Un débat empoisonné?

Il y aura du beau linge pour préparer le «Grenelle de l’environnement» (1) si cher à notre président. Le casting présenté vendredi par Jean-Louis Borloo impressionne: on y trouve aussi bien des scientifiques de renom (Edouard Bard, Jean Jouzel, Nichola Stern, Alain Grimfeld etc.) que des philosophes, écrivains, ou encore l’élue «verte» Marie-Christine Blandin, l’ancienne syndicaliste Nicole Notat ou Laurence Tubiana, patronne de l’IDDRI.

Un sacré casting pour les groupes de travail qui vont tenter de dessiner des pistes pour un programme d’action à «faible carbone», qui sera discuté avec les ONG. Il devrait aussi y avoir un débat sur internet, bien que le site officiel ne soit pas encore ouvert.

Mais ces discussions risquent fort de provoquer un séisme au sein du mouvement associatif: toutes les ONG n’ont pas été invitées. Dans un communiqué publié ce lundi, Robin des bois dénonçait, je cite, «l’opportunisme, l’hégémonisme, le totalitarisme des multinationales de l’écologie», visant sans les nommer les WWF, Greenpeace et autre Amis de la Terre.

De son côté la Fédération environnement durable, qui voit d’un très mauvais œil la multiplication des éoliennes, a elle aussi protesté «s’indignant de ne pas avoir été invitée à participer aux groupes de travail» (Le Monde du 7/7/7). Sortir du nucléaire refuse de participer aux discussions tant que son préalable d’un moratoire sur la construction de la centrale nucléaire EPR n’est pas acccepté. Une demande pas si absurde que cela puisqu’il faudra nécessairement aborder la question de l’atome dans les discussions, et que le chantier déjà engagé n’est pas un signe d’ouverture et de dialogue…

Bref, tout n’est pas si calme sur le front du Grenelle sarkozyen. Les débats promettent d’être animés dès qu’il faudra parler des choses qui fâchent: l’agriculture, la bagnole et les autoroutes, le nucléaire, les OGM, les biocarburants etc. Sans compter que le Medef se prépare à peser de toutes ses forces pour éviter toute mesure qui calmerait les ardeurs de rentabilité des entreprises.

(1) Dossier du ministère au format PDF

3 commentaires

  1. Lecture de ce billet avec des avions rafales qui passent au dessus de ma tête (les festivités du 14 juillet s’approchent à grands pas…). On parlait de quoi déjà ?

  2. Salut!

    Si tu as l’occasion d’ouvrir un fil, je te suggere ce theme:
    cout energetique de l’energie.

    Ce n’est pas un sujet simple, loin de la!

    Je suis fondamentalement oppose aux eoliennes (productrices d’energie electrique pas les pompeuses d’eau) car elles consomment au final (gestion des dechets inclue) bien plus que ce qu’elle ne peuvent produire dans la meilleure situation possible. Leur seule justification est l’alimentation localisee lorsqu’aucun reseau n’existe (avec batteries) et ce seulement ete seulement si la realisation d’un reseau se revele plus couteuse.

    Attention, mon cout a moi, c’est pas le fric, c’est l’energie, seul critere valable!

    A+

    Sebastien

    PS: Par contre, j’adore les pompes a eau eoliennes. Grande duree de vie, peu polluantes, seule conso energetique: le fer de la fabrication et le graissage.

  3. Une éolienne rend l’énergie nécessaire à sa construction en l’espace de quelques mois…

    cf

    http://www.awea.org/faq/bal.html

    http://www.windpower.org/media(444,1033)/The_energy_balance_of_modern_wind_turbines%2C_1997.pdf

    et quantité d’autres études parues régulièrement depuis les années 70 et pourtant il faut toujours que quelqu’un nous ressorte ce bobard… (il paraitrait que ça vient du lobby nucléaire quand l’administration Reagan envisageait d’augmenter le financement des énergies renouvelables à leur détriment mais j’ai jamais eu confirmation de ça…)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.