Enfin! Le ministre nigérian de l’Information a compris que les containers de vieux ordinateurs qui débarquent chaque jour dans son pays finissent par poser de sérieux risques pour l’environnement et la santé. John Odey a expliqué que le Nigeria allait progressivement imposer une interdiction de ces importations.
A priori, les ordinateurs fourgués par les pays riches pourraient filer un coup de main aux pays pauvres. Avec une solide tradition de récupération, ils peuvent soit en tirer quelques métaux, soit retaper de vieux PC pour rien. Mais de fait, la plupart de ce qui est importé n’est pas réparable, et ça fini toujours en feu de joie, libérant tout un tas de saloperies dans l’air et l’eau. Je me rappelle ainsi deux reportages que j’avais passé dans les pages Terre de Libé. Un papier de Pierre Haski, alors correspondant en Chine, qui racontait qu’il y avait encore le noms des propriétaires américains sur certains ordinateurs en débris. Et un autre de Célia Mercier, si mes souvenirs sont bons, au Pakistan, qui racontait comment les récupérateurs respirent la fumée épouvantable des cartes électroniques qu’ils brûlent pour en tirer les métaux…
Je ne suis pas sûr qu’il faille bannir complètement ces importations. Mais une chose est sûre. Aujourd’hui, elles sont tout à fait illégales, car la Convention de Bâle interdit ce type d’exportation de déchets toxiques. Les industriels font donc passer ça pour des pièces détachées et non des déchets. Il y a fort à faire pour nettoyer un business vraiment pas propre. Que le Nigeria ouvre le dossier est donc une bonne nouvelle.