle que la contribution des électricités renouvelables, hors hydroélectricité dont on parle beaucoup trop peu, n’est actuellement que de 1% à l’échelle mondiale. Les électricités renouvelables, c’est comme la confiture, moins il y en a, plus on l’étale.
    Donc,maintenons la proportion du nucléaire et augmentons la si possible. Et si les électricités renouvelables se développent, cela diminuera d’autant la contribution du charbon, mais sans doute pas du gaz naturel, qui sera appelé en back-up.
    La situation n’est pas homogène d’un pays à l’autre: les Etats-Unis, dont la densité de population est 3,5 fois plus faible que la nôtre, et qui par conséquent disposent par habitant de ressources renouvelables bien supérieures aux nôtres, mais aussi de fleuves plus puissants, de zones où l’éolien a des facteurs de charge très intéressants, ainsi que de zones désertiques où il est possible d’installer des centrales solaires thermodynamiques, a la capacité de développer dans des proportions bien plus importantes que nous la contribution des énergies renouvelables au énergétique. Malgré cela, c’est un pari impossible à tenir au cours de ce siècle de ne compter que sur elles pour assurer la demande énergétique, même s’il y a une très forte contraction de la demande. Hansen, qui est plus raisonnable que vous, l’a bien compris, et pense qu’il est préférable d’utiliser le nucléaire comme garantie que de parier uniquement sur les renouvelables.

    La France est dans une situation bien plus défavorable que les Etats-Unis quant aux renouvelables. La situation est à peu près la même, sinon encore plus défavorable, pour la moyenne de l’Europe des 27. Il lui est d’autant plus nécessaire d’utiliser le nucléaire comme garantie.Et comme il s’agit d’investissements lourds, c’est maintenant qu’il faut commencer, sans attendre la génération 4.

    D’autre part, le développement des électricités renouvelables en Europe entraînera le développement du gaz, qui sera utilisé en back-up. Ce développement est aussi porté par la politique de remplacement du fuel par le gaz pour le chauffage des habitations, et du charbon par le gaz pour la production d’électricité. Le deuxième conflit Russie-Ukraine, qui a amené la moitié de l’Europe à grelotter, et l’épuisement prévu du gaz au cours de la génération qui vient, va-t-il enfin faire réfléchir et faire prendre conscience qu’on ne peut pas indéfiniment continuer à prendre de tels risques en Europe ?

    Hansen dit que l’ennemi, c’est le charbon, ce n’est pas le nucléaire. C’est la position que je n’ai cessé de défendre ici, en ajoutant, ce que ne pas fait Hansen, que les dangers du charbon, ce n’est pas seulement le CO2, et que la capture et la séquestration du CO2 ne résoudra, si elle est possible, que la partie CO2 du problème.

    Il faut que les citoyens connaissent enfin cette vérité que les mouvements écologiques n’ont pas cherché jusqu’à présent à faire émerger. Mais en avaient-ils seulement conscience, à force de tourner en rond avec le nucléaire?

  7. « Je rappelle que la contribution des électricités renouvelables, hors hydroélectricité dont on parle beaucoup trop peu, n’est actuellement que de 1% à l’échelle mondiale. »

    Hein ? Ca fait combien de temps que vous avez pas jeter un coup d’oeil aux stats de l’énergie ? Rien que l’éolien seul fait un peu plus de 1% de l’électricité mondiale… Si vous prenez toutes les nouvelles EnR (biomasse, éolien, petite hydro au fil de l’eau, solaire, géothermie), on était en 2007 à un peu plus de 3% de l’électricité mondiale… J’attends ce que ça donnera les stats de 2008, mais comme on a continué à avoir des taux de croissance de 20 à 50% je vois pas comment ça peut descendre… L’éolien c’était 25 GW d’installé en 2007 et 30 GW en 2008…

    Par contre la production nucléaire, elle, a diminué de 2%, ce qui veut dire que la croissance des renouvelables doit à la fois remplacer les fossiles mais en plus remplacer le nucléaire pour éviter que le charbon fasse ce que le nucléaire est incapable de faire…

    « D’autre part, le développement des électricités renouvelables en Europe entraînera le développement du gaz, qui sera utilisé en back-up. »

    Argument faux… ou alors présentez votre thèse à une revue scientifique avec comité de lecture et on reparle d’accord ?

    Par contre la France est incapable de réguler son nucléaire sans les centrales thermiques allemandes…

    « Le deuxième conflit Russie-Ukraine, qui a amené la moitié de l’Europe à grelotter, et l’épuisement prévu du gaz au cours de la génération qui vient, va-t-il enfin faire réfléchir et faire prendre conscience qu’on ne peut pas indéfiniment continuer à prendre de tels risques en Europe ? »

    Dans les prochaines années la Russie va contrôler près de la moitié du marché de l’uranium enrichi… C’est ça votre mix énergétique du futur, du nucléaire russe en base et du gaz russe en semi base et pointe ? Vous avez pas l’impression qu’il n’y a personne en Europe qui va accepter un taux aussi faible d’indépendance énergétique ?

    « Il lui est d’autant plus nécessaire d’utiliser le nucléaire comme garantie.Et comme il s’agit d’investissements lourds, c’est maintenant qu’il faut commencer, sans attendre la génération 4. »

    Le nucléaire ne s’est pas arrété parce qu’il y a eu une quelconque opposition (opposition qui était beaucoup plus importantes dans les années 70 sans que les projets ne soient remis en question, et qu’on aille pas me dire que la Chine ou l’URSS étaient des hauts lieux de la conscience environnementale)… Le nucléaire s’est arrêté parce qu’il était trop cher et que les constructeurs de centrales étaient incapable de faire un chantier sans dépasser le budget et les délais… En 2009 le nucléaire est encore plus cher, les chantiers sont toujours hors délai (Floride, Finlande, France…) et en plus tout le monde est endetté et on s’est rendu compte que contrairement à ce qu’on croyait personne n’a trouvé de solution aux déchets… Donc le nucléaire ça marche toujours pas…

    Quand vous tombez du haut d’une falaise vous a beau vous dire qu’il faut vous envolez, c’est pas pour autant que des plumes vont vous pousser dans le… dos, ben là avec l’industrie nucléaire c’est pareil… Vous avez beau trépigner sur votre clavier ça changera toujours rien au fait que le nucléaire de génération III est incapable de remplacer les fossiles et aura déjà bien du mal à ne pas se faire remplacer par les fossiles…

  8. tiré de l’article du monde:

    « L’uranium extrait des mines ne représente qu’une grosse moitié de la fourniture des centrales, 45 % de celle-ci provenant de la reconversion des stocks militaires russes et américains et des réserves accumulées par les grandes compagnies d’électricité. Des quantités considérables qui sont en voie d’épuisement. »

    C’est pas toi qui disait que c’était « une connerie » cette histoire d’insuffisance de la production d’uranium ? Oh ben mince alors ? En fait j’avais encore raison… décidément c’est une habitude chez moi…

    Tout ce qui est en Kazakhstan, Arménie et Mongolie se fait gràce à la Russie et avec des capitaux russes

    D’ailleurs en cherchant un truc j’aurais une vraie question…

    D’après cette brève de RIA novosti :
    http://www.energy-daily.com/reports/Russia_Becomes_Major_Uranium_Supplier_999.html

    La Russie va miner de l’uranium sous le permafrost…

    « Russia has some 564,000 tons of proven uranium reserves, including its biggest deposit at Elkon (344,000 tons) on the shores of the Aldan River in the north of the Sakha (Yakutia) Republic. This deposit is hard to access; it is located in permafrost, and the ore lies deep. But the requirements of the nuclear renaissance are tough and call for extreme efforts. Russia wants to extract no less than 5,000 tons of uranium from the Elkon deposit by 2020. »

    Ca va relâcher combien de méthane dans l’atmosphère cette exploitation qui va devoir faire fondre le permafrost ?

    Pour continuer dans le : je vous l’avez dit mais décidément vous voulez pas me croire pourtant va falloir vous y faire j’ai toujours raison…

    Un article de Time sur la nuclear renaissance qui n’existe pas…

    http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1869203,00.html

    Je vous mets mes passages favoris…

    « But some little-noticed rain has fallen on the nuclear parade. It turns out that new plants would be not just extremely expensive but spectacularly expensive. The first detailed cost estimate, filed by Florida Power & Light (FPL) for a large plant off the Keys, came in at a shocking $12 billion to $18 billion. Progress Energy announced a $17 billion plan for a similar Florida plant, tripling its estimate in just a year. »

    « The math gets ugly in a hurry. McCain called for 45 new plants by 2030; given the nuclear industry’s history of 250% cost overruns, that could rise to well over $1 trillion. Ratepayers would take the main hit, but taxpayers could be on the hook for billions in loan guarantees, tax breaks, insurance benefits and direct subsidies–not to mention the problem of storing radioactive waste, if Congress can ever figure out where to put it. And those 45 new plants would barely replace the existing plants scheduled for decommissioning before 2030. »

    « In fact, renewables attracted $71 billion globally in private capital during 2007 while nukes got zero. The reactors under construction around the world are all government-financed. »

    « But more plants simply can’t reduce emissions quickly enough to address our climate crisis. We need serious cuts within a decade, and the first new plant won’t come on line before 2016. »

    « Industry officials argue that if you disregard capital costs, nuclear plants are the cheapest source of power. But you can’t disregard capital costs–they’re out of control. The world’s only steelworks capable of forging containment vessels is in Japan, and it has a three-year waiting list. The specialized workforce required for manufacturing reactors has atrophied in the U.S., along with the industrial base. »

    Et ma préférée :

    « The nuclear renaissance, in truth, has yet to be born.  »

    Bon si la conclusion est pas mal non plus

    « So how should we produce our juice? The answer may sound a bit unsatisfying: more wind, less coal but mostly the same electricity sources we’re using, until something better comes along. The key will be reducing demand through energy efficiency and conservation. Most efficiency improvements have been priced at 1¢ to 3¢ per kilowatt-hour, while new nuclear energy is on track to cost 15¢ to 20¢ per kilowatt-hour [note de Tilleul : soit aussi cher que le PV?!]. And no nuclear plant has ever been completed on budget. »

  9. Tilleul: C’est pas toi qui disait que c’était “une connerie” cette histoire d’insuffisance de la production d’uranium ?
    ===

    Absolument. Je disais aussi quelque chose comme ‘C’est chiant quand tu manipules les citations pour tromper les lecteurs sur ce qui est dit dans l’article. Ce que n’importe quel blaireau peut vérifier en cliquant sur le lien.’

    « Les ressources en uranium ne devraient pas être un obstacle au développement de nouvelles capacités nucléaires, estime cependant l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les réserves prouvées sont suffisantes pour répondre à la demande bien au-delà de 2030. » Y compris dans l’hypothèse d’un quasi-doublement des capacités électro-nucléaires installées (443 réacteurs dans le monde), ajoutent les experts de l’AIE.
    (…)
    « Il faut comparer ce chiffre de 5,5 millions de tonnes à la consommation annuelle des centrales, qui est de 70 000 tonnes, précise Georges Capus, vice-président marketing du secteur mines-chimie-enrichissement du groupe Areva. Cela assure la ressource pour exploiter le parc mondial actuel pendant environ quatre-vingts ans. »

    Et au-delà ? Les millions de tonnes emprisonnées dans les phosphates et les milliards de tonnes contenues dans l’eau des océans pourraient être exploitées
    (…)
    Les données des pronucléaires laissent les écologistes sceptiques.
    (…)
    « La théorie du « pic » de production des énergies non renouvelables vaut pour l’uranium comme pour le pétrole et le gaz, juge Yves Cochet, député (Vert) de Paris et spécialiste de ces questions. On a de l’uranium pour deux ou trois décennies, ce qui n’est pas grand-chose quand on prétend relancer massivement le nucléaire. » A moins, dit-il, de développer les surgénérateurs

  10. Tilleul: Un article de Time sur la nuclear renaissance qui n’existe pas… (…) Je vous mets mes passages favoris…

    Pas besoin de préciser -a ce stade, tout le monde devrait avoir compris que c’est ta tactique habituelle en matière de sophisme. Dans le même article, on trouve aussi:

     »Nuclear power is on the verge of a remarkable comeback. It’s been three decades since an American utility ordered a nuclear plant, but 35 new reactors are now in the planning stage. The byzantine regulatory process that helped paralyze the industry for a generation has been streamlined. There hasn’t been a serious nuclear accident in the U.S. since the Three Mile Island meltdown in 1979. And no-nukes politics has become a distant memory. It was a sign of the times when John McCain ridiculed Barack Obama for opposing nuclear energy–and the allegation wasn’t even true.  »

    Si tu en veux discuter sérieusement, cites donc sérieusement. Pour ma part, je suis assez d’accord avec la plupart des données, mais si je trouve qu’ils exagèrent sur les coût d’une centrale (18 milliards… port’ nawak) et que je suis en désaccord avec la citation d’un anti-nucléaire US selon lequelle français et chinois seraient anti-capitalistes. Vu de France ou de Chine ça a l’air ridicule, mais dans le contexte US ça veut dire a peu près ‘les Chinois et les français font du nucléaire, mais c’est des méchants’.

  11. Tilleull: D’ailleurs en cherchant un truc j’aurais une vraie question…
    (…)
    Ca va relâcher combien de méthane dans l’atmosphère cette exploitation qui va devoir faire fondre le permafrost ?
    ===

    Je ne sais si tu t’en rends compte, mais la première partie est un aveu de première classe sur la sincérité de tes propos habituels.

    Bref… une vrai question tu dis? Cela se refuse pas, même si je te soupçonne de croire que c’est incalculable ou qu’un calcul montrera forcément une pollution abominable. Voyons cela:

    1) A vue de pif, on a 100 fois plus de minerai que de matière remuée en surface. Plutôt 10000 fois plus, mais disons seulement 100 pour te faire plaisir.

    2) Un gramme de tourbe, c’est assez de carbone pour 1/3 gramme de méthane (disons 7 g en CO2 équivalent) si on assume la transformation complète en méthane, ce qui est évidement irréaliste. Gardons le chiffre quand même, le calcul est fait pour te faire plaisir.

    3) une tonne de minerai, ça donne en moyenne basse 1 kilo d’uranium. Evidement si on est dans le grand nord c’est qu’on est attiré par des concentrations qui peuvent être jusqu’a 200 fois plus élevées, mais.. tu commences a comprendre le principe: j’essais vraiment de te faire plaisir alors restons a 1 kilo par tonne.

    4) consommation annuelle d’uranium: 70000 tonnes. Production annuelle d’électricité: 2500 10^9 kWh. 35 kWh par gramme d’uranium. Évidement avec des surgénérateur ça serait plutôt 3500 kWh par gramme d’uranium, mais oublions ce qui te ferait pas plaisir.

    1+2: 1g de minerai ne génère pas plus de 0.1 g en CO2_équivalent.
    3+4: au minimum 0.035 kWh sont produits par g de minerai

    1+2+3+4: au maximum, en prenant des hypothèses irréalistement conservatrices, exploiter l’uranium en milieu tourbeux alourdirait le bilan du nucléaire de 2.8 g de CO2 par kWh.

    En prenant des hypothèses plus réalistes, c’est plutôt +0.28 microgrammes de CO2 par KWh produit. Mais ça te ferait pas plaisir qu’on soit réaliste, donc disons 2.8 g.

    D’autres vrais questions ou on peut revenir a ton blabla de base?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.