Tiens, tiens, le gaz carbonique n’est plus le seul à voir sa teneur augmenter. Après une petite dizaine d’années de stabilité relative, la concentration atmosphérique de méthane est repartie à la hausse. Pas moins de 0,5% en 2007, selon l’administration américaine de l’océan et de l’atmosphère (NOAA).
Le méthane est environ 25 fois plus réchauffant que le gaz carbonique. Fort heureusement, sa durée de vie dans l’atmosphère est nettement inférieure: vingt cinq ans après avoir été émis, le méthane a été totalement détruit par les réactions physico-chimiques qui surviennent dans l’atmosphère.
J’en vois tout de suite qui pointeraient les fuites de gaz, puis que le méthane naturel n’est autre que du gaz de ville (sans l’additif pour le repérer à l’odeur). Ou les rizières, les pets de vache et les décharges à ordures. Mais il semble bien, selon des études conduites à Svalbard, dans le nord de la Scandinavie, que ce soient les régions arctiques qui soient la cause de l’augmentation du méthane constatée en 2007. D’abord parce qu’une analyse isotopique permet de distinguer le méthane produit par digestion bactérienne (riche en « carbone 12 »). Ensuite parce que l’étude des flux d’air et de la météo laissent penser que ce sont bien les régions boréales qui ont craché ce surplus de méthane constaté en 2007 à Svalbard. Par exemple dans un pergélisol malmené par des températures plus douces que d’ordinaire…
Bien évidemment, cette reprise des rejets de méthane peut aussi être tout à fait fortuite. Il faudra plusieurs années pour savoir s’il s’agit d’un retour à tendance de hausse relevée depuis plusieurs décennies (14,5% entre 1978 et 2006).
En parlant de gaz imbrûlé…
Depuis quelques semaines, les cargos transatlantiques ont ralenti sur les mers, afin d’économiser sur le fioul. Ainsi, les navires affrétés par ma société mettent une semaine de plus qu’auparavant pour rallier le Japon depuis Marseille. C’est toujours ça d’économisé pour la planète… et un facteur de relocalisations à terme?
Juste un détail, le méthane se transforme en … CO2. Donc la durée de vie du méthane peut être d’environ 25 ans, mais après ces 25 ans, l’effet de serre provoqué par le CO2 qu’il est devenu demeure.