Rivières antibiotiques

Vous avez besoin d’antibiotiques et n’avez pas d’ordonnance? Pas de problème, il suffit de vous rendre à Hyderabad, dans le sud de l’Inde. Là bas, les médicaments coulent à flot, c’est le cas de le dire. Un article du Journal of Hasardous Materials (publié en septembre, désolé pour le délai) explique que l’eau qui sort de la station qui traite les effluents d’une petite centaines d’usines pharmaceutiques contient des doses astronomiques de médicaments. L’eau est bien évidemment déversée dans une rivière du coin…

La vedette de cette étude conduite par des chercheurs de l’Université de Göteborg, c’est la ciproflaxine, un antibiotique à large spectre, dont on avait beaucoup parlé pent l’étrange affaire de l’Anthrax aux Etats-Unis en 2001 (1). Les chercheurs l’ont trouvé à une concentration mille fois supérieure à la dose mortelle pour les bactéries. Pas moins de 31 milligrammes de l’antibiotique par litre d’eau retraitée… Sur les 59 substances recherchées, 21 étaient présentes en concentration supérieure à ce qu’on trouve dans les eaux retraitées aux Etats-Unis. L’eau contenait même 800 microgrammes d’un antidépresseur connu pour perturber le système hormonal des poissons…

A force d’user de médicaments, les cours d’eau de la planète deviennent de véritables armoires à pharmacie: les analyses révèlent souvent la présence de molécules contraceptives, d’ibuprofène, etc. libérées dans les urines humaines, qui ne sont pas éliminées dans les usines de retraitement des eaux et sont accusées de féminiser les poissons. Quant aux antibiotiques, ils posent problème puisqu’une part des processus de traitement repose sur l’utilisation de bactéries, qui sont froidement abattues quand le médicament est trop concentré… Alors messieurs les industriels, faites un effort pour ne pas gâcher vos précieuses molécules: selon le blog Effect Measure, tenu par des chercheurs en santé publique américains, les rejets constatés en Inde représentent un manque à gagner de cent mille dollars par jour dans les pharmacies!

(1) Maladie du charbon

2 commentaires

  1. Comme on parle de ce qu’on peut trouver dans les rivières indiennes, voici un petit autre chose que je viens de lire, tiré du site http://www.damninteresting.com/?p=830 :

    En 1964 les Chinois faisaient exploser leur première bombe atomique, ce qui ne manqua pas d’inquiéter les Américains et les Indiens, ces derniers ayant déjà été en guerre 2 ans auparavant avec leur voisin du nord. Les USA et l’Inde décidèrent donc de collaborer à la mise en place d’un dispositif d’observation des essais chinois qui serait placé sur un sommet situé à proximité de la frontière, le Nanda Devi (7816 m) :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nanda_Devi

    Ils envoyèrent donc une expédition pour mettre en place l’équipement électronique qui devait être alimenté par un mini-générateur nucléaire contenant un peu moins de 2 kgs de plutonium. Malheureusement les alpinistes (formés par la CIA spécialement pour cette mission) furent bloqués avant le sommet par le mauvais temps à l’automne 1965. L’équipe décida de laisser l’équipement sur place pour revenir au printemps et finir l’installation.

    Quand ils purent remettre les pieds sur place, surprise : une avalanche avait emporté le tout vers le glacier situé en contrebas. Evidemment la CIA essaya plusieurs fois au cours des années suivantes de localiser le générateur, mais aucun de ses efforts n’a abouti. En 2005 des prélèvements ont détecté des traces de plutonium dans l’eau d’une des rivières locales, sachant que ces dernières contribuent à alimenter le Gange on peut facilement imaginer le problème qui risque de se poser à terme…

    (ce résumé est tiré d’un post du forum HFR)


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.