A la tienne, kérosène

Donc il est beau, il s’est envolé « majestueusement », il va « démocratiser le transport aérien », il est « économe », « silencieux ». C’est en tous cas ce qu’on dit, non pas des politiques, ce matin, mais des journalistes. On ne nous aura donc rien épargné, lors de cette matinée Pompidolienne sur les écrans de télévision, dans les dépêches de l’AFP. Bientôt, d’aucuns vont nous abreuver de raisonnements alambiqués pour nous convaincre que l’avion est une preuve de réussite de l’Europe et qu’il faut voter oui, quand d’autres nous expliquerons que l’UE a pris le train Airbus en marche, et que ce sont les industriels qui sont les créateurs, et donc qu’il faut voter non.

En tous les cas, sur le boom du transport aérien, je vote non. Démocratiser le transport de masse? Les smicards, Rmistes et chômeurs rêvent-ils seulement d’aller passer des vacances au soleil des tropiques? Je suis bien d’accord avec Salade. Et j’en ai assez d’entendre autant de salades (pardon). Silencieux, un A380? Formidable: un expert mandaté par des riverains d’aéroports parisiens a mesuré 88 dB lors du premier décollage. Un peu plus tôt, il avait topé un A320 à 82 dB. Six décibels, une bagatelle? Juste quatre fois plus de bruit, les riverains apprécieront…

Evidemment, l’A380 est plus économe en carburant que le « vieux » 747. Encore heureux qu’en quinze ans (le 747 de conception la plus récente remonte à 1990 si mes souvenirs sont exacts) qu’on puisse aujourd’hui voler avec moins de litres de carburant. Mais le problème de l’avion, c’est que le trafic aérien croit à la vitesse de la lumière, que tout le monde s’en félicite car c’est signe de croissance. Et que l’avion, dopé par le tourisme de masse, finira par réchauffer l’atmosphère plus encore que la voiture… Je ne peux, au risque de me répéter, que vous renvoyer aux calculs de Jean-Marc Jancovici sur les avions… Certe, il pourra les affiner pour tenir compte des données de l’A380, mais l’équation planétaire reste la même. En cinquante ans, le transport aérien, qui représente 4% des gaz à effet de serre, verrait ses émissions multipliées jusqu’à quinze. L’avion en 2050, ce serait donc plus que toute les émissions actuelles des Etats-Unis, qui sont souvent montrés du doigt…

Au passage, rappelons que l’A380 aurait pu se faire une (petite) virginité écologique: plutôt que de recourir à la route, élargie, pour transporter ses grosses pièces jusqu’à Toulouse, il avait été envisagé un transport en dirigeable, qui offre la plus petite consommation par tonne transportée. Raté.

56 commentaires

  1. Dommage pour le dirigeable…
    Pourquoi ce moyen de transport est-il abandonné depuis les années 40 ?
    S’il est le plus économique pourquoi ne reviens t’il pas ? pas assez rapide surement….
    Ca me ferait bien plaisir de les voir un jour revenir dans le ciel.

  2. Le chemin le plus court d’un point à l’autre c’est de ne pas y aller. (Geluck)

  3. Le dirigeable a été abandonné pour des raisons de sécurité avant la seconde guerre mondiale, qui a favorisé le développement des avions. Il a d’autres défauts : maniabilité réduite, prise au vent importante, assujeti aux conditions météorologiques (et oui !).

    Pour mémoire, le 6 mai 1937, le dirigeable allemand Heindenburg, gonflé à l’hydrogène (200 000 m³ de gaz inflammable) a pris feu à l’aéroport de Lakehurst non loin de New York. Cet accident a fait 35 victimes et mit fin aux dirigeables commerciaux.

    Le problème du dernier Airbus va de pair avec l’augmentation incontrôlée du commerce mondial. Non seulement les airs, mais aussi la mer et les routes sont de plus en plus « empruntés ». Drôle de mot que celui-là d’ailleurs !

    Le fond des mers est de plus en plus pollué par le trafic maritime (sonar, vibrations, sans parler des pollutions chimiques…). Mais les animaux marins se repèrent principalement par l’audition. Ce qui est bien avec la mer, c’est que c’est grand, c’est beau, et on n’en voit qu’une infime partie : la surface. On peut balancer nos déchêts (qui a dit radioactifs ?), nos autos, tout ce qui traine… On peut y pêcher les poissons, c’est magique ça pousse tout seul…
    Y a pas à dire, c’est bien pratique la mer… Belle invention que celle là !

    Certes, la prouesse technologique de l’aéronautique est à souligner, comme pour le concorde ou le viaduc de Millau. Mais, concernant ce dernier, combien de gens ont admiré les tonnes de béton blanc sans voir la beauté naturelle de la vallée et de la nature environnante ? Combien de personnes n’ont vu que les immenses piliers écorchant la terre sans voir la beauté de l’arbre qui se tenait à côté ? Un arbre qui regorge de vie, lui…

  4. Ben oui mais c’est beau non ?

    Un p’tit primate bipède nommé « homme », voisin des chimpanzés, qui disparaitra un jour ou l’autre de cette terre, comme toute espèce d’ailleurs, qui réussit cette prouesse de faire voler ça…. chapeau !

    « deinos » disait le tragique grec sophocle à propos de ce primate… terrible !

    Avec le même double sens en grec ancien qu’en français moderne!… « deinos »… « terrible »…

  5. Petite précision avant que mes commentaires ne figurent dans la catégorie troll : j’utilise exclusivement les transports en commun.

    L’A380 est un moyen de pouvoir fournir plus de capacité tout en consommant moins par passager transporté par kilomètre parcouru (sous réserve du taux de remplissage) ; autrement dit d’absorber en partie l’augmentation de demande de trafic en réduisant le nombre de rotations (c’est-à-dire le nombre de cycle atterissage / décollage nécessaire pour effectuer une liaison) cela va dans le bon sens contrairement au B787 qui veut se placer dans la catégorie « best fit » autrement dit du porte à porte avec une capacité réduite afin que le taux de remplissage n’en souffre pas trop.

    Il y a beaucoup à dire sur l’aéronautique mais aujourd’hui le facteur limitant en matière de consommation semble être le passager et les services offerts, la consommation électrique par siège avec les écrans LCD généralisés par exemple constitue une part importante de l’energie prélevée sur les moteurs.

    N’oublions pas non plus que dans le chiffre donné des 4% il y a encore une proportion non négligeable de vieux avions (B727, B737 première génération, B747 première et deuxième génération, DC10, Tristar L1011…) qui comptent pour beaucoup dans les émissions de CO2 et autres, ils volent encore car la contrainte imposée est de placer un kit anti-bruit sur les moteurs mono-flux pour qu’ils soient en « règle ».

    Aujourd’hui l’A380 a décollé avec une masse de 421 tonnes (bien plus que n’importe quel avion civil de transport de passagers chargé complètement) sur 1700-2000 mètres sans mettre la puissance maximale. Un B747-400 n’aurait certainement pas décollé même en utilisant les 3500 mètres de la piste dans ces conditions de charge.

    Posons la problématique plus loin : *un* morceau de sucre en trop sur un an pour un vol long courrier c’est une tonne de carburant consommé… quelqu’un a-t-il une solution idéale, faut-il faire un régime et annoncer un mois à l’avance le repas choisi au mg près, d’ailleurs pourquoi pas ?

    J’ai du respect pour l’auteur de ce blog mais je ne vois pas trop le message si ce n’est que comme d’habitude certains journalistes expliquent que l’A380 est la solution idéale ce qui n’est pas le cas, mais néanmoins tout n’est pas négatif à mon avis.

    Les choses bougent [très] lentement, maintenant il y a aussi le choix de la direction…

    [En ce qui concerne le bruit j’attends plus d’information : l’A380 est crédité comme équivalent à l’A340-600, avec les hélicos et la corvette j’ai quelques doutes mais néanmoins on est très loin du bruit d’un B747-100 😉 ]

  6. Le but de ces avions est d’abord d’augmenter la capacité bien avant l’économie de carburant.
    Une compagnie aérienne a pour but de faire du bénéfice!
    C’est notre société qui débloque jusqu’à la saturation -aussi des aéroports et couloirs. (absurde jusqu’aux raisonnements de morceaux de sucre).
    Pour ma part je n’ai jamais pris l’avion et ai la ferme intention de ne jamais le faire.
    Mon rêve d’oiseau est ailleurs, càd ou je suis, levant les yeux:
    Respire! On va leur montrer
    Respire! Qu’on peut tout changer
    Respire debout souffle
    Réveille-toi

  7. Au hasard d’un surf, je tombe sur votre chouette commentaire ! La grand messe est effectivement insupportable (surtout après un avril fécond en la matière). Perso, mon combat est à l’autre bout du monde, ma cause : Tuvalu qui se porterait mieux sans l’industrie aéronautique. Mais sans eux je fais comment ? C »est d’autant plus frustrant de constater qu’en effet, « ils » sont loin d’avoir speedé leur R&D… Au moins, ils pourraient les faire voler un peu plus bas !
    La Mouette

  8. Faut-il aux médias un papavirus par semaine? Une « grand-messe », comme dit Gilliane, qui permet à tous de se gargariser, de faire de beaux effets de manche, et de ne surtout pas aller avoir le dessous des choses? Après Jean-Paul II dit Le Tombeur du Mur de Berlin, voici A380 dit Vive La France/Vive l’Europe… C’est affligeant…

    A propos des dirigeables: il en circule à nouveau quelques-uns, aujourd’hui sans gaz inflammable (je ne sais plus ce qu’ils mettent), j’en ai vu il y a trois-quatre ans au-dessus du ciel de Berlin (où j’étais allé en train!). Les réutiliser pour le transport commercial, avec les trains et les péniches (dans les canaux qui existent déjà), voilà une bonne idée qui n’est pas neuve. Et qui est aujourd’hui nécessaire mais insuffisante, le noeud du problème étant la décroissance et donc les échanges locaux (cf « La fin des embruns » entre autres).

  9. PARCIMONIE

    Parci par là
    Paris plaisir ,
    $ d’ennui
    $ sauv[age]
    $ fixé
    $ tué
    carence sans âge pari pas de [pli] sans saccage il y a plus de gage
    age
    sans carence
    $va y en transe
    Révérence dans les panses
    Paris pas sage
    Torture sur les murs
    graffitis par ci par là. Sse flirti frottis fortuis parka
    paris en solde
    tout cold va voir PussyPar ci par’là
    cat par- gare ta crash
    ci par-là
    $ la trash
    sans cash,

    Crachats sur vos faces tout en farce

  10. Tuvalu, ce n’est pas la nation qui a vendu son extension internet (.tv)? A mon avis, il mangent a tous les râteliers, y compris celui du réchauffement climatique.
    Avec le protocole de Kyoto qui n’est qu’une redistribution des cartes de la compétitivité, nos écologistes ne seraient t’ils que de vulgaires pourchasseurs de gros sous?

  11. J’essaie d’etre ecolo mais je ne suis pas restee insensible au charme de cet enorme truc s’envolant ds les airs … ceci dit je ne suis pas insensible non plus au charme de mon mari a qui j’expliquai hier soir qu’on pouvait aller voir son frere a Barcelone (depuis Paris) en train de nuit (j’espere que ce ne sont pas des locomtoives diesel) et qui m’a dit « alors on y va en train  » alors qu’on pouvait prendre un avion low-cost !!
    comme quoi il faut user et pas abuser !!

  12. Pour répondre à Salade, la réflexion sur le poids du morceau de sucre n’est pas une absurdité.

    Des ingénieurs passent leurs journées à faire des comparaisons de poids et de matériaux pour les pièces aéronautiques. Il ressort en effet, lorsqu’on analyse la vie de nombreux objets, que la pollution qui s’en dégage est immensément plus importante lors de leur usage que lors de leur fabrication.
    Exemple: le transport d’un filtre à huile en céramique ou en métal demandera plus d’énergie et donc plus de kérosène que le transport d’un filtre en polymères plus léger de plusieurs centaines de grammes. Il suffit de calculer le nombre d’heures pendant lesquelles il faut faire voler ces pièces pour se rendre compte que la différence de consomation de kérosène se chiffre en tonnes.
    Dans la vie courante, les ampoules basse consomation fonctionnent sur le meme principe: durée de vie plus longue x consommation moindre = gain environnemental, et financier bien sur.
    Idem pour la veilleuse de la TV, pour le transport des minerais, etc.

    Beaucoup d’exemples existent. Il n’y a pas de petits profits, et toujours beaucoup de comptes d’épicier 😉

    Bonne journée.

    Benoit

  13. Cher Benoît, je ne compte pas me laisser faire (lol).
    Je n’ai rien contre le raisonnement (pas plus que 1+1=2)
    Justement prendre du recul par rapport aux problèmes au ras des paquerettes de la science et de la technique est essentiel.
    Construisons un avion 10 fois plus gros et passons l’aspirateur.
    Si vous ne voyez pas le côté absurde de la chose (càd brûler des tonnes de kérosène pour se déplacer), alors oui, la logique scientiste, décalée des problèmes de la réalité PRIS DANS LEUR ENSEMBLE, est absurde. Hélas c’est le coût qui décide, pas l’économie de carburant en temps que telle. Les boulons s’allègeront-ils avec la déplétion du pétrole?
    Il y a un énorme problème de cohérence entre s’extasier devant l’A380 et signer Kyoto.
    Qui plus est la beauté est relative à la culture. Culture de l’éloge du progrès technique universel.

  14. ah!ah! Tenace, Salade! Et c’est tant mieux.

    Mais bien sûre que tout le monde (tout le monde? non, une salade qui tire sa conviction d’une potion magique résiste encore et toujours à l’envahisseur) raisonne par l’argent. C’est le nerf de la guerre.

    Faire raisonner quiconque d’une autre façon que par le coût est aussi difficile que le convaincre de la décroissance. Ca va d’ailleurs de paire.

    Même les fabricants d’ampoules basse conso mettent en avant l’aspect économique sur leurs emballages pour tenter de convaincre plus de monde.

    Dans le même ordre, on peut aussi penser qu’ISO 14001 sert seulement à gagner des marchés. Les entreprises aident les consomateurs à soulager leur conscience, qui vont acheter alors plus aisément, avant de protéger l’environnement. A long terme, pour certaines personnes y compris le directeur de l’entreprise, l’effet peut être plus favorable à l’environnement. Il y a sensibilisation voire éducation.

    Pour en revenir à nos avions, j’ai l’impression que le risque financier, en terme d’investissement, va aider la prise en compte de l’environnement. A combien de temps estime-t-on les réserves en pétrole? Quelle est la période d’amortissement et la durée de service d’un avion?
    Supposant que le prix du pétrole augmentera bien avant l’extinction des réserves pétrolières, entrainant des surcoûts dans notre vie de tous les jours, les avioneurs devraient avoir tout intérêt à sortir des projets tenant véritablement compte de leur consomation d’énergie dans la prochaine décennie. A quand les avions solaires!

    ???? Suis-je optimiste? Rêveur? A vous de juger.

    Benoit

  15. ah si l’europe s’était éprise d’ENERGYBIS
    plutôt que d’AIRBUS…

  16. Ce qui me gene dans l’A-380 (comme dans les voitures economes, d’ailleurs) c’est que l’objectif final n’est pas de transporter autant de gens dans moins d’avions, mais de transporter beaucoup plus de gens dans autant d’avions. Et donc au finale de pruler plus de petrole, puisque les avions sont plus gros.
    Je ne suis pas absolument certain de la necessite de la decroissance economique, mais la decroissance de la consomation de petrole, et donc du transport, me semble prioritaire.
    Par contre desole, Salade, mais l’avenir est aux epiciers. Toutes ces choses indispensables tournant autour des economies d’energie sont basees sur la radinerie, l’economie, l’avarice, les economies de bout de chandelles. L’histoire du morceau de sucre qui brule une tonne de carburant m’a beaucoup plue, et elle est a la base de la facon de penser qu’il faudra avoir a l’avenir.

  17. Salade me contredira peut-être, mais penser en terme de radinerie devrait être un complément à un réel comportement responsable, et ne pas, comme c’est le cas aujourd’hui, s’y substituer.
    Comme ça a déjà été dit, il me semble donc légitime de penser en « pourquoi prendre la bagnole » plutôt que dire fièrement « j’ai une caisse qui consomme trois fois rien ».
    Si on raisonne uniquement en terme d’économies qui se ramènent à de l’argent, alors ne cherchons plus à changer le monde : toutes les entreprises cherchent les solutions les plus économiques. Comme par hasard, ces solutions sont très rarement propres, parce que la nature ne coûte rien, donc plus on privilégie son exploitation par rapport au reste, plus on y gagne !

  18. Pour ceux qui penseraient que j’ai une vision extrémiste, je les rassure tout de suite: au risque de paraitre énigmatique je peux par exemple citer Habermas : « Ni la morale de l’égal respect et de la responsabilité solidaire pour tout un chacun, ni les droits de l’homme ou l’Etat constitutionnel démocratique ne peuvent être fondés du point de vue éthique d’une communauté singulière, soucieuse de son bien ».
    Sur ce je boirais bien un petit apéro au bar design de l’A380. Y ont des boulons comme glaçons.

  19. Comme jibiji, je crois que le fonctionnement de l’économie ne permet pas de corriger les problèmes environnementaux. Le raisonnement que l’on entend habituellement est que l’utilisation des ressources est régulée par l’offre et la demande : si la ressource se raréfie, le prix augmente et on économise donc cette ressource. Or, ce fonctionnement n’est pas suffisant : comme l’a signalé l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen, pour que le prix fixé soit juste, il faudrait que les générations futures (qui veulent aussi avoir un peu de pétrole pour les usages où il sera indispensable) puissent participer aux enchères !

  20. Nous sommes tous des équations différentielles en location?

    C’est ça???

    La belle histoire!

    Et encore?

  21. Nous sommes tous des mouches collées au ruban adhésif de la croissance.

  22. Les mathématiques nous apprennent le s.c. sphérique
    (renseignez-vous auprès de vos amis mathématiciens, si vous en avez)
    Dans ce cas les variations locales pragmatiques ne résolvent pas l’équation. La théorie sert alors, quand elle est apprise.

  23. Génération bobo…

    Le brave Denis Delbecq, journaliste à Libé, prend 15 jours de vacance et s’en va taquiner le poisson à quelques centaines de kilomètres de chez lui…

    Il aura consommé de l’énergie pour y aller et en revenir, c’est sur…
    J’imagine que son logement parisien n’est pas coupé de tout: le frigo doit encore fonctionner, je suppose, pendant qu’il utilise un autre frigo dans le nord…

    Ok, c’est notre mode de vie, moi je critique pas… c’est pareil…

    Mais le même Denis Delbecq qui vient s’insurger que Smicards et Chomeurs puissent éventuellement prendre un avion pour aller ailleurs… alors là je ris et je dis: bobo… Il ne doit pas vraiment connaitre la situation des smicards et chomeurs !

    Plus intéressant, la contribution de dec: comme lui je ne pense pas que l’économie de marché puisse en l’état intégrer la contrainte environnementale.
    En effet, pour qu’économie de marché existe, encore faut-il un marché, donc un produit à vendre…
    D’où l’intérêt des « économies de pollution » revendables telles que définies timidement par kyoto: il y a là je crois un fort potentiel: l’innovation en économie d’énergie ne sera pas vécue seulement comme une charge, une contrainte, mais aussi et surtout comme un investissement permettant de commercialiser quelque chose qui offre plus value…
    Le tout est d’organiser ce marché et de le rendre viable.

    Pour dec: sur les générations futures, je suis d’accord sur le principe, mais en pratique:je ne vois pas comment accorder le droit de vote aux gens à naitre lol !
    Et somme toute, si on reprend les grandes étapes de l’évolution humaine, je ne crois pas que nous, générations actuelles, ayons quelques droits sur ce qu’ont fait nos ancètres: bipédie, domestication du feu, révolution néolithique… Sans ces 3 étapes fondamentales, le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui!!!!

  24. Skeptik, vous portez bien votre pseudo ! C’est légitime d’avoir un avis, c’est mieux de se faire une opinion…. fondée.. Sinon, diffuser votre point de vue pourrait s’apparenter à de la désinformation. Ceci dit je ne vois pas ce qu’il y a de répréhensible pour une nation, Tuvalu en l’occurrence, qui n’a ni industrie (26 km2 sur 9 iles !) ni produit à exporter à tenter de survivre en vendant son code internet ! Et quand on sait que ça représente quelques 2 millions de dollars par an, y’a pas de quoi pavoiser ! Mais sans doute avez-vous un autre avis sur la question. Pour vous, c’est vendre son âme au diable ?

    Quant à prétendre qu’ils mangent au râtelier du réchauffement climatique, suggérant qu’ils n’ont pas de problème, ce n’est plus du scepticisme, c’est de la malveillance. Et les images d’inondations de plus en plus fréquentes, soit par l’eau de mer qui remonte, aujourd’hui, par le sol à chaque marée haute, soit par les pluies de plus en plus intenses qui ne peuvent plus s’infiltrrer, sont éloquentes ! Accepter de vivre les pieds dans l’eau et de disparaître en silence, c’est votre solution ?

    Les Tuvaluens sont humains…. donc imparfaits. Certains font des erreurs, certains sont corruptibles et peut être même corrompus (encore que les organisations internationales qui vérifient les comptes du pays n’ont pas ce point de vue). Mais votre commentaire qui tend à généraliser à un tout un peuple les agissements de quelques-uns est d’autant plus ironique venant d’un citoyen d’une nation dont le président devrait être en tôle !

    Gilliane

  25. Petit message à PolH.
    Bobo? Sans doute. Exemplaire? Loin s’en faut. Mais qu’on ne se méprenne pas. Je n’ai jamais contesté à personne le droit de partir loin. Par expérience, je dis seulement que quand chaque matin on se demande comment on fera bouillir la marmite, la question de se bronzer sur les plages du Pacifique ne se pose pas.
    Denis Delbecq

  26. Gilliane,

    Un article sur Tuvalu.

    Tuvalu Is Not Sinking

    By Brian Carnell

    The Pacific island nation of Tuvalu made waves last year when it claimed that global warming was causing the gradual sinking of its land mass. Tuvalu, which is north of Fiji, wanted compensation from nations such as the United States to help evacuate the island. A new report suggests there was good reason to be skeptical of Tuvalu’s claim.

    The bottom line is that Tuvalu is not going anywhere. Australia’s National Tidal Facility at Flinders University in South Australia, which is charged by the government of Australia to monitor sea levels in the Pacific, reports that there has been no significant rise in the Pacific Ocean.

    NTF has had a monitoring station in Tuvalu since 1993 and over the last nine years, the sea level around Tuvalu had risen an average of 0.9 millimeters per year — that’s a whopping 0.03 inches per year or a grand total of .27 inches since 1993.

    Going back and comparing current sea levels to those of 1978, the sea level has increased a mere 0.07 millimeters or 0.002 inches. Yeah, with that enormous amount it’s surprising the island hasn’t been swept away outright.

    So where is the water coming from that Tuvalu complains about? There could be any number of reasons, but a likely explanation is that it is a combination of a number of things including the residual effects of World War II, the destruction of coconut trees, and pollution.

    It turns out the United States used the main Tuvalu island as a base in World War II and created an airfield by essentially digging up about a third of the island. The areas dug up were never repaired, causing problems for Tuvalu’s water table. Combined with other related land degradation problems such as the chopping down of coconut trees which could affect the hydrology of the island, the problem is likely home grown rather than the fault of global warming.

  27. A propos des posts de Dec et PolH: évidemment que l’économie de marché ne peut pas intégrer la contrainte environnementale! Les profits financiers dont elle est le but croissent d’autant mieux que les réglementations (sociales et environnementales) sont faibles. C’est la politique qui peut (et doit) intégrer la contrainte environnementale. Le problème, c’est que bon nombre de politiques se sont lentement persuadés qu’ils ne pouvaient rien faire en matière économique… (rappelez-vous des déclarations de Jospin sur ce sujet, ou de Mitterrand, si je me souviens bien, qui pensait avoir tout essayé contre le chômage…)

    Quant à affirmer l’intérêt des « économies de pollution revendables telles que définies timidement par kyoto », on croit rêver. De telles mesures conduiront certes à quelques économies au nord, mais elles permettront surtout de délocaliser les activités polluantes au sud. Contre quelques gros sous, les pays pauvres s’industrialiseront, détruiront leur environnement… et verront partir tous ces beaux produits au nord, qui pourra se vanter de rejeter bien moins de CO2 pour un « confort » toujours croissant.

    La question de l’environnement est planétaire, et notre planète a des limites. Toute réponse consistant à mettre en concurrence des parties de la planète ne sera qu’illusion permettant à la partie la plus forte de retarder l’échéance tout en l’accélérant chez les autres.

    Dernière remarque pour ce soir: pourquoi présenter la décroissance comme de la « radinerie »? C’est de frugalité dont on a besoin, c’est-à-dire: on prend ce qui est nécessaire en faisant attention de préserver la ressource et d’en laisser pour les autres. Ce qui n’est pas incompatible avec le plaisir, en particulier celui de partager.
    La radinerie, c’est tout garder pour soi, et c’est ce qu’on fait en ce moment, en épuisant les ressources sans rien laisser pour nos enfants.

  28. Je crois à l’économie de marché locale.
    Je crois à l’avenir des PME artisanales, qu’il faut absolument encourager car elles sont créatrices d’emplois locaux.
    Il ne faut absolument pas qu’elles s’hyperspécialisent dans le phare gauche de la voiture X vendu au monde entier.
    Je ne crois pas aux multinationales qui distribuent des dividendes énormes ou font des plans de rachat d’action, ou paient leur management en dénigrant leur personnel, délocalisent facilement, automatisent et centralisent à mort, font du flux tendu, ont des centres de coordinations faisant du dumping fiscal.
    Le marché local existera toujours. Pensez au marché noir. Une prohibition du marché ne pourrait se maintenir. Par contre l’OMC est un marchandage immonde, or c’est à lui de tenir compte des contraintes sociales et environnementales. L’Europe et l’ONU ont ce rôle également.
    Je pense au tableau de Félicien Rops pornokratès.
    Ne rêvons pas trop, je doute que l’homme n’atteigne jamais la sagesse…
    La liberté a peut-être aussi un prix très lourd.
    La balance sera très difficile.
    Qu’en pensez-vous?

  29. Localisme versus Mondialisme ? (à Salade).

    Je suis d’accord avec vous pour partie, ce que je conteste c’est le « versus ».

    Nous sommes ici sur internet, organisation mondiale s’il en est !
    Cela sous-entend que vous et moi avons un pc et ses périphériques: cela est produit mondialement car le marché est standardisé et mondial.
    Je ne pense pas qu’une industrie informatique localisée ferait mieux et à moindre cout énergétique !

    Nous sommes sur le site d’un journal international de langue française: je ne pense pas qu’une succession de journaux locaux ferait mieux en terme d’info et de consommation énergétique…

    Mes parents sont hypertendus et prennent des médicaments pour cela. Ces médicaments doivent être produits dans 2 ou 3 usines dans le monde. Je ne pense pas qu’une production localisée serait plus efficace en termes médical et énergétique…
    Etc…

    Maintenant, je respecte cette vision écologique du localisme, par exemple en matière alimentaire (le bio), mais je n’aime pas le coté « donneur de leçons »: il n’a jamais été prouvé qu’un pot de yaourt bio produit dans la ferme à deux pas de chez moi entrainait une moindre consommation d’énergie qu’un pot produit dans une usine de danone. Les économies d’échelle en terme de production, ça existe, lol!
    Nous faisons nos courses dans un hyper à 1 km… Si nous étions « bio », nous irions à 10 km chercher nos oeufs et volailles bio, à 7 km pour du boeuf bio, à 3 km pour les pommes de terre bio etc… Je ne suis pas sur que ce localisme soit plus économe en consommation d’énergie…

  30. Précisions:
    1)dans l’allégorie pornokratès détournée la femme c’est la Terre dont jouissent tous les Hommes
    2) au niveau mondial il faut généraliser le commerce équitable (aussi au niveau environnemental-cfr bois par ex)
    3)le localisme brain (informatique, recherche) ne peut évidemment pas fonctionner
    mais dans ce cas il n’y a pas de déplacements. Internet est un miracle.(en voila un progrès)
    4) le but du localisme est utile pour maintenir des emplois, la diversité des savoir-faire artisanaux, l’art de vivre utilisant les produits locaux de qualité(on fait plus attention aux ressources quand elles ont proches de chez soi- cfr exploitations de carrières)
    5) enfin faut pas exagérer le micro-localisme.
    bien souvent il faut se situer au niveau national si pas européen. Mais la petite supérette du coin peut proposer autre chose que le cartel des grandes marques.
    c’est le gigantisme qui tue. C’est pas la même chose d’aller à la préfecture du département que d’aller à Bruxelles pour s’approvisionner. Regardez le trafic démentiel de camions sur nos routes généré par la diminution des points de fabrication (cfr arcelor seraing).
    Le produit d’une seule marque pour le monde entier est une aberration.
    Mais merci Polh, j’aime ces remarques pertinentes et je prétend à rien.

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