La chaleur corporelle agit-elle sur le climat?

Vous ne le savez peut-être pas, mais le principal intérêt de faire ce métier de journaliste, c’est d’apprendre. Et au fil du temps, grâce à vos nombreuses contributions, souvent documentées, j’ai découvert que ce blog est une source d’enrichissement personnel. Je vous arrête tout de suite, je ne parle pas d’argent, bien sûr, puisque ce site ne rapporte rien qu’un peu de notoriété.

Fort de cette découverte, j’ai décidé d’en apprendre plus encore, en vous posant de temps à autre une question qui me titille et dont je n’ai pas trouvé la réponse. D’où la création de cette nouvelle rubrique.

La question du moment est simple, et la réponse sans doute compliquée. La chaleur que nous émettons avec nos radiateurs, voitures, usines et même nos petits corps, peut-elle agir de manière significative sur le climat? Attention, je ne parle pas d’effet de serre, mais bien des kilowatt-heures de chaleur qu’on émet à longueur de temps.

Source: Article de New Scientist qui relate des travaux encore non publiés, qui disent qu’à terme la chaleur d’origine humaine effacera les progrès sur les gaz à effets de serre.

41 commentaires

  1. « Et sinon la sauvegarde de l’environnement n’est pas un problème de riche, c’est un devoir de riche… »
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    Un peu comme la prière est un d.e.v.o.i.r de croyant quoi.
    Au passage, ça tombe mal parce qu’avec la décroissance, il y aura de moins en moins de riche et donc de moins en moins de devoir.

  2. « Un peu comme la prière est un d.e.v.o.i.r de croyant quoi.. »

    Plutôt comme un devoir moral… Mais peut-être que vous appliquez vos principes libertariens jusqu’à piquer le sac des vieilles dames dans la rue ?

  3. @32 Le devoir moral de sauver la planète, elle qui s’en tape (si, si elle me l’a dit). Mais bien sûr !

    « De toutes les tyrannies, la tyrannie exercée sous prétexte de vouloir du bien à ses victimes serait la plus oppressive. Il vaudrait mieux vivre sous la coupe de barons voleurs plutôt que celle de dévôts omnipotents de la morale. La cruauté du baron voleur pourrait parfois s’assoupir, sa cupidité rassassiée. Mais ceux qui nous tourmentent pour notre propre bien vont nous tourmenter sans fin car ils le font avec l’approbation de leur conscience. »
    Carrol S Lewis

  4. « Le risque est donc grand qu’une poursuite indéfinie et inlassable de la déconstruction n’enfonce désormais une porte trop largement ouverte. Le problème n’est plus, hélas, de briser encore les pauvres « pieds d’argile » de malheureux idéaux que nul ne parvient plus à percevoir tant ils sont devenus fragiles et incertains. L’urgence n’est certes plus de s’en prendre à des « pouvoirs » désormais introuvables tant le cours de l’histoire est devenu mécanique et anonyme mais au contraire de faire surgir de nouvelles idées, voire de nouveaux idéaux, afin de retrouver un minimum de pouvoir sur le cours du monde. Car le vrai problème n’est certainement pas qu’il serait secrètement guidé par quelques « puissants », mais au contraire qu’il nous échappe désormais à tous, puissants compris. Ce n’est plus tant le pouvoir qui gêne, que l’absence de pouvoir – de sorte que vouloir déconstruire encore et toujours les idoles, chercher pour la nième fois à renverser le Pouvoir avec un P, ce n’est plus tant oeuvrer à l’émancipartion des hommes que se rendre involontairement complice d’une mondialisation aveugle et insensée. » Luc Ferry

  5. Merci Lecture !! Ok, c’était un peu provoc.

    Pour ceux que le sujet « bouffe » intéresse, y avait un très intéressant docu sur Arte ce mardi, je vous mets le lien :
    http://www.arte.tv/fr/accueil/Comprendre-le-monde/Crash-alimentaire/2315586.html

    Sinon Lecture, vous qui semblait suivre les travaux de JMJ, vous ne pouvez cautionner une phrase telle que :
    « Cette analyse est toutefois contestée par certains, qui estiment que la technique et le progrès technologique permettent de produire plus avec moins, y compris dans le domaine des services. »

    Je vous mets le lien suivant qui démonte quelques idées reçues sur le Graal que représente, pour certains, la dématérialisation de l’économie :
    http://www.x-environnement.org/jr/JR07/8jmj.htm

    Vous pouvez aussi regarder la conférence suivante, à un moment (je sais plus exactement où exactement désolé), il démontre que l’augmentation du nombres d’emplois dans les services est très bien corrélée avec l’augmentation du nombre de camions sur les routes.
    http://www.lejourduseigneur.com/accueil/archives/web_tv_les_conferences_des_semaines_sociales?video_id=8324

    Si vous voulez l’archive de la vidéo, n’hésitez pas à me demander, je l’ai quelque part accessible.

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    En fait actuellement le problème serait plutôt l’inverse: comment garder un renouvellement démographique si tous les humains accèdent à notre niveau de vie? Incroyable renversement de situation, non?
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    Bien évidemment l’histoire montre que l’augmentation du niveau de vie se traduit toujours par un baisse de la natalité, mais en quoi est-ce vraiment un problème autre que la paiement des retraites ? Au contraire, si la population mondiale diminue, cela va permettra de réduire notre empreinte sur la planète, et permettre à chacun d’avoir une plus grosse part du gâteau, donc potentiellement un meilleur niveau de vie.

  6. « Pour ceux que le sujet “bouffe” intéresse, y avait un très intéressant docu sur Arte ce mardi, je vous mets le lien :
    http://www.arte.tv/fr/accueil/Comprendre-le-monde/Crash-alimentaire/2315586.html  »
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    @35
    Oui, reportage très comique qui nous explique les raisons de l’explosion des prix agricoles au moment même où ceux-ci se cassent la figure! Et qui nous fait grâce de la présence de l’inénarrable Lester Brown (entre autres) qui vient nous annoncer sa nième crise alimentaire.
    Prochainement sur Arte, un documentaire sur la crise des vocations tourné par un communiste anti-clérical. Je suis sûr que certains le trouveront « intéressant ».

    – « La demande croissante de nourriture, exacerbée par la croissance de la population et du niveau de vie, commence à surpasser la capacité de production des paysans et pêcheurs de la planète. Le résultat est une baisse des réserves de nourriture et des prix qui atteignent des sommets ». Lester Brown… en 1973

    « La croissance n’est pas près de reprendre dans le commerce international. » Lester Brown dans Etat de la Planète, en 1984

    « I view the price rises as an indication, as the warning tremors before the earthquake, » Lester Brown, en 2003.

  7. Author

    Je n’ai pas vu ce docu. Mais miniTAX, vous fatiguez tout le monde. Les prix agricoles ont bien explosé en 2007-2008 et s’ils baissent, c’est tant mieux. Je vous signale qu’après des décennies de baisse, le nombre de gens qui souffrent de faim est reparti à la hausse. Mais j’imagine que vous allez me répondre que c’est de leur faute…

    Pour info, le prix du riz « Thai B second grade » (sce FAO): 201 USD/tonne en 2003, 311 USD en 2006, 385 USD en janvier 2008, 963 USD en mai, et 683 USD en octobre. Ça a bien baissé depuis mai, mais ça reste deux fois plus cher qu’en 2006…

  8. @ Lecture. Est-ce que le football et ses stades remplis de forcenés sont le premier signe de notre entrée dans la noosphère?
    Quant à la consommation énergétique (et alimentaire qui en est une composante), qui est censée décroître avec notre entrée dans la noosphère ( mais il n’est pas dit de combien), on peut faire le petit calcul suivant: au Paléolithique Inférieur, il y avait environ 200 000 hommes qui consommaient par habitant à peu près l’énergie nécessaire à leur alimentation, soit l’équivalent de 0,03 tep par habitant et par an, soit au total 6000 tep. A la fin du Néolithique, soit au début du 18 ème siècle ( encore que nous n’arrivons pas à en sortir dans dans nos modes de raisonnement et dans nos idéologies), il y avait 1 milliard d’hommes consommant 0,1 tep par habitant, soit au total 100 Mtep. Nous en sommes à 6,7 milliards d’habitants consommant au total 12 Gtep, et nous serons à la fin du siècle 10 milliards d’habitants qui, s’ils consomment autant qu’un Européen moyen d’alors, consommeront au total 30 Gtep par an. L’empreinte écologique annuelle de l’humanité, mesurée ici par la quantité d’énergie primaire qu’elle consomme pour assurer son existence, aura donc été multipliée par 5 millions au cours de « l’Aventure Humaine »! Et je ne parle pas de la quantité de matière remuée et des déchets produits ( quelques géologues appellent notre ère l’Anthropocène, mais la plupart l’appellent le Poubellien)! Et pourquoi l’histoire de l’humanité s’arrêterait-elle à la fin du siècle? Vivement alors la noosphère, où nous vivrons de l’air du temps en écoutant (les autres) jouer de la harpe!
    Moi, je crains plutôt un retour rapide dans la zoosphère.

  9. BMD

    >Moi, je crains plutôt un retour rapide dans la zoosphère.

    Dans le fond tu te moques de la grandiloquence de « noosphère »… je crains d’être d’accord avec toi 🙂

    Romu

    >Ok, c’était un peu provoc.

    Ah je l’ai pris trop premier degré alors 🙂

    Quand même, dans beaucoup d’idéologies environnementalistes, il y a une sorte de nostalgie aveuglet à ce qu’a réellement été la condition humaine préindustrielle. Voir des gens de gauche rêver d’un mode de vie ancestrale qui n’a, de fait, jamais existé, c’est un peu surréaliste quand même.

    >le lien suivant qui démonte quelques idées reçues sur le Graal que représente, pour certains, la dématérialisation de l’économie :

    Bien intéressant, mais quelle est la démonstration? Qu’on évitera pas à court terme soit un réchauffement façon monsieur, soit une décroissance du PIB, soit une décroissance de la population. Pas faux, mais ça ne dit rien sur le long terme. En fait je surtout en désaccord avec son habitude de prendre les chiffres de croissances passées et de les faire passer pour un maximum possibe.

    Exemple: quand il dit que le solaire a une part négligeable donc ne saurait croitre vite, sous-entendu un taux de croissance même fort doit être multiplié par la quantité installé, je suis pas d’accord: la capacité à investir dans le solaire ou n’importe quoi ne dépend pas des quantités déjà installées!

    Bon c’est pas complêtement faux dans le sens que les quantités déjà installée indiquent quelque chose sur les conditions économiques sous-jaçentes, et donc ce n’est pas déraisonable de tenir ce raisonnement pour une analyse de l’évolution probable « toutes choses étant égales par ailleurs ».

    Mais justement! Il ne tient qu’à nous que l’avenir ne soit pas « toutes choses étant égales par ailleurs ». On peut progresser, et pas seulement au niveau technique. Si nos systèmes économiques étaient organisés pour que le prix de l’énergie fossile intégre ses externalités, ça pourrait aller vite. Beaucoup plus que dans la période décrite par JMJ, durant laquelle il n’y avait à peu près aucun incitatif économique à économiser le CO2! Pas étonnant que ça diminuait pas beaucoup…

    >il démontre que l’augmentation du nombres d’emplois dans les services est très bien corrélée avec l’augmentation du nombre de camions sur les routes.

    Bof… la confusion habituelle entre corrélation et causalité. Présenté comme ça on dirait que c’est le nombre de camion qui cause les emplois dans les services. Or c’est aussi bien compatible avec l’idée que c’est la richesse qui augmente, et la part des services, et le nombre de camion. L’erreur principale de l’idée décroissance, àmha, c’est de penser que l’exploitation des ressources cause la richesse. Je crois précisément le contraire: c’est la richesse qui tire l’exploitation.

    > l’augmentation du niveau de vie se traduit toujours par un baisse de la natalité, mais en quoi est-ce vraiment un problème autre que la paiement des retraites ?

    Si on extrapole cette tendance, c’est la mort de notre espèce. Bon ok c’est un peu idiot, mais pas plus que de le faire quand ça montait! Une question quand même: quelle est la part des polluants dans cette diminution de fertilité?

    >Au contraire, si la population mondiale diminue, cela va permettra de réduire notre empreinte sur la planète, et permettre à chacun d’avoir une plus grosse part du gâteau, donc potentiellement un meilleur niveau de vie.

    En total désaccord. L’économie, ce n’est pas un gateau à partager. Chaque humain en est un acteur, un contributeur qui augmente la richesse des autres. Moins d’humain, moins de richesse.

    Merde, j’ai fait un pâté.

  10. @Lecture.

    Côté pessimisme de JMJ au sujet des renouvelables, je vous suis à 100%, et si vraiment, comme c’est annoncé, nous arrivons à réduire notre consommation énergétique, alors les renouvelables arriveront à sortir de l’épaisseur du trait.

    Côté service et camions : je ne sais qui est la cause et la conséquence. Par contre, je ne vois pas trop où on veut en venir avec cette histoire de services dans le sens où, tout est fait pour encourager la consommation de biens manufacturés, y a qu’à voir la fameux « plan de relance ».

    La part des polluants dans la baisse de la fertilité masculine est probablement importante, même si cela reste à valider. De toute façon, depuis la fin de la 2é guerre mondiale, notre exposition à des molécules de synthèse a explosé, la lumière sera forcément faire sur leur influence un jour. Espérons que Reach ne soit pas qu’une coquille vide et permette des avancées en ce sens.

    Concernant le gâteau, je ne vous parlais pas d’économie, mais d’empreinte écologique. L’empreinte humaine sur la planète est d’environ 2,5 à 3 planètes Terre, et « augmentation du niveau de vie » a toujours rimé, jusqu’à maintenant, avec augmentation de la consommation énergétique et de bien matériels manufacturés. Alors comment on fait ?

  11. Par rapport aux EnR, le problème ce n’est pas tant la croissance : les téléphones portables étaient aussi dans l’épaisseur du trait il y a une poignée d’année. Il n’y a pas non plus de goulet d’étranglement insurmontable dans la production du solaire et de l’éolien, par exemple le PV peut se baser sur d’autres industries (LG est en train de convertir une usine d’écrans plasma en usine PV, Konarka a racheté l’usine de polaroïd et les ingénieurs qui allaient avec pour faire des cellules plastiques…).

    Par contre le gros problème c’est qu’on ne peut pas aller plus vite que le taux de remplacement des centrales électriques… Même si on a des cas ou des chaudières et des centrales électriques fossiles ont été converties à la biomasse c’est pas forcément évident à faire…

    Ce qu’on sait faire avec les EnR c’est donner à tout le monde sur cette Terre la même qualité de vie qu’un occidental, ce qu’on ne sait pas faire c’est leur donner le même mode de vie du XXe siècle… Mais j’ai envie de dire que ça tombe bien ça fait bientot 10 ans qu’on est rentré dans le XXIe, donc ce qu’on devrait chercher à avoir c’est le mode de vie du XXIe siecle

    « augmentation du niveau de vie” a toujours rimé, jusqu’à maintenant, avec augmentation de la consommation énergétique et de bien matériels manufacturés.  »

    Ca c’est la thèse de Jancovici, mais si on regarde un peu dans le détail, c’est plus complexe que ça. Par exemple la consommation d’énergie primaire des loisirs augmentent, mais celle de l’industrie baisse… Et comme avoir un lecteur mp3 deux fois plus puissant ça ne contribue pas à l’élévation de la qualité de vie…

    Le problème c’est qu’on avait un indicateur qui donnait une indication du développement économique des pays, la croissance économique, mais qu’à ce moment cette croissance était le résultats d’actions à but politiques (donner l’eau courante à toute la population, loger les gens au sortir de la seconde guerre mondiale, etc) mais on a ensuite transformé cet indicateur en but à atteindre…

    Pour donner un exemple concret si on avait eu la croissance en tête au XIXe siècle on aurait jamais construit de chemin de fer en Grande Bretagne parce que c’était un investissement qui n’a jamais été très rentable dans sa globalité. L’Angleterre c’est une île avec des voies navigables partout. Le chemin de fer a été développé parce que c’était « moderne » pas parce que c’était économique. (The Penguin Economic History of Britain donne les comparaisons de rendement des investissements à l’époque pour ceux qui veulent une source).

    Là depuis les années 70 on a décidé que le but c’était juste de faire grossir le gateau le plus possible avec n’importe quoi, quitte à remplacer la farine du plâtre. Mais aujourd’hui on est peut être enfin en train de se rendre compte qu’on ne construit pas une nation avec des livreurs de pizza et des vendeurs assurances…

    Autre point pour la richesse au sens social ça devient de moins en moins vraie la dépense d’énergie.
    .
    Le concept du bourgeois bohème à la base c’est un riche qui vit à New York qui prend le métro et qui préfère claquer son pognon dans de la nourriture organic et local et dans la décoration feng shui de son appartement dans les attributs usuels comme la grosse bagnole ou la maison avec piscine.

    C’est quand même un signe des temps qu’auparavant on pouvait dire « mais qu’est-ce que vous faites des gens qui ne peuvent pas se payer de voitures » mais qu’aujourd’hui c’est plutot « mais qu’est ce que vous faites pour les gens qui habitent en banlieux et n’ont pas les moyens de se passer de voiture ».

    Une croissance on peut l’avoir en ayant plus, mais on peut aussi l’avoir en dépensant moins pour la même chose. L’idée de l’ascenseur social comme quoi il faut faire monter des gens tout en haut pour qu’ensuite l’ascenceur revienne et amène les gens au pied des tours un peu plus haut, c’est révélé être très peu efficace par rapport à ce qui existait avant (le dévelopementalisme)…

    On peut peut-être considérer qu’on a atteint la fin de l’histoire et que finalement on n’a pas vraiment d’intérêt à aller plus loin en terme de confort de vie que ce qui existe actuellement dans les pays riches et qu’il faut plutot se concentrer sur ramener tout le monde à ce niveau plutot que d’aller créer des îles artificielles et des voyages dans l’espace… Ca on sait faire mais ça nécessite que les pays les plus riches prennent sur eux de développer et de financer les technologies (c’est à dire préter de l’argent et non pas offrir) qui permettent aux plus pauvres de se mettre à niveau

    PS: pour diminuer les naissances : protection sociale et éducation (et travail) des femmes

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