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Un commentaire

  1. Cela manquait après les États-unis et la Chine et c’est une très bonne initiative, de circonstance, alors qu’on débat à tort et à travers de nos anciennes colonies. Il est peut-être temps de découvrir ce qu’elles sont devenues et de ne pas laisser à nos dirigeants le monopole des relations avec ces pays qui sont encore si liés à la France par l’histoire, la langue, une dépendance économique très forte et assez inique (autour notamment du contrôle monétaire du franc CFA) et… l’immigration. Encore moins se contenter de l’image qu’en donne les média ou quelques vacanciers de retour.

    Le lien entre ces pays et leur ancienne métropole est très asymétrique. La présence de la France se fait encore fortement sentir là-bas, dans les moeurs, les représentation etc. Les seuls exigences économiques n’expliquent pas l’attraction qu’elle exerce encore pour autant. Car on n’efface pas comme cela un siècle d’occupation coloniale et d’un encadrement néo-colonial direct qui semble quand même s’essoufler.

    Ici en revanche les Français dans leur majorité ont détourné leur regards de leur ancien empire, soulagés par des indépendances qui éloignaient les risques de nouveaux drame comme celui de la guerre d’Algérie qui venait de se conclure…

    Au point que les Africains venus en masse travailler ici ont pu sembler passé quasi inaperçu entre les usines, les rues de la capitale, les chantiers, leurs foyers. Le milieu étudiant submergé était retourné à un utilitarisme routinier loin de la ferveur littéraire et politique de leurs prédécesseurs. Certes on ne peut pas dire que les Français aient accordé beaucoup de place et d’attention à ceux que quelques décennies plutôt ils avaient engagés par la force dans une fière marche vers le progrès.

    La «coopération», comme le contrôle de l’immigration, lié, étaient devenue du ressort de quelques hautes instances de l’exécutif, enlisée dans les réseaux et les officines aussi diverses et confidentielles que jalouses de leurs prérogatives, pour des bénéfices plus que douteux. Les ONG? Quelle que soient la bonne volonté et l’engagement de certaines incapables de proposer de vrais contre-modèles.

    Très bien décidément d’avoir ouvert un blog pour renouer le dialogue. Surtout que «Libé» ne brillait pas jusque-là pour sa juste appréciation de la situation africaine.

    Je crois que certains ne se sont pas privés d’aller déjà y faire un tour. En particulier, je trouve très pertinente l’interrogation de Red_Shift sur le manque de précision au sujet de la construction par «les» chinois du palais des congrés, même si ceux qui l’ont complimentés ne semble pas avoir vraiment compris son propos. Bien sûr c’est la troisième interprétation qui est la bonne, je pense. «Signe des temps!» selon l’auteur du blog, mais cela fait longtemps que des entreprises chinoises de BTP concurrencent Bouygues sur le continent à l’occasion d’abord de quelques rapprochements avec des régimes adeptes un temps d’un certain «marxisme tropical». Dans les années 90 ils avaient eu déjà le marché de certaines routes dans la très françafricaine et peu suspecte de sympathies gauchisantes Côte-d’Ivoire.

    Précieuses réflexions sur le patriotisme économique affiché par les uns et les autres. Il est assez difficile de trouver des infos sur les contrats signés en France, pourtant ses transactions occupent une grande place dans la presse locale.

    Puisqu’on en parle à Hong-Kong, à la suite de l’annonce de la renationalisation des services de distributions d’eau et d’électricité au Mali, un ami ivoirien m’avait signalé qu’en Côte d’Ivoire, un des principaux reproches fait à Gbagbo par l’opposition et par la presse, même par certains titres proches de son parti, était de s’être acheté un an de pouvoir auprès de la France en échange de l’électricité ivoirienne. En a-t-on parlé en France? Ce contrat a peut-être fait l’objet d’un article dans Libé (?) mais ensuite il semblait que n’existait que l’affaire du meurtre Firmin Mahé sur laquelle on ne donne de surcroit qu’un aperçu très partiel.

    En octobre celui qui prônait si fort la décolonisation économique venait pourtant de renouveler pour 15 ans la concession de la CIE à Bouygues. En échange bien sûr d’engagements réciproques (électrification de village etc.) m’a répondu un des défenseurs attitrés du président dans le quartier, mais 15 ans c’est long et surtout il faut se rappeler la difficulté qu’éprouvent même des pays qui disposent que de plus de moyens administratifs pour contrôler les activités de partenaires aussi démeusurément puissants.

    Un éclairage intéressant qui poursuit les réflexions de Red_Shift chez ce prof de l’université de Bordeaux:
    http://conte.u-bordeaux4.fr/Edito/edito19.htm

    cf. aussi:
    http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=46314&id_mot=15#commentaires

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