Un impôt sur Sarko

a compagnie Air Sarko vous remercie d’avoir emprunté ses lignes, et vous prie de bien vouloir vous assurer de n’avoir rien oublié dans l’avion. Ainsi donc le guide suprême de la révolution verte a encore décidé de brûler du carbone pour se refaire une santé politique sur le dos des journalistes français et hôtesses de l’air espagnoles de l’étrange épopée tchadienne de l’arche de Zoé. C’est bien la peine d’expliquer à chaque citoyen, comme le fait Borloo, qu’il faut réfléchir avant chaque geste, qui peut jouer« pour ou contre la planète».

A la louche, l’avion présidentiel a donc brûlé 150 000 litres de kérosène, au bas mot, une bonne centaine de tonnes de gaz carbonique. Peut-être a-t-il promis au Président tchadien le même cadeau qu’à son voisin Kadhafi. Ca ferait chic, une centrale nucléaire de dessalinisation dans le grand désert tchadien. Et puisqu’il n’y a pas d’eau de mer à dessaler, on pourrait peut-être offrir les services de Véolia. Vu les marges de l’entreprise et de ses concurrents, érigées sur le dos du consommateur assassiné par des factures d’eau démentielles, on pourrait peut-être, au nom de la raison d’Etat, en prélever un peu pour tirer une conduite d’eau de mer jusqu’à N D’jamena. Et comme cela, Idriss Deby aurait la même centrale à atome que son puissant voisin libyen, il ne serait plus jaloux.

En attendant qu’on découvre les dessous de l’inutile voyage de Sarko au pays du désert, une petite suggestion: vu la très confortable augmentation de salaire que s’octroie le président français, on pourrait peut-être prélever, disons 10% de sa paie, pour compenser tout le carbone inutilement émis par l’avion présidentiel. A raison de 14 000 euros de carbone compensé chaque mois, il pourrait se payer un petit voyage à chaque fois qu’un citoyen français fait le couillon à l’étranger.