La mauvaise foi pour combattre le consensus climatique

e vous ai déjà parlé ici de Steve Milloy, ou plus exactement de son site DemandDebate.com, dont la devise est «Nous sommes plus inquiets pour le climat intellectuel». Bref, ce pourfendeur de consensus sur le réchauffement planétaire a tenté une nouvelle fois de nous faire avaler que les chercheurs ne croient pas aux idées dominantes sur le rôle des activités humaines dans le réchauffement. Pour en avoir le cœur net, Milloy a donc tenté un sondage, une technique toute scientifique quand il s’agit de déterminer l’avenir du climat. Milloy a contacté un par un les 345 chercheurs américains qui sont affiliés au Groupe d’experts de l’ONU sur le climat (GIEC).Il a du être déçu, puisque 54 scientifiques seulement ont répondu au questionnaire. (Il faut dire que pas mal de chercheurs américains avaient lancé un boycott, jugeant les méthodes de Milloy bien peu scientifiques).

Mais le plus drôle dans tout cela, c’est la lecture du questionnaire. Milloy demande ainsi aux chercheurs si une hausse d’un degré de la température de la Terre est souhaitable, non souhaitable… Manque de pot pour lui, 48% (d’un échantillon de 54 personnes n’oublions pas) répondent que ce degré est de trop, sans oublier les 39% qui pensent qu’un degré supplémentaire peut profiter à certains et être indésirable pour d’autres… Ah, les doux hivers de Moscou que Poutine appelle de ses vœux…

A la question «Qu’est-ce qu’un climat idéal», les chercheurs renvoient Milloy dans ses buts: 61% répondent que le concept de «climat idéal» n’a pas de sens…

Et pour achever de le mettre en colère, ils sont 93% à répondre que les activités humaines jouent un rôle important ou essentiel dans le réchauffement climatique, et 72% à penser que la limitation des rejets de gaz carbonique aurait un fort impact sur le climat. Bref, le monsieur est agacé. «Il n’y avait donc pas de changement climatique avant les hommes?», commente-t-il.

Milloy est d’ailleurs un bien mauvais joueur: «Cette enquête montre que quand on pose des questions de routine sur le rôle climatique du gaz carbonique fabriqué par l’homme, les chercheurs du GIEC répondent pour la plupart avec l’opinion pavlovienne —le CO2 est mauvais— que leur dicte apparemment le Giec; mais si on pose des questions qui sortent du script usuel, le supposé consensus semble s’écrouler.»

S’il avait été malin, le croisé du non-réchauffement aurait tout bonnement jeté son sondage à la corbeille… Mais Milloy préfère la mauvaise foi. Il profite de la publication du «sondage» pour rappeler la pétition de «dix-neuf mille scientifiques américains» qui réfutent le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique: juste des milliers de noms accolés au célèbre «PhD», sans qu’on sache qui sont ces fameux savants. Moi aussi je suis docteur, j’ai droit à la version française de PhD. Mais pas la peine de chercher sur le site de la pétition à la lettre D, vous ne m’y trouverez pas. D’ailleurs, je ne suis pas un savant. Au fait, que pense de tout cela notre Claude Allègre national?

2 commentaires

  1. «Cette enquête montre que quand on pose des questions de routine sur le rôle climatique du gaz carbonique fabriqué par l’homme, les chercheurs du GIEC répondent pour la plupart avec l’opinion pavlovienne —le CO2 est mauvais— que leur dicte apparemment le Giec; mais si on pose des questions qui sortent du script usuel, le supposé consensus semble s’écrouler.»

    Cette conclusion montre que ceux qui ont refusé de participer ont bien compris la mauvaise foi du bonhomme…

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