our un peu, on lui donnerait un certificat de bonne conduite. A défaut on se contentera d’un diplôme de bonnes intentions. La Chine confirme sa détermination à mettre le paquet pour produire plus propre, plus efficace, et au passage renforcer son autonomie énergétique. Prenez la pollution, par exemple. La Banque centrale a ajouté une ligne «pollution» à son fichier de crédit des entreprises. Plus de treize millions d’entreprises sont fichées. De là à ce que les banques cessent de prêter de l’argent sous prétexte qu’une usine pollue ou consomme trop d’énergie… On imagine les banques françaises dire à EDF: «revenez quand vous aurez fini de réchauffer les cours d’eau avec vos centrales nucléaires en cas de canicule». Ou la Banque mondiale dire à un chef d’Etat d’un pays pauvre: «pour les pépètes, vous repasserez, on ne veut plus de charbon».
Mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas demain la veille que la Chine deviendra un modèle: huit mille entreprises verbalisées en huit mois en 2007, on est loin du compte: le nouveau fichage «vert» du crédit concerne treize millions de boîtes…
Sur la question de l’énergie aussi, l’empire du milieu met le paquet. Car les chiffres inquiètent les responsables: au premier semestre 2007 la consommation d’énergie affiche une hausse de 15,8% par rapport à l’année précédente (et pas loin de 19% dans l’industrie). L’omniprésent Chen Deming, le vice-président de la commission nationale du développement et de la réforme, assure désormais que son pays investira 265 milliards de dollars (200 Mds euros) en treize ans pour développer les énergies renouvelables.
Une moitié iront à la biomasse, l’éolien (objectif officieux:80 000 MW installés en 2020) et, dans une moindre mesure, au solaire et à l’énergie marémotrice. Et les cent autres milliards d’euros? Je vous laisse deviner. Quelle source d’énergie certes renouvelable, permet des projets gigantesques qui plaisent aux planificateurs, inonde des milliers de kilomètres carrés, chasse les paysans de leurs terres et perturbe les écosystèmes en retenant l’eau des cours d’eau et en favorisant l’irrigation?