Comment éliminer de vieilles rames de métro et repeupler les rivages des océans? Aux Etats-Unis, ces deux questions ont été associées par les autorités du Delaware, qui coulent par dizaines de vieilles rames du métro new-yorkais au large des côtes, par 25 mètres de fond.
L’histoire dure depuis 2001, et des centaines de rames usagées ont été déversées dans les eaux de l’Atlantique. Selon le reportage du New York Times, qui racontait cela mardi, la population animale de ces récifs artificiels a cru de manière spectaculaire: on y dénombrerait quatre cent fois plus d’animaux qu’il y a sept ans.
Bien évidemment, cette manne fait des jaloux, et le NYT raconte que le braconnage va bon train dans la zone de récifs métropolitains. De plus, d’autres collectivités jalousent cette matière première à récif qui, si elle est sans doute moins efficace que les récifs de béton qu’on immerge ça et là (vous pouvez lire ici le petit papier que j’ai fait pour le Journal du CNRS d’avril), est gratuite. Et tout le monde en veut, de la rame prête à couler…
Alors dans le Delaware, on gère la pénurie. Comme la source métropolitaine s’était tarie l’an dernier, les autorités ont coulé de vieux navires…
Reste à savoir si cette méthode de recyclage est écologiquement correcte. Certains, aux Etats-Unis soulignent que les planchers contiennent un peu d’amiante. Ce qui n’est finalement pas grave puisque ce produit, à supposer qu’il se sépare de son support, est plus lourd que l’eau. Il ne risque donc pas d’attaquer le moindre poumon. D’ailleurs, la solution à l’époque avait été évoquée pour se débarrasser du Clemenceau… Une fois dépollué, il aurait fait la joie des plongeurs et des poissons…
Image © Denis Delbecq 2008
Est ce que l’état sanitaire des poissons a été testé ?